Définition

La blépharite est une inflammation fréquente du bord de la paupière, à la base des cils, qui s’accompagne de rougeurs, de gonflement et d’un inconfort. « Il existe deux formes : aiguë et chronique. La seconde évolue par poussées, avec des éléments déclencheurs comme, par exemple, le vent froid durant l’hiver », précise le Dr Romain Nicolau, chirurgien ophtalmologue à Paris. « Ce n’est pas grave en soi. On ne peut pas perdre la vue comme avec la cataracte ou le glaucome. Mais la gêne quotidienne que subit le patient présente un retentissement social et professionnel important. Ils viennent souvent me voir, fatigués de ressentir cette sensation en continu », raconte l’ophtalmologue.

Symptômes

Les personnes atteintes de blépharite peuvent voir apparaître différents symptômes comme des rougeurs au niveau de la base des cils, une sécheresse, des démangeaisons, des croutes ainsi que des larmoiements excessifs. « Le méibum (la partie huileuse du film lacrymal, nécessaire pour protéger la surface de l'œil en empêchant l'évaporation de la partie aqueuse des larmes) est enflammé, les larmes sont de moins bonne qualité et l'œil va avoir l'impression de pleurer rapidement », indique le spécialiste oculaire. « Ils peuvent également ressentir une sensation de brûlure ou l’impression d’avoir un corps étranger dans l’œil », ajoute-t-il. Il existe également des formes asymptomatiques.

Causes

La forme aiguë, qui est la plus courante, est provoquée par une infection bactérienne du rebord de la paupière. « Le follicule ciliaire et les glandes de Meibomius sont alors touchés », constate le Dr Nicolau. Elle peut également être due à un virus comme l’herpès, la varicelle ou un zona.

La blépharite chronique peut être associée à des maladies dermatologiques telles que la rosacée, la dermite séborrhéique ou le psoriasis. « Il y a un dysfonctionnement des glandes de Meibomius. La composition du méibum devient anormale, ce qui induit une occlusion des canaux et des orifices des glandes, au niveau desquels se forment des bouchons cireux solides », rappelle le médecin.

L'arrivée de la ménopause peut également favoriser son apparition. « À cette période, la femme ne fabrique plus d'œstrogènes. Or, ces derniers sont indispensables pour que les glandes de Meibomius fabriquent du méibum (la partie huileuse du film lacrymal, nécessaire pour protéger la surface de l'œil en empêchant l'évaporation de la partie aqueuse des larmes) », explique le Dr Romain Nicolau.

Des facteurs de risque tels que le port de lentilles de contact, une mauvaise hygiène ou certains traitements comme les antidépresseurs, les antihistaminiques ou les chimiothérapies peuvent favoriser les poussées.

Diagnostic

Le diagnostic de la blépharite se réalise par un ophtalmologue dans le cadre d’un examen clinique. « Un examen à la lampe à fente, aussi appelé biomicroscopie, peut être réalisé pour observer l’œil de plus près », précise le spécialiste.

Traitements avec ou sans ordonnance

Des traitements, il en existe plusieurs. Le premier : le nettoyage des paupières. Le second est simple et peut être réalisé par le patient lui-même. Seule des compresses chaudes et de l’eau tiède sont nécessaires. « L’humidité sur les yeux permet de liquéfier les sécrétions pour les faire sortir », prévient le médecin. Mais attention, comme pour le brossage des dents, il est important de réaliser ce geste tous les jours pour qu’il soit efficace.

Quatre types de médicaments peuvent être instaurés :

  • les larmes artificielles, à base d’acide hyaluronique

  • des anti-inflammatoires en gouttes et un collyre en cure de trois jours
  • un antibiotique (doxycycline) à prendre pendant deux mois
  • un traitement immunosuppresseur par gouttes (cyclosporine)

D’autres traitements existent, mais ils sont très onéreux : un traitement mécanique avec une machine pour presser les paupières et les chauffer (environ 500 euros la séance), et la lumière pulsée (environ 200 euros la séance).

Sources

Interview avec le Dr Romain Nicolau, chirurgien ophtalmologue à l'Institut Voltaire à Paris