Insuffisance rénale chronique : les signes discrets que vos reins vous envoient et qu’il ne faut pas ignorer
La maladie rénale chronique peut évoluer durant des années sans se manifester. Les premiers signes n’apparaissent souvent que lorsque la fonction rénale est déjà significativement altérée. Les principaux facteurs de risque identifiés sont bien connus. Le diabète et l’hypertension artérielle sont responsables de plus de la moitié des cas d'insuffisance rénale terminale. Le tabagisme et l’obésité contribuent également à fragiliser ces filtres essentiels de l’organisme.
Fatigue, démangeaisons et autres signaux d'alerte
Parmi les signes discrets de l'insuffisance rénale, la fatigue est l’un des plus fréquents et des plus trompeurs. Loin d’être un simple coup de pompe passager, il s’agit d’un épuisement persistant et inexpliqué. Il est souvent le résultat d’une anémie, car des reins malades produisent moins d’érythropoïétine, l’hormone stimulant la fabrication des globules rouges.
De même, la fatigue et les démangeaisons intenses peuvent être liées à l'incapacité des reins à éliminer correctement les toxines urémiques, qui s’accumulent alors dans le sang et irritent la peau. D'autres manifestations doivent alerter, comme le besoin fréquent d'uriner durant la nuit, signe que les reins peinent à concentrer les urines.
L'apparition de gonflements au niveau des pieds, des chevilles ou des paupières le matin peut signaler une rétention de sel et d'eau. Enfin, des troubles digestifs comme une perte d’appétit, des nausées ou un goût métallique dans la bouche peuvent aussi traduire une accumulation de déchets dans l'organisme.
Le dépistage précoce pour prévenir la maladie
Face à l’apparition d’un ou plusieurs de ces symptômes, surtout en présence de facteurs de risque comme le diabète, l’hypertension ou des antécédents familiaux, une consultation médicale s’impose. Le dépistage de la maladie rénale repose sur deux examens simples et indolores. Une analyse d’urine permet de rechercher la présence anormale de protéines, notamment l’albumine, dont la fuite est souvent le tout premier marqueur d’une atteinte rénale.
En complément, une prise de sang est effectuée pour doser la créatinine et estimer le Débit de Filtration Glomérulaire (DFG), qui mesure avec précision l’efficacité de filtration des reins. Si la maladie rénale chronique ne se guérit pas, un diagnostic précoce est fondamental. Il permet de mettre en place des stratégies pour ralentir considérablement sa progression et ainsi repousser, voire éviter, le recours à la dialyse ou à la greffe.
Adopter les bons réflexes pour préserver ses reins
Protéger ses reins au quotidien repose sur des mesures d’hygiène de vie accessibles à tous. La première étape consiste à maintenir sous contrôle strict sa pression artérielle, avec un objectif autour de 130/80 mmHg, et sa glycémie en cas de diabète.
Pour bien protéger ses reins, une alimentation saine est également indispensable. Il est recommandé de limiter la consommation de sel, de sucres et de graisses saturées, tout en privilégiant les fruits et les légumes. Une bonne hydratation, environ 1,5 litre d’eau par jour, aide les reins dans leur travail d’élimination.
Enfin, il faut se méfier des substances toxiques, en arrêtant le tabac qui endommage les vaisseaux sanguins rénaux et en évitant l’automédication prolongée avec des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l’ibuprofène. Une activité physique régulière, à raison de 30 minutes par jour, complète ce bouclier protecteur en aidant à contrôler le poids et la tension.