Ce signe sur le bras peut prédire la chute chez les personnes âgées
Une seconde d’inattention, un sol un peu humide, un objet par terre… Et c’est la chute. Chez les personnes âgées, ce scénario n’a rien d’anodin. Un tiers des plus de 65 ans tombe au moins une fois par an, et ce chiffre monte à près de la moitié chez les plus de 80 ans.
Et les conséquences peuvent être dramatiques : fractures du col du fémur, perte d’autonomie, peur de ressortir, voire même décès dans les cas les plus graves. Au-delà du choc physique et de la réduction des activités, chaque chute bouscule aussi la confiance en soi, enfermant les personnes dans un cercle de fragilité.
Face à ce risque, la prévention est devenue une priorité nationale. La Haute Autorité de santé insiste sur l’importance de bouger régulièrement : exercices d’équilibre, marche, renforcement musculaire. Le ministère de la Santé a même lancé en 2024 une feuille de route pour mieux accompagner les seniors, avec des ateliers collectifs, des bilans de santé et des conseils pour sécuriser son logement. Par exemple, ajouter des barres d'appui et se séparer de tapis glissants fonctionne bien !
Et si le vrai danger venait des mouvements des bras ?
Et pourtant, une étude publiée début 2025 dans la revue Scientific Reports révèle un nouvel indice inattendu… Dans les bras ! Des chercheurs ont demandé à des jeunes adultes et à des personnes âgées de marcher sur un sol qui, soudainement, devenait glissant. Résultat : tout le monde tend spontanément le bras pour retrouver l’équilibre. Mais chez les plus âgés, ce geste est beaucoup plus lent.
Ce n’est pas tant l’angle du bras qui change, car il s’écarte à peu près de la même façon chez les jeunes et les seniors. Mais la vitesse à laquelle il se met en mouvement diffère selon l’âge. Plus le bras réagit vite, moins le corps se déporte sur le côté, et plus les chances de rattraper la chute sont grandes. Les chercheurs ont même chiffré cet effet : une accélération du bras plus rapide de 1000 degrés par seconde carré réduit le déplacement du centre de gravité d’environ deux centimètres. Cela peut suffire à faire la différence entre un déséquilibre maîtrisé et une chute au sol.
Vers de nouvelles méthodes de prévention
Cette découverte change notre regard sur la prévention. Jusqu’ici, l’essentiel des programmes se concentrait sur les jambes, le dos et la posture. Mais pourquoi ne pas entraîner aussi les bras ? Jeux de ballons, mouvements rapides, exercices de coordination pourraient renforcer cette “arme secrète” que l’on a toujours sous la main (ou plutôt au-dessus !). Préserver la réactivité et le renforcement des bras, c’est peut-être donner au corps une chance supplémentaire d’éviter la chute.
Les chercheurs restent toutefois prudents. L’étude porte sur un petit nombre de participants, et elle ne mesure pas directement la force musculaire des bras, qui pourrait influencer la vitesse du mouvement. De plus, chaque volontaire a marché avec ses propres chaussures, ce qui introduit une certaine variabilité. Enfin, les mesures de mouvement ont été réalisées à une fréquence limitée, ce qui peut ne pas saisir tous les détails des gestes rapides. Malgré ces limites, le message est clair : dans la prévention des chutes, les bras comptent autant que les jambes !