Fibromyalgie : enfin une meilleure prise en charge de cette pathologie chronique grâce à cette activité du quotidien

Publié par Elodie Vaz
le 16/07/2025
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Istock
Longtemps mal comprise, la fibromyalgie bénéficie enfin de recommandations claires pour une prise en charge adaptée. Pour la première fois, la Haute Autorité de Santé (HAS) publie un guide pour mieux vivre avec la douleur . Une activité simple du quotidien est la consigne principale établie par l’agence.

Ces nouvelles recommandations, publiées dans un communiqué le 10 juillet 2025, répondent à une forte attente des patients et des associations. La fibromyalgie touche entre 1,5 et 2 % de la population française, majoritairement des femmes. Elle a été reconnue comme maladie chronique par l’Organisation mondiale de la Santé en 2019, mais reste encore difficile à diagnostiquer et à comprendre.

Qu’est-ce que la fibromyalgie ?

Ses symptômes principaux : une douleur chronique, diffuse et prolongée, au-delà de trois mois. Mais la maladie ne se limite pas à cette douleur. « La douleur chronique diffuse et prolongée au-delà de 3 mois en constitue le principal symptôme, mais elle peut être souvent associée à une fatigue intense, des troubles du sommeil, des troubles anxieux, dépressifs ou encore cognitifs, impactant la qualité de vie », précise la HAS dans son communiqué. À cela s’ajoute une grande variabilité : ces symptômes changent dans le temps et diffèrent d’une personne à l’autre.

Pour les soignants, le repérage reste un défi : aucun examen biologique ou radiologique ne permet de poser le diagnostic. Seul un examen clinique rigoureux, complété par l’écoute active et des auto-questionnaires, peut permettre d’identifier la maladie. « L’écoute des patients et la reconnaissance de leur souffrance sont un préalable à leur engagement dans les soins, essentiellement non médicamenteux », insiste la HAS.

L’écoute des patients, un axe primordial

Ce moment d’échange est capital : « Une fois le diagnostic posé et l’impact sur la qualité de vie évalué, il est essentiel de reconnaître la souffrance du patient, souligne la HAS. À défaut, il sera difficile de le mobiliser dans ses soins. » L’annonce du diagnostic doit donc s’accompagner d’explications claires et personnalisées sur la maladie et ses traitements possibles.

L’activité physique au coeur de la prise en charge

Au cœur de la prise en charge : l’activité physique. La HAS la place en première ligne, encadrée par un professionnel de l’activité physique adaptée. L’objectif : améliorer la condition physique tout en tenant compte des douleurs.

En parallèle, l’adaptation de la vie quotidienne et le maintien de l’activité professionnelle sont encouragés. Sur ce point, la HAS recommande d’envisager toutes les solutions d’aménagement au travail avant d’avoir recours à un arrêt. Les médicaments ne doivent intervenir qu’en seconde intention. « Le bénéfice attendu de certains traitements médicamenteux est modeste et le recours aux opioïdes doit rester exceptionnel », rappelle l’autorité sanitaire.

Autre axe essentiel : apprendre à gérer la maladie au quotidien. L’autogestion est une priorité : le rôle du soignant est d’accompagner le patient pour qu’il identifie les facteurs déclencheurs, adapte ses activités et conserve, autant que possible, une vie sociale et professionnelle. Un document d’information à destination des patients sera publié en septembre pour compléter ce suivi.

Une maladie restée trop longtemps minimisée

Enfin, la HAS rappelle l’importance des réseaux de soutien. Les associations de patients offrent une écoute précieuse et un accompagnement complémentaire aux soins médicaux. Ces échanges peuvent rompre l’isolement et aider à mieux accepter la maladie.

Grâce à ces recommandations, l’espoir est de mieux reconnaître cette pathologie encore trop souvent minimisée, et surtout de redonner aux patients les moyens de rester acteurs de leur santé.

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