Covid-19 : les variants se développeraient davantage chez les immunodéprimésAdobe Stock

Pendant toute cette période de pandémie, les personnes immunodéprimées ont beaucoup été évoquées. Il s’agit des personnes ayant un système immunitaire affaibli, qui ne lutte donc pas correctement contre les infections. Cette diminution du système immunitaire intervient notamment chez les personnes atteintes du VIH, sous traitements médicaux, atteintes de cancer ou ayant reçu une transplantation d’organes. Par conséquent, ces malades sont décrits comme les personnes les plus fragiles face au virus.

Mais au-delà de leur risque accru de forme grave, une récente étude britannique s’est penchée sur la manière dont l’infection évoluait chez ces personnes au fil du temps. Le but était d’apporter des réponses à une théorie existante comme l’explique un des auteurs, le docteur Luke Blagdon Snell : “ Une théorie est que ces variantes virales évoluent chez des individus dont le système immunitaire est affaibli par une maladie ou des traitements médicaux comme la chimiothérapie, qui peuvent avoir une infection persistante par le SRAS-CoV-2.”

Cette étude du King’s College London et Guy’s and St Thomas’ NHS Foundation Trust a été présentée lors du Congrès européen sur la microbiologie clinique et les maladies infectieuses (ECCMID) qui a eu lieu au Portugal.

505 jours : la plus longue infection à la Covid-19

Pour cette étude, les chercheurs ont observé 9 patients immunodéprimés, atteints soit du VIH, porteurs de cancers ou ayant subi une greffe d’organe. Ces malades avaient été testés positifs au virus pendant au moins huit semaines au moment de la recherche, qui a duré de mars 2020 à décembre 2021.

Si l’étude avait pour but de s’intéresser à l’évolution du virus au sein de l’organisme des malades immunodéprimés, elle a aussi révélé un record concernant l’infection à la Covid, maintenant située à 505 jours. En effet, l’un des patients immunodéprimés a été testé positif pendant presque un an et demi avant son décès.

Quatre des patients sont décédés lors de la recherche. Parmi les personnes restantes, les infections ont persisté pendant en moyenne 73 jours. Deux d’entre eux ont subi des infections sur plus d’un an.

Variants : les immunodéprimés peuvent les développer

Les résultats sont flagrants pour les chercheurs : “Cela fournit la preuve que les mutations trouvées dans les variantes préoccupantes surviennent chez les patients immunodéprimés et soutient ainsi l'idée que de nouvelles variantes des virus peuvent se développer chez les personnes immunodéprimées.” Ils affirment que de nouveaux variants pourraient se développer via les personnes immunodéprimées, mais ne savent pas si les anciens variants tels que Alpha, Delta ou Omicron, sont apparus de cette manière.

La durée de contamination justifierait l’apparition de variants selon les experts : "Ces variants ont peut-être réussi à évoluer chez des individus immunodéprimés car le virus a pu persister suffisamment longtemps pour y parvenir". En effet, présent beaucoup plus longtemps dans le corps des personnes immunodéprimées, le virus aurait le temps de muter.

"Il est donc essentiel de développer de nouvelles stratégies thérapeutiques pour ces patients afin d’éliminer l’infection au plus vite", souligne le Docteur Gaia Nebbia, un des auteurs. En effet, les spécialistes semblent penser qu’au-delà de guérir les patients immunodéprimés, cela pourrait prévenir de l’apparition de nouveaux variants.

Sources

https://www.kcl.ac.uk/news/uk-patient-had-covid-for-505-days

https://www.who.int/fr/activities/tracking-SARS-CoV-2-variants

mots-clés : Covid, Variants, infection
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