Les 4 facteurs prédicateurs de divorce et leurs antidotes selon un psychologue Istock

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Dans son ouvrage Ma Bible de la Psychologie Positive, Cécile Nueville, psychologue et coach, s’appuie sur les recherches pionnières du psychologue John Gottman pour nous éclairer sur les mécanismes qui fragilisent les couples, et surtout sur ce qu’il est possible de faire pour préserver sa relation. John Gottman a identifié quatre comportements, qu’il appelle les « quatre cavaliers de l’Apocalypse », en référence à la fin annoncée d’une relation. Ces « cavaliers » sont autant de signaux qui, lorsqu’ils s’installent, annoncent un risque sérieux de divorce. Mais bonne nouvelle : ils ont aussi chacun un antidote efficace.

Pourquoi ces clés sont-elles vitales dans votre couple ?

En traversant les années, le couple fait face à de nombreuses pressions : enfants qui grandissent, carrières, santé, changements personnels… Ces défis peuvent creuser des distances. Mais en identifiant ces quatre « cavaliers » dans sa relation et en appliquant leurs antidotes, il est possible de créer une communication plus saine, plus respectueuse, plus forte. Cela permet non seulement d’éviter la rupture, mais aussi d’approfondir le lien.

Reconnaissez-vous ces schémas dans votre couple ? La critique trop fréquente, la défense systématique, la fuite face aux conflits ou, pire, le mépris ? Il n’est jamais trop tard pour changer. Tester l’antidote à chacun de ces comportements peut déjà faire bouger les choses. Parce qu’après tout, le couple n’est pas un combat, mais une aventure à deux, qui mérite qu’on s’en occupe avec douceur et engagement.

Ces phrases blessent profondément, font sentir l’autre constamment agressé, rejeté, et alimentent un cercle vicieux. Le partenaire visé se sent rabaissé, voire humilié.

La critique : quand les reproches blessent

Le premier « cavalier » est la critique. Se plaindre occasionnellement de certains comportements de son partenaire est courant, et même normal. Mais lorsque ces critiques deviennent systématiques et ciblent la personnalité de l’autre, elles deviennent destructrices. Imaginez les reproches du type : « Tu es égoïste », « Tu es stupide », « Tu ne fais jamais rien comme il faut »… Ces phrases blessent profondément, font sentir l’autre constamment agressé, rejeté, et alimentent un cercle vicieux. Le partenaire visé se sent rabaissé, voire humilié.

L’antidote ? Démarrer la discussion en douceur. Plutôt que d’attaquer le caractère de l’autre, mieux vaut exprimer ce que l’on ressent soi-même, avec un « je ». Par exemple : « Je ressens de la frustration quand… » ou « J’ai besoin que tu m’écoutes davantage ». Cette approche évite la confrontation frontale et ouvre la porte à un dialogue constructif.

La défensive : quand l’autre devient toujours fautif

Le deuxième « cavalier » est la défensive, ou plus précisément la contre-attaque systématique. Naturellement, chacun se défend lorsqu’il se sent attaqué. Mais dans certains couples, cette posture devient un réflexe permanent. Au lieu d’écouter et d’assumer une part de responsabilité, la personne sur la défensive va chercher à se justifier, à rejeter la faute sur l’autre, à se poser en victime. Ce jeu de « je n’ai rien fait, c’est toi le problème » envenime les conflits et empêche toute résolution.

Dans ces moments-là, le tout est d’assumer sa part de responsabilité. Même s’il est difficile de reconnaître ses erreurs, cette démarche est essentielle pour stopper l’escalade des disputes. Cela ne signifie pas se blâmer à tout prix, mais plutôt ouvrir la porte à la compréhension mutuelle et à la recherche de compromis.

L’évitement : la fuite qui tue le dialogue

Le troisième « cavalier » est l’évitement. Il est sain, parfois, de prendre du recul lorsqu’une discussion devient trop houleuse. Mais lorsque le réflexe devient de se couper automatiquement de toute communication, de se détourner des problèmes, cela fragilise la relation. Prétexter une occupation, disparaître des conversations importantes, ou simplement ignorer le partenaire dans les moments critiques, c’est un mécanisme qui peut éloigner irrémédiablement.

Dans cette situation, il est nécessaire de s'auto apaiser physiologiquement. Une étude de Gottman montre qu’une pause de 20 à 30 minutes, pendant laquelle chaque partenaire se détend (en lisant, en écoutant de la musique ou en faisant une activité calme) fait chuter le rythme cardiaque et facilite la reprise d’un dialogue apaisé. Ce temps de « reset » évite que les émotions négatives ne prennent le dessus, rendant la communication plus rationnelle et respectueuse.

Ce comportement installe un climat toxique où le partenaire se sent sans valeur, inutile, coupable. Gottman souligne que c’est le facteur le plus prédictif de rupture.

Le mépris : la blessure la plus profonde

Le dernier et plus redoutable « cavalier » est le mépris. C’est un poison qui se manifeste par le regard condescendant, le sarcasme, les moqueries, le dénigrement. Il traduit une supériorité morale affichée qui humilie profondément l’autre. Ce comportement installe un climat toxique où le partenaire se sent sans valeur, inutile, coupable. Gottman souligne que c’est le facteur le plus prédictif de rupture.

Il est temps de construire une culture d’appréciation et de respect. Cela passe par des petites marques régulières de gratitude, de reconnaissance et d’affection. Le but est d’avoir au moins cinq interactions positives pour une interaction négative. En situation de conflit, il s’agit d’exprimer ses besoins en partant des qualités ou efforts de l’autre, plutôt que de l’attaquer, par exemple : « J’apprécie vraiment quand tu prends du temps pour moi, et cela me ferait plaisir si on pouvait… »

Changer ses habitudes n’est pas toujours simple, mais c’est souvent là que se joue la survie, et la renaissance d’un couple. Après tout, mieux vaut apprendre à désarmer ces cavaliers que de laisser la relation se transformer en champ de bataille silencieux.

Sources

Source : Ma bible de la psychologie positive - Cécile neuville - Edition Leduc 23,00 €

https://www.editionsleduc.com/produit/2363/9791028519827/ma-bible-de-la-psychologie-positive