Sclérose en plaques : le Lemtrada® responsable de graves réactions cardiovasculaires Istock

Dans un communiqué du 30 avril 2019, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) informe les professionnels de santé de la mise en place de mesures de restrictions d'utilisation du Lemtrada® (alemtuzumab), indiqué dans le traitement de la sclérose en plaques, "suite à des notifications de réactions cardiovasculaires graves" et d'hépatites notamment.

Infarctus, AVC et hémorragies pulmonaires parfois fatals

Des cas d'hémorragie pulmonaire, d'infarctus, d'accident vasculaire cérébral (AVC) et des dissections artérielles parfois fatals ont en effet été signalés. Les mesures de restrictions d'utilisation "ont été convenues jusqu'à la finalisation" de l'évaluation du rapport bénéfices-risques du Lemtrada® par l'Agence européenne des médicaments (EMA), qui a commencé le 11 avril 2019. Elles exigent ainsi que :

  • "Le traitement de tout nouveau patient ne doit être instauré que chez des patients adultes atteints de sclérose en plaques rémittente-récurrente (SEP-RR) très active, malgré un traitement complet et bien conduit avec au moins deux autres traitements de fond, ou chez des patients adultes atteints de SEP-RR très active pour lesquels tout autre traitement de fond est contre-indiqué ou inadapté.
  • Les signes vitaux des patients recevant un traitement par alemtuzumab, y compris la pression artérielle, doivent être surveillés avant et régulièrement pendant la perfusion d’alemtuzumab. Si des changements cliniquement significatifs sont observés au niveau des fonctions vitales, l’interruption de la perfusion et une surveillance supplémentaire, y compris la réalisation d’un ECG, doivent être envisagées.
  • Avant et pendant le traitement, la fonction hépatique doit être évaluée.
    En cas de symptômes d’atteinte hépatique ou d’autres réactions immunitaires graves, le traitement doit uniquement être ré-administré après une évaluation rigoureuse.
  • Les patients doivent être informés qu’ils doivent consulter immédiatement un médecin s’ils présentent des symptômes survenant dans les quelques jours après la perfusion ou des symptômes d’atteinte hépatique."

L'ANSM précise par ailleurs que "les patients actuellement traités par Lemtrada® peuvent continuer le traitement en concertation avec leur neurologue".

Sclérose en plaques : quel traitement ?

On estime que 100 000 personnes sont touchées par la sclérose en plaques en France. Il s'agit d'une maladie inflammatoire et dégénérative du cerveau et de la moelle épinière, qui touche particulièrement les jeunes adultes âgés entre 25 et 35 ans. Selon la Fédération française de neurologie, elle évolue en deux phases :

  • "La première, qui évolue par poussées de symptômes régressifs, est dite phase rémittente. Elle débute vers 30 ans et représente 85% des formes de début.
  • La seconde, plus tardive de 10 à 20 ans, débutant vers 40 ans en moyenne, dite phase progressive, est faite de symptômes permanents responsables de handicaps fonctionnels, dont l'aggravation se fait de manière progressive."

S'il n'existe à ce jour aucun traitement curatif de la maladie, certains traitements permettent d'en contrôler les symptômes comme les corticoïdes en perfusion en cas de poussée, et les immunomodulateurs et les immunosuppresseurs en traitement de fond.

Sources

"Alemtuzumab (LEMTRADA) : Restrictions d'utilisation en raison d'effets indésirables graves - Lettre aux professionnels de santé". ANSM. 30 avril 2019.

"La sclérose en plaques". Ministère de la Santé. 30 mai 2018.

"Le traitement de la sclérose en plaques". Ameli.fr. 19 mars 2019.

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