Le romarin, star des réseaux sociaux, répare les cicatrices selon une étude

Publié par Sandrine Coucke-Haddad
le 03/12/2025
cicatrice plante
Istock
Une fois n’est pas coutume : les réseaux sociaux disent vrai ! Une étude vient en effet de confirmer que cette plante vantée sur les réseaux sociaux est bel et bien efficace pour réparer les lésions et cicatrices de la peau. Mais laquelle ? 

 

Une nouvelle étude publiée dans JCI Insight par la Perelman School of Medicine de l'Université de Pennsylvanie aux Etats-Unis révèle qu'un composé présent dans les feuilles de romarin pourrait améliorer significativement la cicatrisation des plaies cutanées et atténuer les cicatrices. Fait étonnant : cette étude a été inspirée par une tendance forte qui dure depuis plusieurs semaines sur les réseaux sociaux, comme Tik Tok, Instagram ou Facebook ! Surpris de voir un grand nombre d'influenceuses vanter les produits à base de romarin, les chercheurs ont voulu en savoir un peu plus sur les réelles propriétés sur la peau de cette plante, déjà largement utilisée en phytothérapie. 

Nous avons émis l'hypothèse qu'il y avait probablement une part de vérité derrière cet engouement, car le romarin contient de nombreux antioxydants”, a déclaré Jiayi Pang, co-auteure de l'étude. “Mais nous savions que pour vraiment révéler son potentiel, nous devions prouver ses propriétés curatives et comprendre précisément comment il favorisait la guérison.”

 

Le romarin est bel et bien l’allié des peaux abîmées, comme le clament les influenceuses ! 

De nombreuses lésions cutanées laissent des cicatrices et, chez certaines personnes, cela peut entraîner des problèmes esthétiques, voire fonctionnels, à long terme”, explique de son côté le Dr Thomas Leung, professeur agrégé de dermatologie à l’Université de Pennsylvanie et auteur principal de l’étude. “Nos résultats suggèrent que l’extrait de romarin, et plus précisément l’antioxydant qu’il contient, l’acide carnosique, peut orienter le processus de cicatrisation vers une régénération cutanée saine, plutôt que vers la formation de cicatrices. À ce jour, nous ne disposons d’aucune méthode éprouvée permettant d’obtenir des résultats constants chez l’humain.

 

Un récepteur cutané sensible aux actifs du romarin

Comment les chercheurs ont-ils procédé ? Ils ont élaboré une crème à base d'acide carnosique, un antioxydant naturel présent principalement dans le romarin, afin d'accélérer la cicatrisation et de régénérer les follicules pileux, les glandes sébacées et le cartilage. Ils ont également constaté qu'un récepteur nerveux cutané spécifique, le TRPA1, déjà identifié comme essentiel à une cicatrisation sans cicatrice, jouait un rôle crucial dans la stimulation de la cicatrisation dans ce cas précis. 

Nous avons également identifié d'autres herbes, comme le thym et l'origan, susceptibles d'activer le récepteur TRPA1. Mais le romarin s'est distingué par son efficacité et son innocuité”, a détaillé Emmanuel Rapp Reyes, co-auteur principal de l'étude. “D'autres ingrédients naturels, tels que l'huile de moutarde ou l'imiquimod (un médicament topique), sont également connus pour stimuler le récepteur TRPA1, mais contrairement au romarin, ils peuvent provoquer des irritations et des inflammations.”

 

Romarin : il serait aussi bénéfique pour le cerveau

Utilisé en phytothérapie pour améliorer la digestion ou aider en cas d’infection des voies respiratoires, le romarin pourrait aussi être utile en cas de maladie d’Alzheimer. 

Une étude japonaise* publiée en 2019 montre que “l'acide rosmarinique freine le développement de la maladie d'Alzheimer en réduisant l'agrégation du peptide β-amyloïde”. D’autres études cliniques devront s’appuyer sur ces premiers résultats obtenus sur la souris pour étudier plus avant  les liens entre romarin et déclin cognitif

Afficher les sources de cet article

Communiqué de presse université de Pennsylvanie.

*Hase, T., Shishido, S., Yamamoto, S. et al. L’acide rosmarinique freine le développement de la maladie d’Alzheimer en réduisant l’agrégation du peptide β-amyloïde par l’augmentation de la sécrétion de monoamines. Sci Rep 9 , 8711 (2019). https://doi.org/10.1038/s41598-019-45168-1 

Vidal 

Laboratoire Lescuyer

Google News Voir les commentaires