Peau saine : 5 erreurs beauté qui abîment le microbiote cutané

Publié par La Rédaction Médisite
le 24/09/2025
Microbiote cutané
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Image d'illustration
Douche trop chaude, savons agressifs ou nettoyage excessif… Ces habitudes courantes fragilisent la barrière cutanée et les bactéries protectrices. Pourtant, des alternatives simples existent pour retrouver une peau saine et équilibrée.
 

Longtemps méconnu, le microbiote fascine aujourd’hui. C’est le cas du microbiote cutané : un écosystème composé de bactéries, champignons, virus et autres micro-organismes. Ses particularités : une vie en symbiose avec la couche supérieure de la peau, l’épiderme. « Il constitue la première barrière vivante entre notre organisme et l’environnement. Sa diversité est associée à une large colonisation de la peau, ce qui laisse peu de place à d’autres germes potentiellement pathogènes pour s’implanter : un rôle fondamental de notre microbiote cutané est donc de nous protéger contre les agents pathogènes transmis par l’environnement », explique l’Institut Pasteur sur son site. 

Ce microbiome cutané constitue une empreinte aussi unique que les empreintes digitales, façonnée dès la naissance et évoluant tout au long de la vie. « À son arrivée, la peau du bébé est stérile, mais se retrouve rapidement colonisée par des bactéries d’origine maternelle. Ce n’est qu’à partir de trois mois qu’on commence à observer des différences selon les régions de la peau », ajoute l’institut de recherche. 

Quand cet équilibre fragile se rompt, les bactéries potentiellement pathogènes en profitent et prolifèrent. Plusieurs facteurs influencent ce phénomène nommé dysbiose : l’âge, le sexe, l’hygiène, l’environnement, l’alimentation et même le stress. Mais un autre coupable est depuis peu identifié : les routines de beauté.

L’eau chaude : un ennemi du microbiote

Cette sensation de détente sous un jet d’eau bouillante cache une véritable torture pour la barrière cutanée. Les lavages trop fréquents ou notre mode de vie trop stérile participent à sa destruction. « Notre eau est trop calcaire, et ce calcium a tendance à assécher la peau. Plus on prend de douches, plus on agresse la peau et plus on abîme le microbiote cutané », explique Jimmy Mohamed, médecin et chroniqueur au micro de RTL. 

Quant à l’eau trop chaude, elle nuit à l’équilibre cutané en éliminant le sébum et la sueur dont les micro-organismes de la peau se nourrissent. « Ce déséquilibre du microbiote peut favoriser l’émergence de bactéries pathogènes qui forment un biofilm et/ou un dérèglement de la réponse immunitaire, avec pour conséquences un risque plus élevé d’infections et de maladies inflammatoires de la peau comme l’acné, la rosacée, la dermatite atopique, la maladie de Verneuil et même le psoriasis », explique le Dr Hervé Van Landuyt, dermatologue à Besançon.

Savons antibactériens : un pH trop élevé déséquilibre la peau

L’obsession moderne pour l’hygiène a popularisé certains savons antibactériens. Des produits qui s’avèrent en réalité contre-productifs. Des études scientifiques démontrent qu’ils ne sont pas plus efficaces que le savon classique et l’eau pour éliminer les germes pathogènes. Pire, certains composants comme le triclosan peuvent perturber le système hormonal et favoriser la résistance aux antibiotiques. 

Ces nettoyants agressifs altèrent le pH et les huiles naturelles de la peau. C’est le cas notamment des savons dits naturels, comme le savon d’Alep. « Leur pH est beaucoup trop élevé, il voisine avec le 9, alors que le pH d’équilibre de la peau se situe entre 4,5 et 5,5 », alerte le Dr Hervé Van Landuyt.

Gommages et produits exfoliants

L’exfoliation intensive et le nettoyage matin et soir représentent deux erreurs majeures dans l’entretien cutané. Les gommages physiques agressifs et les frottements excessifs endommagent la couche cornée, cette première ligne de défense de votre épiderme. Cette fragilisation provoque des irritations, des rougeurs et une sécheresse qui affaiblissent les défenses naturelles.

Attention aux lingettes démaquillantes

Ces produits séduisants par leur facilité cachent en réalité plusieurs pièges. Les lingettes démaquillantes ne retirent pas toujours le maquillage et laissent des résidus qui obstruent les pores. De plus, leur texture fibreuse provoque des frottements répétés qui irritent l’épiderme et perturbent le microbiome cutané. 

Leur composition pose également problème : souvent chargées en alcool, parfums synthétiques et conservateurs, elle peut sensibiliser la peau et provoquer une sécheresse ou des réactions allergiques.

La routine beauté à adopter

Pour préserver un équilibre, privilégiez l’eau tiède entre 37 °C et 39 °C et limitez vos douches à quelques minutes. Autres recommandations : « Il n’y a aucune raison de prendre une douche tous les jours. Il suffit simplement de nettoyer votre visage, vos aisselles et vos parties intimes. Une douche un jour sur deux, voire un jour sur trois, pourrait être largement suffisante », ajoute Jimmy Mohamed. 

Repensez également la routine de nettoyage : « Couvrir la peau d’une pulvérisation d’eau thermale, puis sécher délicatement. Appliquer ensuite une crème de nuit nourrissante, c’est très important. Cela n’empêche pas la peau de “respirer”, comme de nombreuses patientes le disent », détaille le Dr Hervé Van Landuyt. Le matin, un simple rinçage à l’eau tiède ou l’application d’une eau florale suffit. Choisissez des nettoyants doux au pH physiologique, entre 4,7 et 5,5, sans sulfates agressifs ni alcool, sous forme de lait, crème ou gel doux. 

Concernant l’hydratation, un seul produit hydratant après la douche est utile. Exemple : les huiles végétales vierges comme le jojoba, l’amande douce ou l’argan. Ces alternatives naturelles nourrissent sans surcharger et permettent à la peau de retrouver son équilibre.

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