Maux de tête à répétition : les symptômes qui doivent alerter !Istock
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Une céphalée persistante dont l’intensité augmente doit inquiéter

Les céphalées sont des maux très répandus. Selon l'Organisation mondiale de la Santé, près de la moitié de la population a eu au moins un mal de tête dans l’année écoulée, selon des chiffres de 2016.

"Entre la moitié et les trois quarts des adultes âgés de 18 à 65 ans dans le monde ont eu mal à la tête au cours de l’année écoulée et, parmi eux, plus de 30 % ont fait état d’une migraine", écrit l’OMS sur son site Internet.

Toutefois, si les céphalées sont très courantes et le plus souvent bénignes, certaines d’entre elles nécessitent une attention toute particulière notamment lorsqu’elles deviennent répétitives. Comment reconnaître ces maux de tête à risques ? Quels en sont leurs symptômes ? Que faut-il faire ? On fait le point avec la Professeure Anne Ducros, spécialiste des migraines et céphalées au CHU de Montpellier.

Migraine récurrente : il faut consulter

La céphalée récente, inhabituelle, différente des maux de têtes habituelles du patient, qui débute et s’aggrave constamment nécessite de consulter rapidement son médecin. Ce mal de tête augmente au fil des heures ou des jours et dure depuis moins d’une semaine. "Le lundi, le patient a mal à la tête, le mardi, la douleur a doublé, le mercredi, elle a triplé. C’est récent et ça ne fait qu’augmenter", développe la Pr. Anne Ducros. Dans cette situation, le patient doit consulter rapidement son médecin.

"Si ça va à peu près il faut au moins voir son médecin mais le voir rapidement. C’est lui qui décidera si le patient doit aller aux urgences. S’il n’y a pas de médecin disponible, si ça s’aggrave et qu’on se met à vomir et qu’on a de la fièvre, il faut alors se rendre aux urgences", poursuit la neurologue.

Associée à de la fièvre : un risque de méningite

Associé à une forte fièvre, des malaises, des frissons, une gêne à la lumière et parfois des vomissements, ce type de céphalées peut être le symptôme d’une méningite, une inflammation des méninges, ces membranes qui enveloppent le système nerveux. La méningite peut être virale ou bactérienne. Dans ce second cas, il s’agit d’une urgence absolue.

Douleurs crâniennes croissantes : attention à l’hypertension crânienne

S’il n’y a pas de fièvre, ces maux de têtes progressifs peuvent être le signe d’une hypertension crânienne. Il s’agit d’une augmentation anormale de la pression à l'intérieur du crâne dont les causes sont multiples : tumeur cérébrale, accumulation de liquide céphalo-rachidien, œdème… Des troubles cognitifs, en fonction de la zone du cerveau affectée, peuvent également y être associée.

Maux de tête : des risques de complications accrus dès 50 ans

Quand une personne de plus de 50 ans, qui n’a jamais eu mal à la tête de sa vie, se met à avoir des maux de tête, elle doit consulter. Chez les personnes de cet âge et plus, outre des causes citées précédemment, il peut s’agir d’une artérite temporale, également appelée la maladie de Horton.

Il s’agit d’une inflammation des artères, en particulier celles situées au niveau des tempes. "Les douleurs démarrent un jour et ne font qu’empirer, même avec du doliprane. Ça progresse et ne passe jamais", développe la neurologue.

Si elle n’est pas prise en charge, la maladie de Horton peut provoquer la cécité. Le traitement le plus souvent administré est la corticothérapie.

Appelez le 15 en cas de doute

En cas de céphalées, tant que la douleur n’augmente pas, que le patient ne souffre pas de troubles neurologiques ou de vomissements, alors s’il est important de voir son médecin, l’urgence est moindre. "En cas de doute, on peut toujours appeler le 15 pour demander un avis", conclut la Pr. Anne Ducros.

Céphalées comme un "coup de tonnerre" : une urgence vitale

Certaines céphalées doivent amener à consulter aux urgences directement. "Ces céphalées sont brutales, voire même en ‘coup de tonnerre’", commente la Pr. Anne Ducros. Ce mal de tête atteint immédiatement une intensité sévère, ce qui signifie que toute activité est impossible.

"Ça atteint son intensité maximum en quelques secondes, comme une explosion dans la tête. Même si la céphalée n’a pas duré longtemps, une demi-heure, et qu’elle est passée, il faut absolument consulter aux urgences. Parce que le premier diagnostic à rechercher face à une telle céphalée, c’est une hémorragie méningée, c’est-à-dire une rupture d’anévrisme", explique la Pr. Anne Ducros.

Mal de tête violent : un problème vasculaire ?

L’anévrisme est une malformation sur l’une des artères du crâne. Si celle-ci se rompt, cela entraîne une hémorragie méningée, qu’il faut traiter en urgence.

"Le patient doit subir un scanner cérébral pour détecter s’il a ou non une hémorragie méningée et subir un examen des vaisseaux afin de détecter s’il y a ou non un anévrisme", note la Pr. Anne Ducros.

Elle ajoute : "d’autres causes peuvent donner des céphalées brutales, ce sont toutes des causes vasculaires mais moins grave que la rupture d’anévrisme". Une imagerie cérébrale sera là encore nécessaire pour les déterminer.

Sources

Remerciements au professeur Anne Ducros. 

"Céphalées", OMS.

"Migraine", Inserm.

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