Un homme meurt de la rage dans le Gard : comment cette maladie quasi disparue en Europe peut-elle revenir ?

Publié par Elodie Vaz
le 01/10/2025
Infection par la rage
Istock
Image d'illustration
Le 25 septembre, un homme décède brutalement à l’hôpital de Perpignan. Après des analyses biologiques, le diagnostic de la rage tombe. Une maladie pourtant pratiquement disparue du sol français.

Une maladie quasi disparue a fait son retour sur le sol français : la rage. Le 18 septembre, un homme âgé entre 25 et 30 ans est hospitalisé à l’hôpital de Perpignan pour des convulsions et une hydrophobie (spasmes à la vue de l’eau), des symptômes caractéristiques de cette infection virale rare. Une semaine après son admission, il succombe à la maladie, a confirmé le centre hospitalier de Perpignan dans un communiqué.

Le diagnostic a été confirmé par le Centre national de référence de l’Institut Pasteur la veille du décès. « Des investigations sont en cours afin de déterminer l’origine de la contamination », a indiqué l’hôpital dans un communiqué. Selon la direction du centre hospitalier de Perpignan, le jeune homme ne présentait aucune griffure ni morsure, mais selon une information révélée par L’Indépendant, un témoin aurait observé « des scarifications dans le dos » du jeune homme.

Une maladie à l’issue fatale

« La rage est une infection virale qui se transmet par la salive d’un mammifère infecté, souvent par morsure, griffure ou contact avec les muqueuses », explique sur Medisite Adrien Dereix, médecin responsable du centre de vaccination internationale Elsan à Paris. « Une fois la maladie déclarée, il n’y a aucune chance de guérison », ajoute-t-il.

Selon l’Institut Pasteur, le virus rabique « infecte le système nerveux et affecte son fonctionnement… Après un à deux mois d’incubation en moyenne, l’individu atteint développe une encéphalite. » « Les symptômes associent des troubles neurologiques variés, notamment de l’anxiété, de l’agitation et des troubles de la conscience fluctuants, ainsi que des troubles du système nerveux autonome (hypersalivation, anomalies du rythme cardiaque et de la tension artérielle…). L’hydrophobie (spasme involontaire des muscles du cou et du diaphragme à la vue de l’eau) est parfois observée », ajoute le centre de référence.

26 cas humains ont été rapportés depuis 1970 en France 

Cette infection au destin tragique ne circule plus en France hexagonale, excepté chez les chauves-souris. Seuls 26 cas humains ont été rapportés depuis 1970, dont la totalité ont été contaminés à l’issue d’un voyage à l’étranger. Le cas le plus récent est une femme blessée par un chat au Maroc et décédée à l’hôpital de Reims en 2023. Le jeune homme de Perpignan s’est rendu cet été au Maghreb, dont il est originaire : une piste éventuelle pour sa contamination. Une enquête épidémiologique est ouverte pour connaître l’origine de la contagion.

Un vaccin préventif conseillé chez les voyageurs 

En cas d’exposition à un animal, que ce soit en France ou à l’étranger, les autorités sanitaires recommandent de se faire vacciner. « Ce vaccin ne se fait que dans des centres de référence antirabique comme l’Institut Pasteur. Selon le protocole, environ quatre ou cinq injections sont nécessaires et réparties sur plusieurs semaines », explique le Dr Adrien Dereix. « Un vaccin préventif est conseillé chez les voyageurs et obligatoire pour les professions à risque comme les vétérinaires », ajoute-t-il.

Concernant les animaux domestiques, le vaccin est recommandé mais pas obligatoire, sauf si l’animal voyage. Certains pays exigent la preuve d’une vaccination antirabique, faute de quoi l’animal peut être placé en quarantaine. 

Bien que les cas de rage en France soient exceptionnels, il en est autrement dans de nombreux pays du monde, notamment sur les continents asiatique et africain. L’Institut Pasteur estime que plus de 17 millions de personnes reçoivent une dose de vaccin post-exposition chaque année et qu’environ 59 000 personnes en meurent.

Google News