Un traitement contre l’hépatite C pourrait neutraliser le virus du Covid 19

Publié par Elodie Vaz
le 17/09/2024
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Istock
Des chercheurs du CNRS ont découvert que le bemnifosbuvir, prescrit dans le cadre d’une hépatite C serait capable d’anéantir le virus du Covid 19.

Des scientifiques du CNRS ont publié dans la revue médicale Plos Biology, un article annonçant qu’un traitement déjà utilisé serait efficace pour lutter contre le virus du Sars Cov 2. Ce médicament oral a été initialement mis au point par la société américaine Altea Pharmaceuticals, pour traiter l’hépatite C.

Il se présente sous forme de comprimés et est considéré depuis 2022 comme une solution potentielle contre le SARS-CoV-2 du fait de sa capacité à neutraliser le virus. "Il doit néanmoins être métabolisé par l’organisme avant d’agir et subir une série de modifications dans les cellules infectées avant d’obtenir la forme qui lui permettrait d’inhiber la multiplication du virus responsable du Covid 19", précise le CNRS. Les transformations en question dépendraient de cinq enzymes différentes, toutes identifiées par les scientifiques.

"Il agit en stoppant la synthèse de génomes viraux. Il bloque aussi une activité essentielle rendant plus difficile l'acquisition de résistance virale", expliquent les chercheurs dans l’étude.

Un médicament qui inhibe la multiplication du virus

Pour parvenir à ces résultats, les auteurs ont identifié le motif chimique du bemnifosbuvir responsable de son efficacité renforcée dans les cellules du foie. Cette découverte ouvre ainsi la voie à une amélioration possible de l’efficacité du médicament dans d’autres organes touchés par l’infection, le poumon dans le cas de la Covid-19 par exemple.

Ce résultat devrait ainsi aboutir à une meilleure maîtrise de la chaîne d’activation du médicament et à la mise au point de déclinaisons plus efficaces contre les différents virus à ARN. Il permettra également de prédire précisément sur quelles familles de virus le médicament sera actif et avec quels antiviraux il sera complémentaire. "Grâce à ces nouvelles connaissances, les scientifiques pourront également restreindre les essais cliniques aux modèles animaux qui possèdent bien les enzymes nécessaires à l’activation de ce type de médicament", souligne le CNRS.

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