Le patient est plongé dans un état d’hypothermie à 32 °c

Un nouveau pas vient d’être franchi ! Après 15 années de recherche, les chercheurs de l’EnvA, de l’université Paris Est Créteil, de l’Inserm et de l’institut Mondor de recherche biomédicale ont mis au point une technologie révolutionnaire permettant de traiter les maladies critiques en réanimation, dont les arrêts cardiaques.

Les résultats de ces travaux de recherche ont été publiés dans un article sur le site internet d'E-biomedicine.

Cette technique diffère de toutes celles déjà mises en place car elle repose sur les vertus du froid. Concrètement, elle consiste à faire respirer au patient inconscientun liquide froid qui va refroidir très rapidement le corps tout en assurant l’apport en oxygène.

La température du corps diminue alors pour atteindre 32 °C. Cet état d’hypothermie est atteint en seulement 20 minutes (contre trois à six heures avec les techniques habituelles, pour un individu de 80 kg).

Le froid va réduire la circulation sanguine et réduire les besoins du corps, notamment en oxygène, et de ce fait limiter le risque de séquelles, par exemple neurologiques et cardiaques.

Ces résultats ont permis aux auteurs de mieux comprendre la physiologie pulmonaire au cours de la ventilation liquide, afin d’aboutir à une excellente tolérance de la procédure, tout en conservant et potentialisant les bénéfices.

À partir de ces travaux, la start up Orixha, société de transfert technologique valorisant les travaux des organismes publics de recherche, a mis au point des prototypes, déposé des brevets et réalisé les premiers tests.

Avec Erganeo, une autre société, ils ont signé en juin une licence exclusive mondiale sur l’utilisation de cette technologie innovante.

Rhume, douleurs... Le froid a de nombreux autres bienfaits

Il diminue l’activité des bactéries lors d’un rhume

Le rhume n'est pas dû au froid, mais à des virus : il s'attrape parce que l'on est contaminé (par une poignée de main, des postillons...) Or, quand les températures sont négatives, l'activité des virus et des bactéries est limitée. De même pour les allergènes. Dans la lutte contre les acariens, certains allergologues conseillent d'ailleurs de passer les peluches des enfants quelques minutes au congélateur, ces organismes microscopiques ne survivant pas à - 15 °C.

Il possède une action anti-douleur

L'action antalgique du froid est connue depuis l'Antiquité. Elle a deux explications : le froid "endort" les nerfs sensitifs et stimule la production d'endorphines, qui ont des effets proches de la morphine. Ainsi, mettre une poche de glace sur une blessure après un choc permet d'atténuer la douleur.

De façon générale, le froid soulage les douleurs musculaires (déchirures, tendinites) et articulaires (entorses, luxations). Il a aussi une action hémostatique (il permet d'arrêter les saignements) et anti-inflammatoire (il atténue les gonflements).

Cette action anti-douleur est également utilisée dans les instituts de cryothérapie dans le but de réduire certaines pathologies, traumatologiques ou rhumatologiques.

En créant un choc thermique, la cryothérapie permet ainsi de faciliter la récupération après une anesthésie, de soulager les rougeurs en dermatologie, ou encore en cas de sclérose en plaques de réduire les contractions musculaires.

L'exposition au froid intense permet aussi d'éliminer les toxines emmagasinées dans le corps, stimule le système immunitaire et favorise la réparation des tissus lésés.

Sources

Innovation : le froid pour réduire le risque de séquelles des arrêts cardiaques, Inserm, 20 novembre.

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