Le déclin cognitif est accéléré en cas de maladie rénale d’après une nouvelle étude 

Publié par Sandrine Coucke-Haddad
le 09/12/2025
déclin cognitif
Istock
Une étude américaine montre un lien entre des reins en mauvaise santé et le déclin cognitif. Ce lien entre les reins, le cœur et le cerveau, ignoré jusque-là, affecte les hommes et les femmes de façon différente. On vous explique. 

 

Une étude de l’école de médecine Joan C. Edwards de l’université Marshall en Virginie Occidentale aux Etats-Unis menée en collaboration avec l'Institut national du vieillissement des Instituts nationaux de la santé (NIH) américains met en évidence un lien jusque-là sous-estimé entre nos reins et le déclin cognitif. Publiée dans l’American Journal of Physiology - Heart and Circulatory Physiology ce mois de décembre, elle révèle que l’insuffisance rénale chronique (IRC) accélère le déclin cognitif par le biais de lésions interconnectées du cœur et du cerveau. 

Les hommes atteints d’insuffisance rénale chronique sont confrontés à des troubles cognitifs plus sévères. 

De façon très surprenante, ce lien n’affecte pas de la même façon les hommes et les femmes :  “Les hommes atteints d’insuffisance rénale chronique présentaient des troubles cognitifs plus importants et une diminution plus marquée de la fonction cardiaque que les femmes, ce qui suggère une implication plus importante de l’axe cœur-cerveau dans le déclin cognitif chez les hommes”, détaille le communiqué de presse de l’université Marshall. 

Des résultats inattendus qui expliquent pourquoi les hommes atteints d’insuffisance rénale chronique sont souvent confrontés à des troubles cognitifs plus sévères et qui devraient ouvrir la voie à une diagnostic plus précoce chez les hommes et globalement à un meilleur suivi des personnes souffrant d’insuffisance rénale chronique. 

 

L’axe reliant les reins, le cœur et le cerveau diffère entre les individus

Ces résultats démontrent que les voies biologiques reliant les reins, le cœur et le cerveau sont distinctes chez les hommes et les femmes”, a précisé Sneha S. Pillai, professeure adjointe de recherche en sciences biomédicales à la Joan C. Edwards School of Medicine et auteure principale de l'étude.  Les chercheurs américains appellent à un suivi plus personnalisé des millions de personnes atteintes d'insuffisance rénale. 

 

Maladie rénale chronique : plus de 5 millions de français concernés

L’Assurance maladie rappelle que l’on parle de maladie rénale chronique “quand les reins perdent, de façon durable et irréversible, leur capacité à filtrer correctement le sang de l'organisme.” Et cela, qu’elle qu’en soit la cause. C’est une maladie qui s’installe lentement et silencieusement. 

En France cela concerne 5,7 millions de personnes selon les chiffres recensés par le Ministère de la santé, et sont plus particulièrement exposés les personnes âgées de plus de 60 ans, les diabétiques, les obèses et les personnes atteintes d'affections cardio-vasculaires. “L'hypertension artérielle et le diabète sont responsables de près d'un cas sur deux de maladie rénale chronique”, précise l’Assurance maladie. 

L’insuffisance rénale chronique est une maladie rénale chronique à un stade plus avancé, les capacités de filtration du rein sont alors plus lourdement atteintes, et dans les cas les plus grave - l’insuffisance rénale terminale - il faut envisager un traitement par dialyse ou une greffe. 

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Communiqué de presse de l’école de médecine Joan C. Edwards de l’université Marshall en Virginie Occidentale 

Assurance maladie

Ministère de la santé

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