Humiliations, insultes… Pendant vingt-quatre ans, Michèle Torr a partagé la vie d’un pervers narcissique, subissant une maltraitance psychologique quotidienne. C’est en regardant un reportage sur le sujet que la chanteuse a le déclic, et décide de quitter son compagnon. Une histoire qu’elle détaille dans les colonnes du magazine Nous Deux, à l’occasion de la sortie de son album Je vais bien.

“J’ai identifié [...] la violence que je subissais depuis des années”

Le 17 mai dernier, Michèle Torr annonce officiellement qu’elle se sépare de Jean-Pierre Murizilli. Elle avait épousé ce dernier en 1995 avant de divorcer en 1997, mais le couple vivait toujours ensemble. Cette décision, elle l’a prise grâce à une émission télévisée. “J’ai reçu en plein cœur les témoignages de femmes maltraitées, victimes de pervers narcissiques. Et soudain, je me suis reconnue”, explique-t-elle.

Si cette prise de conscience l’a ébranlée, elle lui aura toutefois inspiré quelques textes pour son nouvel album. “J’ai été très secouée et, dans la foulée, j’ai écrit le texte de “Je n’ai pas le temps”. Suite à cette émission, Michèle Torr s’empresse d’acheter le livre d’un psychiatre, qui l’aide à y voir plus clair. “Beaucoup de choses se sont dénouées. J’ai identifié la souffrance que je portais et la violence que je subissais depuis des années. Quelque chose s’est débloqué en moi et j’ai quitté celui dont je partageais la vie”, confie la chanteuse.

La chanteuse a “cessé d’accepter l’inacceptable”, et le dit en chanson

La chanson qu’elle écrit à ce moment est une sorte de catharsis, et les paroles sont lourdes de sens : “j’étais esclave et maltraitée”, “il n’y a pas d’amour sans respect”... Dans cette interview, elle détaille le sens qu’elle a voulu mettre dans ces mots. “C’est ma façon de dire que j’ai cessé d’accepter l’inacceptable, les humiliations, les insultes… J’ai remis les compteurs à zéro et je ne suis plus la chose de qui que ce soit”.

Pour la première fois depuis des années, l’artiste est libre de faire “les choses seules” et dit se sentir “plus cool et généreuse”. Elle a désormais plus de temps à consacrer à ses proches. “Je prends le temps de vivre, de voir mes amis, mes enfants, mes petits-enfants. Avant, j’étais déprimée, je cherchais des prétextes pour rester dans mon coin, me dérober, ne pas voir les gens”. Cette séparation, elle la vie comme “une vraie renaissance”.

Qu’est-ce qu’un pervers narcissique ?

Une personne atteinte d’un trouble de la personnalité narcissique a une mauvaise image d’elle-même, et ressent le besoin de se valoriser en rabaissant les autres. Le pervers narcissique se présente toujours à son avantage, quitte à mentir et enjoliver la réalité, et ressent un fort besoin d’être admiré. Ce trouble psychologique concerne plus souvent les hommes que les femmes, qui ne comptent que pour 25 % des cas.

S’il peut d’abord sembler charmant et attentionné, le pervers narcissique n’hésite pas à manipuler ses proches, et tout particulièrement son ou sa partenaire pour lui ôter tout libre arbitre et le garder sous son emprise. Il apparaît d’ailleurs assez vite qu’il n’est centré que sur ses propres besoins, et fait preuve d’une totale absence d’empathie. Au quotidien, il alterne comportements déviants (dévalorisation, mesquineries, indifférence, colère…) et personnalité enjouée et faussement à l’écoute.

Comment reconnaître un pervers narcissique ?

Il n’est pas toujours facile de détecter un pervers narcissique à temps, car ce grand séducteur excelle dans l’art de la manipulation. Néanmoins, plusieurs caractéristiques peuvent vous mettre la puce à l’oreille.

Tout d’abord, le pervers narcissique est souvent dans le déni : il n’a jamais tort, ce n’est jamais de sa faute. Pour conserver une bonne image de lui, il n’avoue jamais sa responsabilité et préfère rejeter la faute sur quelqu’un d’autre.

Pour garder une emprise sur sa victime, ce beau parleur use d’un grand nombre de messages contradictoires pour semer la confusion dans son esprit. Autre trait caractéristique : il l’isole de ses proches, afin d’avoir une mainmise totale.

Le pervers narcissique rabaisse constamment sa victime et la fait culpabiliser en rejetant ses fautes sur elle. Cela traduit une peur de perdre le contrôle : il ne souhaite pas qu’elle puisse reprendre le dessus et le quitter.

Sources

Michèle Torr, sa rupture avec Jean-Pierre Murzilli : "Humiliations, insultes...", Purepeople, 2 juillet 2019.

Notre Newsletter

Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de Medisite.

Votre adresse mail est collectée par Medisite.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.