Vos organes pourraient contenir des microparticules de plastiqueAdobe Stock

Les microparticules de plastique polluent la planète entière : elles se trouvent dans l’air ambiant, dans la nourriture, et dans une infinité d’objets que vous utilisez au quotidien.

Or, d’après une étude publiée le 5 juin 2019, relayée par la revue scientifique Environmental Science and Technology et menée par des chercheurs et chercheuses de l’université Victoria au Canada, l’homme adulte peut en avaler jusqu’à 52 000 par an.

Ces recherches prennent en compte les différents modes de vie des Américains. La façon de s’habiller, de se déplacer, et même de boire ! L’étude indique ainsi qu’un homme qui boit systématiquement de l’eau en bouteille ingère en moyenne 90 000 particules de plus que celui qui la consomme au robinet.

Attention toutefois : la Fédération Nationale des Eaux Conditionnées et Embouteillées nuance le résultat de cette étude en précisant que ce type d'analyse est extrêmement complexe. En effet, les micro-particules, du fait de leur petite taille, se retrouvent partout dans notre environnement, surtout dans l'air. Il faudrait, pour que les résultats d'une telle étude soient fiables, qu'il existe un protocole rigoureux permettant d'éviter toute contamination des échantillons en laboratoire. La fédération affirme qu'à ce jour, cela n'existe pas.

Le Dr Franck Welle, de l'Institut Fraunhofer en Allemagne, explique : "Une évaluation quantitative précise et fiable des microparticules de plastique dans les eaux embouteillées dans d’autres boissons et dans les aliments est une entreprise très difficile et sujette à l’erreur, ce qui requiert le développement d’une méthodologie appropriée et validée".

De plus, les scientifiques canadiens n’indiquent pas quelles sont les conséquences de ces microparticules de plastique en termes de santé. Une quantité si importante de plastique est-elle sans danger pour le corps humain ?

Quels sont les impacts des microparticules de plastique sur la santé ?

À ce jour, aucune étude scientifique ne prouve que ces microparticules de plastique ont un effet néfaste sur notre santé. Invisibles à l’œil nu, les plus petites particules sont pourtant celles dont il faut se méfier. On considère que les microparticules font moins de 5 millimètres de diamètre. Les nanoparticules, elles, font moins de 0,001 millimètre de diamètre.

Comment se forment-elles ? De ce que l’on sait, elles sont créées par l’abrasion des morceaux de plastique déversés dans l’environnement. Si l'on ne sait rien de l’impact de ces éléments sur le corps humain, les études effectuées sur la faune et les animaux de laboratoire indique que les microparticules pourraient être responsables d ’infertilité, de cancers et d’inflammations.

Les microparticules de plastique sont désormais détectables dans les tissus organiques humains

L'information a été relayée par The Guardian.

Grâce à une nouvelle technique développée par des chercheurs de l’Université d'État de l'Arizona, les microparticules - et nanoparticules - de plastique sont désormais détectables dans les organes humains.

Pour tester cette nouvelle méthode, les scientifiques ont placé des particules de microplastiques dans 47 échantillons de tissus pulmonaires, hépatiques, spléniques et rénaux.

Ces fragments ont été obtenus auprès d’une banque de tissus humains dans le but d’étudier des maladies neurodégénératives, telles que la maladie d'Alzheimer ou de Parkinson. Le test est un succès : les résultats démontrent que les microparticules ont pu être détectées dans chaque échantillon.

Cette technique sera, à terme, mise en ligne pour que d’autres chercheurs puissent également effectuer des tests et partager leurs résultats. Elle pourrait permettre aux scientifiques du monde entier de déterminer les effets du plastique sur la santé, et pourquoi pas le niveau de contamination des organes humains dans le monde et dans le temps.

Les animaux marins extrêmement exposés aux microparticules de plastique

Varun Kelkar, également membre de l’équipe de recherches de l'Université d'Arizona, souhaite alerter la population : “Nous ne voulons pas être alarmistes, mais il est préoccupant de voir que des matériaux non biodégradables, présents absolument partout, pourraient s’infiltrer et s’accumuler dans des tissus humains”.

Son collègue, Rolf U. Haden, ajoute : “Il serait naïf de croire qu’il y a du plastique partout excepté en nous”.

En effet, d'après une autre étude, dirigée par Francisca Ribeiro, chercheuse en santé environnementale à l’Université de Queensland et relayée par la revue Environmental Science and Technology, une très forte présence de plastiquea été décelée dans plusieurs animaux marins

Les recherches visaient à développer un moyen de quantifier simplement les méthodes de détection de microparticules de plastique. Pour y arriver, les scientifiques ont pris les échantillons bruts de dix sardines sauvages, dix crevettes d’élevage, dix calmars sauvages, dix huîtres et cinq crabes bleus sauvages.

Or, les résultats se sont avérés affolants : chacun des échantillons de fruits de mer contenaient du plastique, sans exception. La quantité de contamination plastique la plus élevée était détenue par la sardine qui comptait environ 0,3 milligramme de plastique par gramme de tissu.

À l'avenir, si la pollution plastique des mers est davantage reconnue, ces découvertes pourront illustrer les différents degrés de contamination de la faune marine.

Sources

Revue scientifique Environmental Science and Technology (5 juin 2019)

Association PlasticOceans.org (17 août 2020)

The Guardian (mis à jour le 17 août 2020)

Revue scientifique Environmental Science and Technology (9 juillet 2020)

mots-clés : pollution, Air, eau, santé
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