Cette maladie multiplie par cinq le risque d’AVC, et pourtant 62 % des malades ignorent en être atteints ! 

Publié par Sandrine Coucke-Haddad
le 16/09/2025
AVC fibrillation atriale
Istock
Elle est insidieuse, s’installe sans provoquer de signe particulier… et peut augmenter considérablement le risque d’AVC. De quoi parlons-nous ? De la fibrillation auriculaire, largement sous diagnostiquée en France. Revue de détails.
 

Qu’est-ce au juste que la fibrillation auriculaire (ou atriale) ? “La fibrillation auriculaire (ou atriale) est un trouble du rythme cardiaque qui accélère le cœur et le fait battre de manière irrégulière”, détaille l’Assurance maladie. Alors qu’un rythme cardiaque régulier correspond à 60 à 100 battements par minute au repos, il devient anarchique en cas de fibrillation auriculaire. Deux dysfonctionnements majeurs au niveau du cœur peuvent conduire à ce dérèglement du rythme cardiaque : celui des oreillettes et celui des ventricules. 

On estime que 20 à 30 % des AVC sont secondaires à une fibrillation auriculaire. 

En cas de fibrillation auriculaire, les impulsions électriques trop fréquentes et inefficaces des oreillettes provoquent des contractions des oreillettes très rapides et saccadées (400 à 600 par minute), au point que cette partie du cœur semble immobile” et “une accélération de la contraction des ventricules, situés sous les oreillettes. Les ventricules se mettent aussi à battre vite et irrégulièrement au rythme de 150 battements par minute (on parle de tachyarythmie)” explique ainsi l’Assurance maladie. 

Au-delà du trouble du rythme lui-même, la fibrillation provoque la formation de caillots sanguins qui peuvent à leur tour provoquer un accident vasculaire cérébral (AVC) mais aussi une insuffisance cardiaque ou un autre type d’accident vasculaire ou complications cardiaques. On estime que 20 à 30 % des AVC sont secondaires à une fibrillation auriculaire. 

Dans ces conditions, mieux déceler et diagnostiquer une fibrillation auriculaire est un enjeu de santé publique, d’autant que selon le BEH (Bulletin épidémiologique hebdomadaire), plus d’un million de personnes adultes vivaient avec un antécédent d’AVC au 1er janvier 2023 en France, et 122 422 patients ont été hospitalisés pour un AVC au cours de l’année 2022. Des chiffres qui ne cessent de croître d’année en année. De la même façon, les personnes atteintes de fibrillation auriculaire sont aussi de plus en plus nombreuses. 

 

Pourquoi de plus en plus de personnes sont touchées par la fibrillation auriculaire ?

Cette augmentation prévue est due à plusieurs facteurs, notamment la prévalence croissante de l'hypertension artérielle, facteur de risque majeur de fibrillation auriculaire, ainsi que l'augmentation des taux de diabète, d'obésité et le vieillissement de la population”, a déclaré le Dr José Joglar, cardiologue, à l’occasion du mois de sensibilisation à la fibrillation auriculaire qui a lieu pendant tout le mois de septembre aux Etats-Unis. “Il est important que les personnes comprennent leurs facteurs de risque, reconnaissent les symptômes potentiels et discutent régulièrement avec leur professionnel de santé. Un dépistage précoce et une prise en charge proactive peuvent sauver des vies.” 

Le problème ? Une grande majorité des personnes atteintes de fibrillation auriculaire l’ignorent. Une étude* établit ainsi que “62 % des patients n'avaient aucune connaissance préalable de cette maladie avant le diagnostic”. Ceci est d’autant plus dommage qu’avec une bonne prise en charge, on peut contrôler la fibrillation auriculaire et faire disparaître les surrisque d’AVC. 

 

Les personnes à risque, les signes à repérer : ce qu’il faut faire pour éviter l’AVC ! 

L’âge est un facteur déterminant : le risque de trouble du rythme et en particulier la fibrillation atriale augmente sensiblement avec l’âge, jusqu'à concerner 10 à 15 % des personnes de plus de 80 ans. D’autres facteurs peuvent aussi conduire à cette pathologie :  l’hypertension artérielle non contrôlée, le diabète de type 2, un surpoids, un antécédent de crise cardiaque ou des cas de cette maladie dans la famille. 

Les personnes les plus à risque peuvent ainsi avoir intérêt à faire contrôler leur rythme cardiaque (un ECG, auprès du cardiologue) et à être particulièrement vigilant en cas de signes pouvant indiquer la maladie, même si ces signes restent subtils : un essoufflement, de la fatigue, des étourdissements, des douleurs thoraciques ou des évanouissements

 

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Communiqué de presse Association américaine du coeur  septembre 2025

*American Stroke Association. (2025).  Étude de marché sur les patients et les aidants atteints de FA : janvier-mars 2025. (Disponible sur demande)

https://www.ameli.fr/

https://beh.santepubliquefrance.fr/

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