Entre prébiotiques, probiotiques et autres compléments alimentaires divers et variés… Les rayons des pharmacies et parapharmacies en témoignent : plus que jamais, en nutrition, la mode est au chouchoutage de son microbiote intestinal. Il faut dire que cette flore a du poids dans notre capital santé ! Comptez deux kilos de bactéries dans votre système digestif, qui œuvrent pour votre système immunitaire et votre transit, notamment.
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Dre Kahina Oussedik est docteure en biochimie moléculaire, spécialiste en équilibre nutritionnel et en biochimie alimentaire, et s’est spécialisée dans la question des différents microbiotes qui peuplent notre corps. C’est en cette qualité qu’elle nous explique que les probiotiques sont des micro-organismes , plus souvent des bactéries, provenant des aliments fermentés, des produits laitiers ainsi que de notre flore intestinale, souches qu’on a prélevées et purifiées, pour ensuite les synthétiser en laboratoire. Au départ, on travaillait sur des familles de bactéries telles que les Lactobacillus, du Bifidobacterium, du Streptococcus, et du Saccharomyces, quatre grandes familles de micro-organismes qui ont été les premières à être stabilisées et industrialisées. Suite au nombreux travaux de recherche, on a alors conclu que leur présence et leur diversité avaient donc un intérêt majeur pour la santé digestive. Dès lors, les chercheurs et chercheuses ont préparé des “cocktails” de ces grandes familles de bactéries, sous forme de compléments alimentaires ou ajoutés à des aliments existants (comme des yaourts) : les probiotiques. Ces derniers sont indiqués en cas de troubles digestifs notamment contre les ballonnements, diarrhées, et autres constipations.
Probiotiques : quel est le meilleur moment pour en prendre ?
Entre votre bol de céréales et votre jus de fruits, ou après votre tisane du soir... Quand prendre ses probiotiques ? Le timing joue un rôle important, car l’état de notre système digestif n’est pas le même tout au long de la journée.
Il n’y a toutefois pas de règles universelles, car tout dépend du type de souche choisi, et de son mode d’action ! Par exemple, les Lactobacillus, peuvent être pris à chaque repas (matin, midi et soir) pour accompagner la digestion du petit déjeuner, du déjeuner ou du dîner, car ils sont résistants à l'acidité gastrique. À l'inverse, les Bifidobacteria, qui aident à la synthèse des vitamines du complexe B et à la digestion des fibres, peuvent également être pris autour des trois repas majeurs du quotidien, car notre consommation de fibres est répartie sur toute la journée. Les Streptococcus, eux, sont davantage liés aux produits laitiers, souvent consommés le matin. Pour cette raison, il est conseillé de les éviter le soir, surtout chez les personnes ayant une sensibilité au lactose. Enfin, les Saccharomyces, qui sont des levures et non des bactéries, ne tolèrent pas l’acidité gastrique : ils doivent donc être pris en dehors des repas, pendant les plages de jeûne durant la journée, afin de préserver leur efficacité.
Vous l’aurez compris : le moment idéal pour prendre des probiotiques dépend avant tout du type de souche, bactérienne ou levurienne, et de leur tolérance à l’acidité digestive.
Gélules, poudres… : quelle forme de probiotiques privilégier ?
Une myriade de probiotiques différents sont disponibles sur le marché. Quelle forme privilégier ? Pour Dre Kahina Oussedik, cela dépend encore une fois de vos problématiques intestinales, et donc de la souche privilégiée. Les bactéries comme les Lactobacillus, Bifidobacteria et Streptococcus sont souvent résistantes à l’acidité gastrique, ce qui permet de les proposer sous diverses formes, notamment en poudre. Ce format est intéressant car, une fois diluée, la poudre promet un aller simple de ces “bonnes” bactéries direction vos intestins, là où ces souches agissent de façon optimale. D’un autre côté, les levures comme les Saccharomyces sont plus sensibles et ne supportent pas bien l’acidité de l’estomac, générées par les sucs gastriques. Dès lors, pour préserver leur efficacité, elles doivent être encapsulées, de manière à résister au passage gastrique et à libérer leurs bienfaits une fois en milieu intestinal moins acide.
Les probiotiques c'est bien, une alimentation équilibrée, c'est mieux !
Le microbiote intestinal a un équilibre fragile, qui ne saurait être complètement rétabli avec le seul appui des probiotiques. Pour votre santé digestive et globale, rien ne vaut une alimentation équilibrée et variée, avec des produits de qualité, et en levant le pied sur le sucre. “En fonction des bactéries que nous hébergeons dans nos intestins, nous aurons plus de facilité à rester mince ou non, à éviter le diabète ou non, à renforcer notre système immunitaire ou non, à éviter les inflammations de tout genre et peut-être même les maladies neuro-dégénératives ou non. Il est donc grand temps de restaurer l’équilibre entre notre environnement et notre écosystème interne. Pour y parvenir, il faut revenir à une alimentation non raffinée, non transformée et pauvre en sucre”, appuie Dre Kahina Oussedik dans son livre “La révolution des microbiotes”, aux éditions Albin Michel.
