

Si nous sommes beaucoup à avoir attendu le soleil avec impatience cet hiver, nous faisons désormais face au problème de santé majeur qui l’accompagne : les vagues de chaleur. Silencieuses et sournoises, elles s’installent dans les rues et les foyers et peuvent être mortelles. Vous souvenez-vous de la canicule de 2003 ? Elle avait fait 70 000 victimes à travers l’Europe.
Les quelques petits degrés qui changent tout
Et malheureusement, cet épisode alors exceptionnel pourrait bien devenir la norme d’ici quelques dizaines d’années. Les scientifiques prévoient une hausse de la température moyenne de la planète pouvant aller jusqu’à 3,7 ° C en 2100, si nous ne faisons pas les efforts nécessaires pour enrayer ce changement climatique. Ce chiffre peut paraître insignifiant, mais devient inquiétant si l’on compare la planète au corps humain : une telle augmentation de température corporelle nous amènerait certainement tout droit à l’hôpital. Or, aujourd’hui, déjà 30 % de la population mondiale vit dans une zone à risque de fortes chaleurs.
Face à cela, le gouvernement rappelle les bonnes pratiques : boire beaucoup d’eau, appliquer de la crème solaire, porter une casquette et des vêtements clairs et amples, économiser ses efforts et ses sorties, fermer les fenêtres et les volets le jour et les ouvrir la nuit, etc. Malheureusement, selon les ressources économiques, la santé, les conditions de travail et de vie de chacun, nous ne sommes pas tous égaux face à ces vagues de chaleur.
Plusieurs mécanismes biologiques derrière la foudre thermique
Or, lorsque le corps est exposé à une chaleur extrême, plusieurs mécanismes, possibles sur différents organes, peuvent provoquer la mort :
- L’ischémie : elle se produit lorsque le cerveau et le cœur détournent le sang vers la peau pour évacuer la chaleur, provoquant un déficit d’oxygène dans les autres organes.
- La cytotoxicité thermique : ce phénomène intervient quand les cellules dépassent leur tolérance à la chaleur, subissent des lésions et meurent .
- La réponse inflammatoire excessive : l’inflammation peut devenir incontrôlée, dégrader les parois cellulaires et déclencher des dégâts en chaîne .
- La coagulation intravasculaire disséminée : il s’agit ici de l’activation anormale de la coagulation sanguine, provoquant caillots ou hémorragies .
- La rhabdomyolyse : enfin, la destruction des muscles squelettiques peut libérer de la myoglobine, toxique.
Ces processus sont interconnectés : un organe touché cause un effet domino et affaiblit l’organisme au complet. Les personnes agées, les jeunes enfants et les personnes à la santé fragile sont les plus à risque, mais ces phénomènes peuvent, dans l'absolu, toucher tout le monde. Alors, quels sont les organes vulnérables face à ces différents mécanismes ?
Les reins

Ces organes peuvent être touchés par l’ensemble des cinq mécanismes mortels provoqués par une trop forte chaleur.
Le foie

De même, le foie peut subir chacune des cinq conséquences des chaleurs extrêmes.
Le cerveau

Notre cerveau peut, lui aussi, être victime d’ischémie, de cytotoxicité thermique, de réponse inflammatoire excessive ou de coagulation intravasculaire disséminée. Il échappe seulement au risque de rhabdomyolyse.
Les intestins

Les intestins, deuxième cerveau du corps humain, connaissent exactement les mêmes risques que le cerveau avec les fortes chaleurs.
Les poumons

Quant aux poumons, ils peuvent être touchés par tous les mécanismes ci-dessus, à l’exception de l’ischémie uniquement.
Le cœur

Le cœur peut également être impacté par la chaleur via une cytotoxicité thermique, une réponse inflammatoire excessive ou encore une ischémie.
Le pancréas

Enfin, le pancréas peut également défaillir, via une ischémie ou une réponse inflammatoire chronique.