Cadmium : les aliments les plus contaminés par ce poison invisible
Invisible mais tenace, le cadmium s’invite partout dans notre quotidien. La terre, l’eau ou encore l’air, c’est tout l’environnement qui est concerné. Une bombe sanitaire qui impacte l’alimentation et par effet boule de neige la santé humaine.
Ce métal lourd, découvert en 1817 par le chimiste allemand Friedrich Stromeyer, est un des éléments chimiques présents dans la roche à partir de laquelle le sol s’est formé. Selon l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), les surfaces qui se situent sur des roches calcaires comme la Champagne, la Charente, ou le Jura ont des fortes teneurs naturelles en cadmium.
Depuis plus d’un siècle, sa teneur dans les sols est également modifiée par les activités humaines. Ce métal a longtemps été recherché par l’industrie pour sa solidité et sa résistance à la chaleur. Batteries, peintures ou encore revêtements anticorrosion : il est devenu un matériau incontournable… au prix de lourdes conséquences sanitaires.
Une concentration qui ne baisse pas avec le temps
Car le cadmium, une fois dispersé dans l’environnement, ne disparaît pas. Dans les sols, il reste piégé pendant plus d’un siècle. Même en cessant immédiatement l’usage d’engrais contaminés, sa concentration ne baisserait que de 3,8 % en cent ans.
Cette persistance explique pourquoi l’ensemble de la population française est exposée. Le tabac et surtout l’alimentation sont aujourd’hui les principales voies de contamination. Les engrais phosphatés, très utilisés en agriculture, jouent ici un rôle central. Comme l’explique le média Vert, les roches importées par la France principalement du Maroc sont riches en cadmium, ce qui entraîne une pollution durable des terres agricoles.
Les alertes des scientifiques face au danger
Face à ce constat, de nombreux scientifiques multiplient les alertes, sans toujours trouver d’écho politique. Début juin, une nouvelle mise en garde des professionnels de santé a finalement poussé le ministre de la Santé, Yannick Neuder, à réagir. Il a promis devant l’Assemblée nationale que le dépistage du cadmium serait remboursé dès l’automne, que ce soit à l’hôpital ou en médecine de ville.
En attendant des actions du gouvernement, voici un diaporama des aliments à éviter pour se protéger.
Le pain
En janvier dernier, une enquête réalisée par les journalistes de Zone Interdite, présentée sur M6, a mis en exergue la présence de cadmium dans près de 41 échantillons de pains prélevés sur l’ensemble du territoire. Pain blanc, complet, aux graines, bio, traditionnel ou industriel, tous sont concernés.
Le chocolat
C’est sûrement la partie la plus désolante. Le chocolat, cet aliment réconfortant qui fait tant de bien au moral, est lui aussi empoisonné par ce métal lourd. Le 21 août 2025, les journalistes d’UFC-Que Choisir réalisent une enquête similaire à celle effectuée par Zone Interdite. Les analyses, effectuées dans des laboratoires indépendants, révèlent des teneurs de ce métal inquiétantes. Et le chocolat noir, qui contient davantage de cacao, est particulièrement impacté.
Les fruits de mer
Selon une étude publiée le 27 janvier 2024 dans la revue scientifique National Library of Medicine, la contamination des milieux aquatiques par des métaux toxiques est principalement due à des processus naturels et à des activités humaines. Le secteur industriel joue un rôle important dans le développement économique de l'Asie centrale et constitue la principale source de contamination aquatique par les métaux lourds.
Les céréales
Selon le programme national français de biosurveillance Esteban, « les enfants qui consommaient presque 20 grammes par jour de céréales du petit-déjeuner ont une imprégnation par le cadmium augmentée de 8,63 % par rapport aux enfants qui en consomment très peu ».
Les pommes de terre
Étant donné que ce légume est cultivé dans la terre, comme son nom l’indique, il n’est pas épargné par cette catastrophe sanitaire. Et il n’est pas le seul : carottes, épinards, légumineuses… tous sont contaminés.
Les algues
Selon l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, près d’un quart des algues destinées à l’alimentation dépassent la valeur de concentration maximale recommandée.
Les abats
Les abats particulièrement concernés sont le foie et les reins, car ces organes filtrent les toxines du corps.