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Troubles de l'érection : qu'est-ce que c'est ?

Les troubles de l'érection correspondent à une diminution durable de la qualité des érections. Il est défini comme une incapacité à obtenir ou à maintenir une érection suffisante pour avoir une relation sexuelle satisfaisante.

Toutefois, même en cas de problèmes d'érection, il reste possible de ressentir du désir, d’avoir un orgasme et d’éjaculer.

Mais attention, on parle de "troubles de l'érection" uniquement dans certains cas :

  • lorsqu'ils durent plus de trois mois ;
  • lorsqu’ils se répètent à chaque relation sexuelle ;
  • lorsqu’il n’y a pas d’érection lors de la stimulation sexuelle ;
  • lorsque la rigidité de l’érection ne permet pas de pénétration ;
  • lorsque l’érection prend fin prématurément au début du rapport sexuel.

Un trouble de l'érection peut s’associer également à une baisse de libido avec parfois une altération du désir sexuel, qui peut avoir une répercussion sur la capacité érectile, ajoute le Dr Garnero.

Ces troubles souvent répétitifs doivent être différenciés d’une éventuelle panne d’érection, qui est, elle, temporaire. Ce phénomène, tout à fait banal, ne doit pas être considéré comme un problème.

Le stress est l'un des "facteurs de panne" psychologiques assez fréquents et il amène une forme d’angoisse de performance.

À noter : si les troubles de l'érection engendrent une souffrance (physique ou psychologique), vous devez aller consulter un médecin.

À quel âge est-on concerné ?

Les troubles de l'érection peuvent survenir à tout âge, mais sont beaucoup plus fréquents à partir de 50 ans.

Ils touchent un peu plus d’un homme sur dix au cours de sa vie.

Chez les hommes de moins de 40 ans, les problèmes d'érection sont dus en général à des facteurs psychologiques.

Ils surviennent souvent de façon brutale, contrairement à ceux ayant une cause physique. Ces facteurs psychologiques peuvent même empirer les troubles de l'érection d’origine physique.

Heureusement, les troubles de l'érection en eux-mêmes peuvent être relativement facilement diagnostiqués.

Le plus important est de trouver la cause ou les causes réelles qui peuvent s’associer et de pouvoir les traiter notamment en sexologie, psychologie et urologie en fonction des origines (psychologique, sexologique, médical...), souligne l'expert.

Comment détermine-t-on l'origine des problèmes d'érection ?

La nature des problèmes rencontrés aide à définir leur cause. Par exemple :

  • si aucune érection n’est plus possible, les troubles sont probablement liés à une affection physique ;
  • lorsque des érections surviennent encore la nuit, le matin ou pendant la masturbation, les problèmes sont souvent d’origine psychologique.

Il est essentiel de déterminer l'origine de ces troubles pour ensuite commencer à les traiter. Heureusement, ils sont souvent réversibles.

L'une des premières solutions pour en venir à bout est d'améliorer son hygiène de vie.

Comment expliquer ces troubles de l'érection ?

Les problèmes d'érection ont différentes causes : une affection physique, des problèmes psychologiques ou même parfois la prise de certains médicaments.

Souvent, ces facteurs s’associent entre eux et les troubles ont une origine multiple. C'est pourquoi il est difficile parfois de les diagnostiquer.

Toutefois, ils peuvent être regroupés en quatre grandes catégories :

  • Facteurs physiques ;
  • Facteurs psychologiques (stress, angoisse de performance, phobie du rapport, difficultés au sein du couple, état dépressif, faible estime de soi, etc) ;
  • Facteurs liés au mode de vie ;
  • Effets secondaires et iatrogènes de certains médicaments (principales classes citées dans articles).

Ce(s) dysfonctionnement(s) apparaissent progressivement, sur plusieurs années. Certains signes physiques aident à les détecter :

  • les anomalies des vaisseaux sanguins causées par l’hypertension artérielle, le diabète, un taux de cholestérol trop élevé ou le tabac ;
  • le surpoids et l’obésité ;
  • les lésions des nerfs liées à l’alcoolisme, la maladie de Parkinson, la sclérose en plaques ;
  • une atteinte de la moelle épinière (paraplégie par exemple) ;
  • des problèmes hormonaux (par exemple un taux d’hormones masculines trop faible) ;
  • des effets secondaires à une opération chirurgicale, notamment de la prostate, si des nerfs du pénis ont été endommagés.

Parmi les affections hormonales susceptibles de jouer sur l’érection, on trouve notamment :

  • Les déficits en testostérone (Dala, hypogonadisme...), hyperprolactinémie, autres troubles du métabolisme des hormones sexuelles.
  • L’hyperthyroïdie ou hypofonctions.

Certains troubles neurologiques peuvent également perturber l'érection.

Pour maintenir une érection, le cerveau est largement impliqué ; il envoie des signaux nerveux aux vaisseaux sanguins du pénis. Un trouble de l'érection peut donc être induit par des affections du système nerveux, révèle Sébastien Garnero.

Enfin, à n'importe quel âge, certains médicaments peuvent entraîner des troubles de l’érection.

Il peut s’agir de traitements prescrits par exemple pour :

  • l’hypertension ;
  • l’anxiété ;
  • la dépression ;
  • des crises d’épilepsie ;
  • un ulcère gastrique.

Mais d'autres causes plus variées peuvent également entraîner des pannes.

Découvrez la liste dans notre diaporama !

Du gras dans les artères peut perturber l’érection

Du gras dans les artères peut perturber l’érection© Istock

Des difficultés d’érection qui persistent, et même s’aggravent, sont peut-être le signe d’une athérosclérose. Cette maladie se caractérise par la formation de dépôts graisseux sur la paroi des artères (ou "plaques d’athérome"), qui les rétrécissent, et par un épaississement du sang.

Résultat : il parvient moins bien à gorger les corps caverneux du pénis qui peine à se durcir. Selon le Dr Sylvain Mimoun, "un homme ayant un trouble érectile permanent est à risque dans les 3 à 5 ans d’avoir un problème cardio-vasculaire, tel qu'un infarctus".

Que faire ? Face à tous problèmes d’érection qui persistent, il faut consulter. Même si ce n’est pas toujours facile d’en parler, plus le problème est pris en charge tôt, mieux il sera soigné.

Par ailleurs, il n'est pas inhabituel que les dysfonctions érectiles précèdent la survenue de troubles cardiaques d'un an ou plus. Il faut donc redoubler de prudence car ces pannes d'érection pourraient constituer un signe d'alerte de problèmes cardiaques potentiels.

Trop de vélo !

Trop de vélo !© Istock

Messieurs, ne faites pas trop de vélo si vous voulez conserver une érection de qualité ! "Les selles étroites et rigides du vélo réduisent de 30 à 60% la circulation du pénis", indique le Dr Gérard Leleu, médecin sexologue. Pour preuve, dans une enquête de l’Université de Cologne (1), les chercheurs ont observé 13% de cas d’impuissance parmi des cyclistes parcourant plus de 400 km par semaine.

Que faire ? Trois heures hebdomadaires serait la limite au-delà de laquelle les dysfonctions érectiles s’observeraient. Quant à savoir s’il faut privilégier une selle plutôt qu’une autre, les avis restent partagés.

Une maladie de Parkinson ?

Une maladie de Parkinson ?© Istock

Un homme atteint de la maladie de Parkinson peut présenter des difficultés à l’érection. "Pour qu’il y ait une érection, le nerf doit donner un signal, les vaisseaux sanguins s’assouplissent, le sang peut alors les remplir et les dilater, entraînant le gonflement des corps caverneux du pénis.

Avec la maladie de Parkinson, le signal tarde à se déclencher" explique le Dr Sylvain Mimoun, andrologue.

D'après France Parkinson, les troubles érectiles touchent 60 % des patients malades et ceux-ci sont très fréquemment associés à des troubles urinaires et/ou intestinaux. L’installation de ces problèmes est souvent progressive mais peut aussi apparaître précocement.

Que faire ? "On peut prescrire du Cialis®, du Levitra® ou du Viagra® pour pallier à cela", répond notre interlocuteur.

Cholestérol : gare à vos médicaments !

Cholestérol : gare à vos médicaments !© Istock

Anticholestérolémiants, antidépresseurs, neuroleptiques… "Parce qu’ils rendent les vaisseaux moins souples, ils peuvent perturber l’érection", explique le Dr Sylvain Mimoun.

Que faire ? "Pour le cholestérol, tout dépend du taux que l’on a. Si c’est dû à la bonne chère, on donne des conseils pour améliorer l’hygiène de vie de façon à réguler le taux de cholestérol en évitant la prise de médicaments.

"Si l’hypercholestérolémie est génétique, les médicaments sont obligatoires. Dans ce cas, le médecin peut prescrire du Cialis, du Viagra ou du Levitra pour soigner la dysfonction érectile", répond le spécialiste. Pour les autres médicaments susceptibles d’altérer l’érection, c’est pareil, il est aussi possible de prendre un de ces traitements.

À savoir : La seule vraie contre-indication médicamenteuse quand on souffre de troubles érectiles concerne les dérivés nitrés (prescrits après un infarctus ou une angine de poitrine) car ils font trop baisser la tension.

Diabète, une cause fréquente de troubles érectiles

Diabète, une cause fréquente de troubles érectiles© Istock

Le diabète entraîne très souvent des troubles de l’érection. On estime ainsi que sur 10 à 15 % des hommes présentant une dysfonction érectile, 30 à 50 % sont diabétiques. En augmentant le taux de sucre dans le sang, le diabète abîme les vaisseaux et les nerfs. Parmi eux, ceux de la verge.

Indirectement, les médicaments prescrits en cas de diabète (pour le diabète lui-même ou ses complications (hypertension artérielle, hypercholestérolémie…)) peuvent aussi altérer les nerfs, donc la qualité de l’érection.

Que faire ? Face à tous problèmes d’érection qui persistent, il faut consulter. Même si ce n’est pas toujours facile d’en parler, plus le problème est pris en charge tôt, mieux il sera soigné.

À savoir : Le tabac altère les vaisseaux en favorisant le dépôt de plaques d’athérome (dépôts graisseux) ce qui réduit leur calibre et diminue leur élasticité, conséquence néfaste sur l’érection.

Un manque de testostérone

Un manque de testostérone© Istock

Un déséquilibre hormonal, c'est-à-dire un manque de testostérone chez l’homme, peut être responsable de troubles érectiles.

Il faut toutefois écarter une idée reçue : un homme qui a une dysfonction érectile n’a pas systématiquement un manque d’hormones ! En réalité, le déficit en testostérone n’est responsable du problème que dans une minorité des cas.

Que faire si cela arrive ? "Un dosage de la testostérone biodisponible pour savoir si le taux est suffisant ou non", répond le Dr Sylvain Mimoun. Si le taux est insuffisant, on peut le combler par l’utilisation de gels, patchs ou injections de testostérone, à condition qu'il n'y ait pas de contre-indication comme une prostate trop grosse par exemple.

S'il y a baisse du taux de testostérone, est-ce que ce sont les organes sexuels qui sont malades ?

Ça peut être un problème testiculaire dans certains cas. L’hypophyse dirige la fabrication de testostérone par les testicules, donc une baisse de production de testostérone peut être liée à une maladie des testicules, par exemple une fibrose liée à un alcoolisme chronique. Mais ça peut aussi être dû à un dysfonctionnement de l’hypophyse qui ne contrôle plus correctement les testicules.

Vous êtes hypertendu ?

Vous êtes hypertendu ?© Istock

Vos érections défaillent depuis quelques temps ? Vous êtes peut-être hypertendu.

"L’hypertension artérielle rend les vaisseaux moins souples, les corps caverneux du pénis qui sont comme une éponge absorbent alors moins bien le sang qui arrive, la verge se gonfle moins", explique le Dr Sylvain Mimoun. Il est aussi possible que ce soit les médicaments que vous prenez contre la tension qui soient à l’origine des troubles érectiles.

De plus, l'hypertension artérielle favorise l'athérosclérose, c'est-à-dire l'épaississement des parois des artères. Le passage du sang dans le tissu artériel est ainsi handicapé et la qualité de l'érection diminuée.

Que faire ? Être dans un climat de détente au maximum. Si ce sont les médicaments anti hypertenseurs qui sont responsables, le médecin pourra prescrire du Cialis®, Levitra® ou Viagra® pour soigner la dysfonction érectile.

L'impact sur la vie sexuelle du patient hypertendu traité entraîne parfois un abandon du traitement, qui n'est pas sans conséquence sur sa santé cardiovasculaire.

Trop d’alcool !

Trop d’alcool !© Istock

L’alcool ça désinhibe… au début peut-être ! Mais sur le long terme, c’est très mauvais pour la sexualité. "L’alcool rend impuissant en altérant à la fois les vaisseaux, les nerfs et la sécrétion de testostérone par les testicules", prévient le Dr Gérard Leleu, médecin sexologue.

Par ailleurs, si l’alcool peut aider à séduire et faire monter l’excitation plus rapidement s’il est consommé de façon raisonnable, le verre de trop peut quant à lui ruiner ce qui aurait pu être un vrai moment de plaisir ou conduire à des situations dramatiques.

La consommation excessive d’alcool favorise également les comportements sexuels à risque. Ces derniers comprennent :

  • Le risque de grossesse non désirée (non-port du préservatif, oubli de la pilule...) ;
  • Le risque de rapports sexuels non-consentants et/ou avec violence. Diverses recherches internationales indiquent que l’alcool représente la substance psychoactive la plus souvent associée aux violences entre les personnes.

Que faire ? Ne pas dépasser 1 verre d’alcool par jour, et de préférence pas tous les jours.

Vous êtes déprimé ?

Vous êtes déprimé ?© Istock

Vous ne le saviez peut-être pas mais dans 9 cas sur 10, la panne d’érection a une cause psychique. Stress, peur, anxiété mais aussi dépression sont très néfastes.

"Une dépression c’est une envie de rien, donc pas envie de sexualité", fait remarquer à juste titre le Dr Sylvain Mimoun.

Que faire ? Face à tous problèmes d’érection qui persistent, il faut consulter. Même si ce n’est pas toujours facile d’en parler, plus le problème est pris en charge tôt, plus vite les choses s’arrangeront. Quant à la dépression, elle nécessite un suivi médical régulier.

Bon à savoir : les antidépresseurs peuvent causer des troubles de l'érection. Il faut donc se tourner vers d'autres traitements pour en venir à bout.

Sources

- L'homme nouveau expliqué aux femmes, Dr Gérard Leleu, Leduc.S.Editions, 2006

(1) Schrader SM, Breitenstein MJ, Clark JC, Lowe BD, Turner TW. Nocturnal penile tumescence and rigidity testing of bicycle patrol officers. J Androl. 2002.

Troubles de l'érection : les bons réflexes, Améli.fr, 7 août 2019.

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