Covid : le vaccin à ARN messager fait-il mourir prématurément ? Le rapport vérité !

Publié par Sandrine Coucke-Haddad
le 05/12/2025
vaccin Covid
Istock
Le rapport EPI-PHARE publié hier jeudi 4 décembre est formel : le vaccin à ARN messager développé pendant la pandémie est sûr, il n’existe pas de surmortalité à cause de cette injection sur le long terme. Revue de détails des données actuelles.

 

Depuis qu’il a été développé en pleine pandémie, le vaccin à ARN messager (ARNm) est au cœur d’intenses débats : est-il sûr ou au contraire augmente-t-il les risques de maladies voire de décès ? Pas assez de recul, des effets secondaires rapportés ou au contraire une aubaine pour ne plus mourir du Covid ? Les avis sont souvent tranchés. Nous vous avions d’ailleurs interrogé il y a quelques semaines pour un article “Covid : vous faites-vous encore vacciner ? “ et avions pu constater que vous étiez divisés sur le sujet. Cette vaste étude fera-t-elle définitivement taire les doutes ? Pas si sûr, tant la méfiance chez certaines personnes est installée. 

“Menée par EPI-PHARE (groupement d’intérêt scientifique commun à l’ANSM et la Cnam, l’Assurance maladie), cette étude est la première au monde à avoir suivi pendant 4 ans près de 29 millions de personnes âgées de 18 à 59 ans, vaccinées contre le Covid-19 ou non” indique l’ANSM dans un communiqué de presse publié jeudi 4 décembre. Les résultats de cette étude font l’objet d’une publication dans la très sérieuse revue scientifique JAMA Network Open ce même jour. 

 

Quels sont les effets indésirables possibles du vaccin à ARN messager ?

L’efficacité du vaccin pour réduire les cas graves, les hospitalisations et les décès engendrés par le Covid est à peu près admise par tous, la communauté scientifique est unanime et le suivi des chiffres, disponibles dans les hôpitaux, plutôt solide.

Comme tous les vaccins toutefois, des effets indésirables peuvent être rapportés au moment ou après l’injection. "Les principaux effets indésirables rapportés dans les jours suivant leur administration étaient des effets de réactogénécité locale et systémique” détaille l’ANSM. En d’autres mots, ce sont les effets liés à la réaction immunitaire de l’organisme.

 

Aucune association entre les vaccins à ARNm contre le Covid-19 et le risque d’infarctus du myocarde, d’embolie pulmonaire ou d’accident vasculaire cérébral n’a été mise en évidence.

 

La Société Française de Pharmacologie et de Thérapeutique (SFPT) explique de son côté que les effets indésirables les plus fréquents sont “la douleur au point d’injection et le  syndrome pseudo-grippal, plus ou moins marqué : fièvre, fatigue, maux de tête, adénopathies (ganglion gonflé, NDLR), douleurs musculaires, diarrhée. Ces effets sont précoces (habituellement dans les 24h après la vaccination), transitoires (durant entre 24-72h) et sans critères de gravité.”

 

Des effets indésirables potentiellement graves mais très rares d’après les études

Des effets indésirables plus graves bien que rares ont été aussi rapportés, notamment  des cas de myocardite ou d’allergies (qui peuvent conduire à un choc anaphylactique, une urgence absolue). Le ministère de la santé canadien mentionne de son côté quelques cas de paralysie de Bell (une paralysie faciale temporaire). 

En revanche, insiste l'ANSM “aucune association entre les vaccins à ARNm contre le Covid-19 et le risque d’infarctus du myocarde, d’embolie pulmonaire ou d’accident vasculaire cérébral n’a été mise en évidence.” Certains de ces effets secondaires ont pu être constatés mais avec les vaccins dits à vecteur viral (Vaxzevria d'AstraZeneca/Covishield ou Jcovden de Janssen, Johnson and Johnson) et non les vaccins ARNm. Ces cas ne remettent pas en question la balance bénéfices-risques du vaccin selon les experts, tant ils sont rares. 

 

Vaccin contre le Covid : la santé de plus de 28 millions de Français analysée, les résultats sont sans appel

Les données concernant les 28 millions de Français répertoriés dans le rapport EPI-PHARE sont largement en faveur de l'utilité du vaccin à ARNm : les personnes vaccinées présentaient un risque de décès lié à une forme grave de Covid-19 inférieur de 74 % et un risque de mortalité toutes causes confondues inférieur de 25 % par rapport aux personnes non vaccinées. 

Dans cette étude de cohorte nationale de 28 millions d’individus âgés de 18 à 59 ans, les personnes vaccinées présentaient un moindre risque de décès toute cause à 4 ans par rapport à celles non vaccinées. Ces résultats excluent donc un risque accru de mortalité toute cause à 4 ans chez les individus vaccinés contre la COVID-19 par un vaccin à ARNm et contribuent à renforcer les données concernant la sécurité des vaccins à ARNm BNT162b2 de Pfizer-BioNTech© et mRNA-1273 de Moderna© largement utilisés dans le monde”, conclut le rapport.

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