8 phrases que vous pourriez dire et qui montre que vous avez des traumatismes

Un traumatisme psychologique ne se résume pas à un souvenir douloureux : c’est une blessure invisible, souvent silencieuse, qui s’imprime dans le corps et dans l’esprit. Il survient lorsqu’un événement — ou une accumulation d’événements — dépasse la capacité d’adaptation de la personne. Le cerveau, débordé, n’arrive plus à intégrer ce qui se passe, et laisse derrière lui une trace émotionnelle profonde. Contrairement à l’idée reçue, il ne faut pas forcément avoir vécu une guerre ou un accident grave pour être traumatisé·e. Des contextes comme l’instabilité affective, l’humiliation répétée, le manque de sécurité dans l’enfance ou une relation toxique peuvent suffire à créer des séquelles durables.

Et ce n’est pas forcément visible. Beaucoup de personnes avancent dans la vie sans savoir qu’elles portent un traumatisme. Elles travaillent, rient, prennent soin des autres… tout en ressentant, sans explication claire, une fatigue chronique, une anxiété latente ou un sentiment de vide. Si vous vous reconnaissez dans cette description, restez avec nous : comprendre, c’est déjà commencer à guérir.

Quels impacts un traumatisme peut-il avoir sur la vie quotidienne ?

Les effets d’un traumatisme ne s’arrêtent pas à l’événement en lui-même. Ils se prolongent, parfois des années après, à travers des comportements, des émotions ou des réactions physiques. Certaines personnes développent une hypervigilance permanente, toujours sur le qui-vive, comme si un danger invisible rôdait en permanence. D’autres se coupent de leurs émotions, deviennent « fonctionnelles » mais vides, incapables d’identifier ce qu’elles ressentent vraiment.

Ces réactions sont en réalité des stratégies de survie mises en place par le cerveau pour continuer à fonctionner malgré le choc initial. Bessel van der Kolk, psychiatre reconnu pour ses recherches sur le traumatisme, résume cela dans son ouvrage “Le corps n’oublie rien” : même si notre mémoire consciente tente d’oublier, le corps, lui, se souvient. Il garde en mémoire les tensions, les peurs, les alertes. C’est ainsi qu’un simple bruit, une remarque, ou un changement d’ambiance peut déclencher une réaction émotionnelle disproportionnée — non pas parce que la personne est « trop sensible », mais parce qu’un ancien danger vient de se réveiller.

Qu’est-ce qu’un traumatisme complexe et comment se manifeste-t-il ?

Le traumatisme complexe, quant à lui, est plus insidieux. Il ne résulte pas d’un événement unique, mais d’une exposition prolongée à des environnements instables ou insécurisants — souvent durant l’enfance. Cela peut être une maison où l’on ne se sentait jamais en sécurité, des parents imprévisibles ou absents, ou encore une scolarité marquée par l’humiliation. Ces expériences modèlent peu à peu la manière dont on se perçoit, dont on perçoit les autres, et le monde.

À l’âge adulte, cela peut se traduire par une difficulté à poser des limites, à faire confiance, à reconnaître sa propre valeur. On enchaîne parfois les relations dysfonctionnelles, ou bien on s’isole complètement. On vit avec l’impression d’être « trop », ou « pas assez ». Le lien avec l’enfance n’est pas toujours évident, et beaucoup pensent que c’est simplement leur personnalité. Pourtant, il s’agit souvent de réponses adaptatives à des situations passées, qui n’ont jamais été apaisées.

Peut-on se reconstruire après un traumatisme ?

Oui, il est possible de guérir. Non, cela ne signifie pas tout effacer, mais transformer. Ce processus de reconstruction demande du temps, de la bienveillance envers soi-même, et souvent un accompagnement professionnel. Il existe aujourd’hui de nombreuses approches efficaces : les thérapies cognitivo-comportementales (TCC), l’EMDR (qui aide à retraiter les souvenirs traumatiques), la somatic experiencing, ou encore certaines approches corporelles comme le yoga thérapeutique ou la danse-thérapie.

Il ne s’agit pas simplement de « parler » du passé, mais de redonner au corps et au cerveau un sentiment de sécurité. D’apprendre à reconnaître les déclencheurs et à sortir du mode survie. Ce chemin n’est pas linéaire, mais il est possible. Et il commence souvent par une prise de conscience. Peut-être que certaines phrases que vous dites régulièrement vous mettront sur cette piste…Voici 8 phrases anodines qui en disent long sur vos blessures.

« Je suis désolé·e tout le temps, même quand ce n’est pas de ma faute. » 

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Ce réflexe à s’excuser en permanence peut découler d’un environnement où l’on a été puni·e ou blâmé·e injustement. C’est une manière inconsciente d’éviter le conflit ou le rejet. Cela trahit souvent une peur enracinée de déranger ou d’être « de trop ».

« Je ne fais pas confiance facilement, même à mes proches. »  

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Une difficulté à accorder sa confiance peut être le résultat d’un abandon, d’une trahison ou d’un manque de constance affective. Pour se protéger, la personne met une distance, quitte à se priver de relations sincères.

« Je me sens souvent coupable sans savoir pourquoi. »  

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Un sentiment diffus de culpabilité est typique chez celles et ceux qui ont grandi dans des contextes où ils se sentaient responsables du mal-être des autres. Cela devient une habitude de se sentir fautif, même sans raison.

« Quand quelqu’un élève la voix, mon cœur s’emballe. » 

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Cette réaction physique est un signe de mémoire traumatique : le corps réagit comme s’il était en danger, même si la situation présente n’est pas menaçante. Il rejoue une scène ancienne, inscrite dans la mémoire émotionnelle.

« Je n’arrive pas à me détendre, même quand tout va bien. »  

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L’impossibilité de se relâcher traduit souvent un état d’hypervigilance installé depuis longtemps. Le cerveau, habitué au stress, anticipe en permanence le pire. Le calme devient presque inconfortable.

« J’ai du mal à me souvenir de mon enfance. » 

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Les trous de mémoire peuvent être une forme de dissociation. Le cerveau a mis certains souvenirs de côté pour protéger la personne. Ce n’est pas de l’oubli anodin : c’est souvent le signe d’une douleur enfouie.

« Je repasse en boucle certaines situations dans ma tête. » 

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Ruminer, rejouer sans fin des conversations ou des scènes gênantes est une tentative de garder le contrôle. Mais c’est aussi le signe que certaines blessures ne sont pas cicatrisées, et cherchent encore une issue.

« Je me sens vide, comme si quelque chose me manquait constamment. »

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8 phrases que vous pourriez dire et qui montre que vous avez des traumatismes

Ce vide intérieur est souvent le reflet d’un manque d’attachement sécurisant dans l’enfance. Une sensation d’incomplétude, difficile à nommer, mais omniprésente dans le quotidien.

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