Oméga 3 : peuvent-ils prévenir les cancers ?Istock
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Les oméga 3 sont essentiels au bon fonctionnement de notre organisme. Sans ces acides gras, des problèmes de santé plus ou moins graves peuvent apparaître : troubles cardiovasculaires, déprime, problèmes de vision... et même parfois un cancer. Zoom sur les risques d'un déficit en oméga 3 et sur le lien entre acides gras et risques de cancer avec le livre "Oméga-3 mode d'emploi : une nouvelle médecine nutritionnelle".

Les oméga 3, qu'est-ce que c'est ?

Les acides gras oméga-3 sont des acides gras polyinsaturés que l'on trouve en grande quantité dans certains poissons gras, dans les graines de chia, le lin, la noix...

Ils sont liés à des molécules, le cholestérol et le glycérol qui neutralisent la fonction acide. D'autres acides gras, servent, eux, de "messagers" entre les tissus ou les cellules et contribuent à nous défendre contre les agressions, notamment infectieuses.

Finalement, les acides gras sont le carburant de nos muscles et lorsqu’en on consomme plus que nécessaire ils sont stockés dans le tissu adipeux.

Rappelons également que parmi les oméga 3, l'acide alpha-linolénique (ALA) est indispensable. On le trouve dans la nourriture car l'organisme ne sait pas le fabriquer.

Deux autres oméga 3 sont importants, l'EPA (acide eicosapentaénoïque) et le DHA (acide docosahexaénoïque) qui peuvent être synthétisés en quantité très limitée à partir de l'ALA.

Oméga-3 : où les trouver ?

Les apports recommandés en ALA sont de 2 g par jour pour les femmes et 2,5 g pour les hommes. Mais les aliments naturellement riches en oméga 3 sont assez peu nombreux. Il s'agit principalement des suivant :

  • Huiles de colza, de noix, de soja, de lin, de germe de blé ;
  • certains légumes à feuilles vertes ;
  • Poissons gras (sardines, maquereaux, thon, saumon, etc.)

À noter : au vu de nos habitudes alimentaires actuelles, il faut essayer de diminuer les apports en acides gras oméga-6 (donc la consommation des aliments qui en sont riches) et augmenter les apports en acides gras oméga-3, en prenant éventuellement à prendre des capsules contenant ces derniers.

Pourquoi sommes-nous déficients en oméga-3 ?

Tout simplement parce que les aliments produits par l’agriculture moderne et l’industrie agro-alimentaire se sont considérablement appauvris au cours des dernières décennies.

Pourtant, les acides gras essentiels sont cruciaux chez les hommes pour conserver un état de santé optimal : on peut les assimiler à des vitamines.

Heureusement, les choses sont en train de changer et une évolution se dessine en faveur d’une augmentation de la consommation des Oméga-3 dans nos sociétés.

Bon à savoir : certains organes sont particulièrement riches en acides gras, indépendamment des aspects énergétiques ; c’est le cas par exemple du cerveau ou du thymus. Plus de 50 % de la masse du cerveau est constitué de lipides et plus de 60 % de ces lipides sont des acides gras oméga-3.

Comment nos cellules utilisent les acides gras ?

Comment nos cellules utilisent les acides gras ?© Istock

Après avoir défini les oméga-3, voyons ensemble comment nos cellules les utilisent.

Un véritable "carburant" pour l'organisme

Les acides gras peuvent être stockés sous forme de graisses. Après un jeûne un peu prolongé, nous pouvons donc utiliser ces "réserves", comme source d’énergie.

Mais l'importance des acides gras pour notre santé tient surtout au fait qu'ils sont les constituants des membranes de nos cellules ; ces membranes isolent la cellule du milieu environnant et permettent à la cellule de créer en son sein des unités fonctionnelles (mitochondries, noyau).

La concentration en acides gras oméga-3 des membranes cellulaires, notamment cardiaques et cérébrales, conditionne le bon fonctionnement de ces organes et leur résistance à certaines situations de stress.

Des cellules plus efficaces

Les activités de nombreuses cellules varient en fonction de la composition en acides gras de leurs membranes. Par exemple, les plaquettes sanguines produisent, en cas de rupture vasculaire, des caillots qui empêchent les hémorragies. Cependant elles sont plus ou moins réactives selon la richesse de leur membrane en acides gras oméga-3.

Un autre exemple concerne l'activité électrique des cellules cardiaques dont dépend le rythme cardiaque. Cette activité varie en fonction des oméga-3 présents dans la membrane.

Enfin, les cellules du cerveau sont très sensibles aux oméga-3 présents dans leur membrane. Certaines maladies psychiatriques, ou simplement notre humeur dans certaines circonstances (celle de la mère après une naissance par exemple), dépendent fortement des oméga-3 présents dans le cerveau.

Cancer : peut-on le prévenir avec les oméga 3 ?

Cancer : peut-on le prévenir avec les oméga 3 ? © Istock

Les populations consommant beaucoup d’oméga-3 (Japon, populations méditerranéennes ayant conservé leurs habitudes traditionnelles) ont un risque de cancer nettement diminué par rapport à d'autres populations, notamment occidentales.

Mais on dispose de moins de données sur les relations entre oméga-3 et cancer que pour les maladies cardiovasculaires.

Toutefois, les données existantes suggèrent que les oméga-3 peuvent contribuer à diminuer le risque de cancer. L'une des principales difficultés pour les chercheurs est que chaque type de cancer est une maladie en soi répondant à des causes et à des traitements spécifiques. À l’évidence, un cancer de la gorge ne répond pas aux mêmes déterminants qu’un cancer du sein ou du sang.

Néanmoins, parce qu’ils sont les constituants membranaires de toutes les cellules et par leurs propriétés à la fois anti-prolifération et anti-dissémination, on peut sans risque affirmer qu'une consommation adéquate d'oméga-3 contribue à diminuer le risque de cancer alors qu’une forte consommation d'oméga-6 augmente ce risque.

Cancer du sein : le rôle des oméga 3

Au cours des dernières décennies, on a assisté à une augmentation fulgurante de la fréquence des cancers du sein. Ici encore, le facteur nutritionnel semble important à prendre en compte.

Les données épidémiologiques sont assez claires : par exemple, plus on mange du poisson et moins on risque de développer un cancer du sein.

Autre exemple, il semble y avoir une relation positive entre la consommation d’huiles riches en oméga-6 et le risque de cancer du sein.

Chimiothérapie et oméga-3 : le bon combo ?

Pour le traitement de cancers déjà diagnostiqués, certains chercheurs proposent de combiner chimiothérapie et modifications nutritionnelles avec enrichissement du régime en oméga-3.

Malgré l'absence de preuves définitives, de nombreux experts recommandent aux patients sous chimiothérapie de les encourager à augmenter leur consommation d'oméga-3.

En effet, il a été clairement démontré qu'ils pouvaient retarder la survenue de certaines complications inflammatoires systémiques (dénutrition, cachexie) qui sont relativement indépendantes de la tumeur primitive mais très négatives pour le pronostic global.

Sources

Oméga-3 mode d'emploi : une nouvelle médecine nutritionnelle, Éditions Alpen. Dr Michel DE LORGERIL & Patricia SALEN. Prix : 9,50 €. 

L'ouvrage est également disponible chez Fnac, Amazon, Cultura, à l'espace culturel de Leclerc et dans les librairies.

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