AVC : les symptômes à reconnaître d’urgence pour éviter les séquelles
L’allongement de l’espérance de vie est sans doute l’une des plus grandes réussites de notre système de santé. Une prise en charge rapide par des médecins permet de prendre à bras-le-corps des pathologies parfois mortelles. C’est le cas de l’accident vasculaire cérébral. Mais encore faut-il en reconnaître les symptômes. Car, comme le rappelle un rapport de la Cour des comptes rendu public le 28 octobre dernier, les Français n’ont pas suffisamment connaissance des signes de cette urgence médicale. Pourtant, il faut le dire : chaque seconde compte pour éviter des séquelles parfois dramatiques.
« Les Français pensent encore qu’ils ont le temps devant ces symptômes et qu’ils prendront un rendez-vous avec leur médecin traitant. Ils ne sont pas alertés sur le fait que c’est une grande urgence. Il faut absolument mener de grandes campagnes audiovisuelles pour informer les Français sur l’importance d’appeler immédiatement le 15. On permettra ainsi de diminuer bon nombre de séquelles post-AVC », insiste le Dr France Woimant, neurologue sur France Info.
Cinq signes à impérativement connaître
L’AVC peut prendre différentes formes, mais la Haute Autorité de santé (HAS) dénombre cinq signes à avoir en tête : la paralysie brutale d’un côté du corps, la paralysie faciale, les troubles de la parole ou du langage, la perte de la vue d’un œil, d’un côté du champ visuel ou une vision double, et pour finir, des troubles de l’équilibre ou de la marche. « La moitié des patients victimes d’AVC garderont des séquelles », rappelle le neurologue Jean-Philippe Neau sur Ici.
C’est pour éviter ces conséquences qu’il est impératif d’appeler le 15 au plus vite. « La mobilisation du SAMU permet l’entrée du patient dans la filière spécialisée dans les AVC et l’organisation de la prise en charge la plus adaptée et la plus rapide possible », insiste la HAS dans un communiqué publié le 28 octobre 2025.
Une rapidité de prise en charge sauve des vies
Cette rapidité, Brigitte s’en souvient. « Ils m’ont sûrement sauvé la vie », livre-t-elle après un AVC en septembre 2025. Pourtant, cette septuagénaire fait partie de ces Français qui minimisent les risques. « J’ai commencé à ne plus sentir mon bras droit et à rencontrer des difficultés à marcher. Je n’ai pas pris ces signes au sérieux. Je mettais ça sur la fatigue. Heureusement, une amie est arrivée chez moi à ce moment-là et a aussitôt appelé le SAMU », témoigne-t-elle.
Selon le professeur Jean-Philippe Neau, les femmes sont de plus en plus concernées par ces accidents vasculaires. En cause : le stress, une charge professionnelle et personnelle importante, un manque d’activité physique et une minimisation des signes.
Des facteurs de risques encore trop sous-estimés
Les facteurs de risques sont connus mais encore trop sous-estimés. Le premier, c’est l’âge. Pour celui-là, il est difficile d’agir. Cependant, d’autres peuvent être modifiables. C’est le cas du tabagisme, du cholestérol, de la consommation d’alcool, de la sédentarité et du surpoids. « Les personnes obèses sont plus souvent diabétiques et plus souvent hypertendues ; ce sont ces deux facteurs de risque qui concourent au sur-risque d’un accident vasculaire cérébral. » Pour rappel, il y a à peu près 18 millions de Français hypertendus aujourd’hui, dont 6 millions ne se traitent pas.