Ces 7 maladies du Moyen-Age pourraient-elles revenir ?

Vous pensez que c’était mieux avant ? Cela peut dépendre de jusqu’à quand vous datez ce fameux “avant” ! Car, il faut l’avouer, la patine de la nostalgie adoucit bien souvent le passé. Côté santé, on n’arrête pas le progrès, et c’est très bien comme ça. Vous n’auriez sûrement pas apprécié d’avoir une saignée, une pratique médicale courante au Moyen Âge, consistant à prélever du sang d’un patient, souvent avec une lancette, pour « rééquilibrer les humeurs » du corps. Censée guérir fièvres et maux divers, elle affaiblissait surtout les malades… et n’était même pas remboursée par l’Assurance Maladie, qui n’arrivera en France qu’en 1945 sous le nom de “Sécurité sociale”. Les évolutions du corps médical nous évitent donc bien des déconvenues, des pratiques qui nous semblent aujourd’hui farfelues… mais aussi certaines pathologies !

Des maladies disparues… qui peuvent revenir 

Peste, typhus, variole… Si certaines maladies médiévales semblent reléguées aux manuels d’histoire, elles ne sont pas toutes définitivement effacées. Dans des contextes de grande précarité (absence d’eau potable, promiscuité, malnutrition ou effondrement du système de soins) certaines infections anciennes peuvent refaire surface. Ces résurgences rappellent que les avancées médicales vont de pair avec la stabilité sociale, l’hygiène et l’accès aux soins : des acquis fragiles qu’il ne faut jamais considérer comme définitivement obtenus !

Quand le Puy du Fou vous propose un voyage dans le temps à coups de spectacles équestres, costumes d’époque et animations exceptionnelles, Medisite vous propose une petite piqûre de rappel médicale, sur les maladies d’hier qui ne sont pas forcément dans un passé révolu.

Peste bubonique

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Ces 7 maladies du Moyen-Âge pourraient-elles revenir ?

Lors d’élections politiques, certains disent qu’il s’agit d’un choix entre la peste et le choléra. Mais même au-delà des chroniques et bons mots des uns et des autres, la peste noire existe encore ! 

Qu’est-ce que c’est ? Votre professeur d’histoire vous en a sûrement parlé sous le nom de “peste noire” : une pandémie dévastatrice survenue entre 1347 et 1352, causée par la bactérie Yersinia pestis, transmise par les puces des rats. Elle tua environ un tiers de la population européenne en quelques années. Trois formes existaient : bubonique (la plus courante), septicémique et pulmonaire, toutes très meurtrières à l’époque. Faute de connaissances médicales, les soins étaient inefficaces, reposant sur des saignées, des prières et autres remèdes. Ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle que sa cause fut identifiée. 

Et actuellement ? Aujourd’hui, bien que très rare, on n’en a pas encore tout à fait fini avec cette pathologie, comme le souligne l’Institut Pasteur : “La peste est une maladie qui sévit toujours de nos jours en Afrique, Asie et Amérique. Elle fait partie des maladies actuellement ré-émergentes dans le monde. En 2024, aux Etats Unis, un cas de peste bubonique avait ainsi été détecté. Le patient de l’Oregon avait probablement été infecté par son chat.

Le choléra

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Qu’est-ce que c’est ? Le choléra est une infection diarrhéique aiguë provoquée par la bactérie Vibrio cholerae, transmise par l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés. Cette maladie provoque des diarrhées brutales et potentiellement mortelles par déshydratation. La première grande pandémie de choléra a commencé en Inde au début du XIXe siècle, avant de s'étendre en plusieurs vagues à travers le monde, notamment en Europe où elle fit des milliers de morts. À l’époque, faute d’hygiène et de compréhension des mécanismes de contagion, les villes étaient rapidement submergées par la maladie.

Et actuellement ? Le choléra n’est pas qu’un vieux souvenir. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, des épidémies germent encore çà et là, dans plusieurs régions du monde, notamment en Afrique et en Asie. En 2023, Haïti et le Yémen ont connu des flambées majeures. Le traitement repose aujourd’hui sur une réhydratation rapide et, dans certains cas, des antibiotiques. Prévenir la maladie passe par l’accès à une eau potable, des conditions d’hygiène décente, mais aussi une vigilance constante. “Selon les estimations, il y a chaque année 1,3 à 4 millions de cas de choléra, et 21 000 à 143 000 décès dus à la maladie dans le monde”, nous rappelle l’OMS.

La tuberculose

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Avant les antibiotiques, la “phtisie”, autre nom de la tuberculose, était une lente condamnation. Elle consumait les corps et hantait les foyers, des siècles durant.

Qu’est-ce que c’est ? La tuberculose est une maladie infectieuse causée par la bactérie Mycobacterium tuberculosis. Elle s’attaque principalement aux poumons et se transmet par voie aérienne. Au Moyen Âge, elle était fréquente dans les milieux pauvres, urbains et surpeuplés, où l’air pollué et la promiscuité favorisaient sa propagation. Les symptômes (toux chronique, amaigrissement, fièvre)  lui valurent son surnom de “maladie des poitrinaires”. Sans traitement, elle était souvent mortelle à long terme.

Et actuellement ? En vérité, la tuberculose n’a jamais vraiment disparu. Si elle est largement contrôlée en Europe, elle reste active dans de nombreuses régions du monde. Plus inquiétant encore : l’émergence de formes résistantes aux antibiotiques classiques complique sa prise en charge. “La tuberculose a tué près de 1,3 millions de personnes en 2022 dans le monde. Ce qui en fait la deuxième cause de mortalité dans le monde due à une maladie infectieuse, derrière la COVID-19”, précise l’Institut Pasteur, ajoutant que 10,6 millions de personnes ont été infectées par la bactérie en 2022 dans le monde.

La dysenterie bacillaire massive

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Dans les villes médiévales où l’eau stagnait autant que les déchets, certaines maladies proliféraient vitesse grand V. La dysenterie en faisait partie, redoutée pour sa violence et sa rapidité de contagion.

Qu’est-ce que c’est ? La dysenterie bacillaire est une infection intestinale aiguë, principalement causée par la bactérie Shigella. “Cette infection très contagieuse entraîne une destruction de la muqueuse du colon, laquelle ne parvient plus à absorber l’eau”, comme le précise le site d’Elsan, groupe d’hôpitaux privés français. Très fréquente au Moyen Âge, notamment dans les armées, les prisons ou les cités surpeuplées, elle provoquait diarrhées sanglantes, douleurs abdominales intenses et forte fièvre. Sans soins, la déshydratation pouvait tuer en quelques jours. À l’époque, on l’appelait parfois "flux de sang", faute d’en comprendre la cause réelle, et les traitements étaient le plus souvent inefficaces.

Et actuellement ? Grâce à l’accès à l’eau potable, aux antibiotiques et à l’amélioration de l’hygiène, la dysenterie est devenue rare dans les pays dits “développés”. Mais elle sévit encore dans les régions touchées par les conflits, les catastrophes naturelles ou l’extrême pauvreté. Les maladies diarrhéiques sont mortelles dans de nombreux pays : “la diarrhée est la deuxième cause de mortalité chez l’enfant de moins de cinq et elle est à l’origine de 525 000 décès d’enfants par an”, comme le précise un document de l’OMS datant de 2017.

L'ergotisme (ou “feu de Saint-Antoine”)

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Votre pain de seigle est un petit plaisir coupable, allié de vos tartines matinales ? Au Moyen Âge, il aurait pu vous faire passer l’arme à gauche. En cause : l’ergotisme, aussi connue sous le nom de “feu de Saint-Antoine”.

 

Qu’est-ce que c’est ? L’ergotisme est une intoxication due à l’ingestion de céréales, notamment le seigle, contaminées par un champignon parasite : l’ergot du seigle (Claviceps purpurea). Ce toxique redoutable provoquait hallucinations, brûlures internes, convulsions et gangrènes des membres, allant parfois jusqu’à l’amputation spontanée. Les victimes se contorsionnaient de douleur, d’où le surnom de “feu de Saint-Antoine”. La maladie frappait par vagues, souvent dans les campagnes pauvres où les récoltes étaient mal stockées. François Eudes de Mézeray, historien français du 17e siècle, partage dans les colonnes de National Geographic comment la maladie balaya le sud de la France au Xème siècle : « Les affligés se pressaient dans les églises et invoquaient les saints. Les cris de ceux qui souffraient et l'effusion de membres brûlés excitaient également la pitié ; la puanteur de la chair pourrie était insupportable. »

Et actuellement ? Aujourd’hui, l’ergotisme a pratiquement disparu chez l’humain grâce au tri des graines, à la surveillance de la chaîne alimentaire et aux normes sanitaires modernes. Il reste un cas d’école en toxicologie… et un symbole très concret des dangers de l’alimentation non contrôlée. Elle reste toutefois une maladie pouvant être dévastatrice dans le domaine vétérinaire, dans le bétail par exemple.

La rage humaine transmise par morsure

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Si vous redoutez une morsure de la part du chien de votre voisin, qui a tendance à vous accueillir à grands renforts d’aboiement dès que vous passez devant leur maison, vous auriez été d’autant plus inquiet durant l’époque médiévale. La coupable : la rage, l’une des maladies les plus redoutables transmises par les animaux.

Qu’est-ce que c’est ? La rage est une infection virale du système nerveux central, transmise à l’humain par la morsure d’un animal infecté, souvent un chien. Au Moyen Âge, on ne comprenait pas cette maladie foudroyante : agitation, hallucinations, peur de l’eau (hydrophobie) et paralysie évoquaient la possession démoniaque. Une fois les symptômes déclarés, l’issue était (et reste encore) presque toujours mortelle.

Et actuellement ? La rage humaine est aujourd’hui extrêmement rare en Europe grâce à la vaccination animale et à la prophylaxie post-exposition. Mais elle cause encore plusieurs dizaines de milliers de morts par an dans le monde, surtout en Asie et en Afrique. Le vaccin reste l’unique protection après une morsure suspecte : une urgence vitale à ne jamais négliger.  “Cette maladie est presque toujours fatale une fois les symptômes déclarés et la rage est toujours responsable aujourd’hui de dizaines de milliers de décès humains chaque année”, nous précise l’Institut Pasteur.

Le typhus épidémique

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Le typhus (du grec typhos: stupeur) est une infection qu’on pourrait surnommer comme “l’autre peste”.

Qu’est-ce que c’est ? Le typhus épidémique est une maladie infectieuse grave causée par la bactérie Rickettsia prowazekii, transmise par les poux de corps. Elle sévissait lors des famines, des guerres ou des sièges, notamment au Moyen Âge et jusqu’au XXe siècle. Fièvre très élevée, éruptions cutanées, délire, et parfois coma : sans traitement, le taux de mortalité pouvait dépasser 30 %. Très redouté, il décimait aussi bien les armées que les populations civiles. “Tout au long du XVIe siècle, le typhus s'invita dans les prisons, un terrain d'élection tant les cachots malsains et crasseux étaient infestés par les poux ; on le dénomma alors « fièvre des geôles » ou « fièvre des prisons ». Point alors n'était besoin de comparaître devant un tribunal, être prisonnier étant alors quasiment synonyme de sentence de mort”, nous narre un article de nos confrères et consoeurs du Quotidien du Médecin.

Et actuellement ? Aujourd’hui, le typhus est devenu rare dans les pays dits “développés”, grâce aux progrès de l’hygiène, à la lutte contre les poux et aux antibiotiques. Mais il reste une menace dans les zones de guerre, les camps de réfugiés ou les environnements marqués par l’extrême pauvreté, où les conditions médiévales peuvent malheureusement refaire surface. “Aux États-Unis, l'homme peut parfois contracter le typhus épidémique par contact avec les écureuils volants parce que les puces ou les poux des écureuils volants peuvent être des vecteurs”, précise le manuel médical de référence MSD Manual.

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