Démence : certains traits de la personnalité diminuent vos risquesAdobe Stock

Votre personnalité pourrait avoir un impact sur vos capacités cognitives. Selon une étude américaine, publiée le 11 avril 2022 par l’American Psychological Association dans le Journal of Personality and Social Psychology, les personnes de mauvaise humeur ou instables émotionnellement seraient plus susceptibles de développer une déficience cognitive en vieillissant.

Déclin cognitif : trois traits de la personnalité mis en cause

Déclin cognitif : trois traits de la personnalité mis en cause© Adobe Stock

Pour mener cette étude, les chercheurs se sont intéressés au rôle que jouent trois des cinq grands traits de la personnalité dans le fonctionnement cognitif : la conscience, le névrosisme et l’extraversion. “Les traits de la personnalité reflètent des schémas de pensée et de comportement relativement durables”, déclare l'auteur principal du projet, Tomiko Yoneda, docteur en médecine de l'Université de Victoria. Selon lui, “l'accumulation d'expérience tout au long de la vie peut contribuer à l’apparition de maladies ou de trouble particulier, tels que la déficience cognitive légère.”

Les 1 954 participants, chacun n’ayant pas déjà reçu de diagnostic officiel de démence, ont été soumis à des évaluations personnelles et annuelles de leurs capacités cognitives. Résultat : les personnes plus consciencieuses ont moins de risque d’avoir de dégénérescence légère. Par ailleurs, si elles sont aussi considérées comme étant extraverties, elles ont tendance à conserver un fonctionnement cognitif normal plus longtemps que les autres.

Être consciencieux permettrait de vivre plus longtemps sans démence

Pour illustrer, les chercheurs estiment que les participants âgés de 80 ans et jugés consciencieux vivaient près de deux ans de plus sans troubles neurologiques que ceux qui ne le sont pas. S’ils sont considérés comme extraverti, ils pourraient vivre jusqu’à un an de plus avec une cognition saine. Néanmoins, si les participants ont un score élevé en névrosisme, c’est-à-dire qu’ils sont considérés comme étant anxieux, dépressif, avec des sautes d’humeur et une faible estime de soi, ils seraient plus susceptibles de vivre une année de moins avec un fonctionnement cognitif sain. Selon Tomiko Yoneda, ces résultats mettent “en évidence les inconvénients associés à l'expérience à long terme du stress perçu et de l'instabilité émotionnelle.”

Par ailleurs, les résultats de la recherche montrent aussi que ces traits de personnalité peuvent être protecteurs. C’est notamment le cas de l’extraversion qui confirme l’avantage et l’importance des interactions sociales pour améliorer les résultats cognitifs. En effet, les participants qui ont des niveaux de névrosisme plus faibles, tout en étant considérés comme extravertis, sont plus aptes à retrouver une fonction cognitive normale après avoir déjà reçu un diagnostic de déclin cognitif léger.

Pour autant, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour compléter les résultats. Celles-ci devront avoir plus de diversité dans les échantillons d'adultes âgés. Elles devraient aussi inclure les deux autres grands traits de la personnalité, soit l’agréabilité et l’ouverture.

Sources

https://medicalxpress.com/news/2022-04-personality-traits-cognitive-functioning-late.html

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