
“Je me souviens que ça me démangeait très fort, presque comme si ça me brûlait !”, raconte Leïla. Une douleur soudaine, comme une brûlure vive ou des picotements étranges, apparaît sur une partie du bras, ou une autre partie du côté du corps. Quelques jours plus tard, une éruption cutanée en bande rougeâtre se dessine… Et si c’était un zona ?
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Le zona n’est pas une maladie nouvelle. Il s’agit en réalité d’une réactivation du virus de la varicelle que la plupart de la population ont contracté dans l’enfance. Nous le portons donc presque tous en nous ! En effet, une fois la varicelle guérie, le virus ne disparaît pas totalement, mais reste endormi dans nos ganglions nerveux pendant des années. Puis, un jour, il arrive qu’il se réveille, souvent chez les adultes et les seniors.
Pourquoi ? En cause : un affaiblissement du système immunitaire, provoqué par le stress, une fatigue intense, une maladie chronique ou simplement l’âge. Lorsque le virus se réactive, il voyage le long des nerfs et provoque une inflammation très localisée de la peau. La bonne nouvelle, c'est qu'il n'est pas transmissible par l'air ou la salive, mais seulement via le liquide à l'intérieur des boutons.
"Il y a quelques années, j'ai développé un zona qui courait de la nuque jusqu'au bras.”, raconte Sidonie. “Je me souviens que c’était pendant une période de surcharge de travail et de stress. D’ailleurs, mon médecin l'a relié à une baisse d'immunité, étant donné mon état de fatigue." Quant à Leïla, elle a également développé un zona “à mon entrée en sixième. Je venais d’emménager dans une nouvelle ville, ça faisait beaucoup de changements. On a donc mis ça sur le compte du stress”.
Quand le zona touche le bras : quels sont les premiers signes ?
Le zona peut apparaître sur plusieurs parties du corps, mais il suit toujours un même principe : il se développe le long d’un nerf, ce qui donne à l’éruption une forme de bande. Le thorax est la zone la plus fréquemment touchée, mais le visage, le cou ou le bras peuvent aussi être concernés.
Sur ce dernier, les symptômes du zona présentent des signes bien caractéristiques ! Tout commence souvent par une sensation étrange : une douleur localisée, parfois lancinante, ou bien des picotements inhabituels. Cette douleur précède généralement l’éruption de deux ou trois jours.
Ensuite, les lésions cutanées apparaissent : il s’agit de plaques rouges, surmontées de petites vésicules remplies d’un liquide clair. Sur le bras, ces vésicules suivent le trajet du nerf brachial (qui va de l’épaule à la main) et ne touchent qu’un seul côté du corps.
Au bout de quelques jours, les vésicules sèchent, forment des croûtes, puis disparaissent. Mais la douleur, elle, peut persister bien après la guérison de la peau ! On parle alors de névralgie post-zostérienne, une complication fréquente, surtout chez les personnes âgées. Cette douleur nerveuse peut durer des semaines, voire des mois, et se révèle parfois très handicapante dans la vie quotidienne.
Comment faire la différence avec une autre éruption ou maladie de la peau ?
Le zona sur le bras peut prêter à confusion, car il est facile de le confonddre avec d’autres maladies cutanées. En effet, une éruption localisée peut aussi être le signe d’un eczéma, d’une mycose, d’un impétigo, ou même d’un simple coup de soleil ! “J’ai d'abord cru à une allergie, car j’ai un terrain allergique !”, se souvient Sidonie. “Mais à la réflexion, c'est vrai que c'était un peu différent : des plaques rouges certes, qui me démangeaient, mais aussi une sensation de brûlure assez douloureuse et intense”, conclut la quinquagénaire.
Heureusement, certains indices permettent de faire la distinction. Le principal élément différenciateur est la douleur. Le zona s’annonce toujours par une sensation anormale et douloureuse avant l’apparition des lésions cutanées. Ce n’est pas le cas dans les maladies de peau classiques comme l’eczéma, où les démangeaisons précèdent les plaques, mais sans réelle douleur profonde.
Autre élément clé : la forme de l’éruption. Le zona suit une bande bien délimitée, correspondant au trajet d’un nerf. Il ne traverse jamais le milieu du corps. Si l’éruption est symétrique, ou qu’elle se répand de manière plus aléatoire, alors il s’agit probablement d’une autre pathologie.
Enfin, l’évolution rapide des vésicules vers des croûtes en quelques jours est typique du zona. Si l’éruption reste stable ou s’aggrave progressivement, mieux vaut envisager un autre diagnostic. Dans tous les cas, le meilleur moyen de diagnostiquer le zona ou toute autre affection de la peau est de consulter votre médecin traitant, ou un dermatologue.
Traitement et prévention : comment se débarrasser du zona ?
Alors, que faire si vous êtes atteints du zona ? Le traitement repose principalement sur des antiviraux. Ces médicaments sont d’autant plus efficaces qu’ils sont administrés tôt, idéalement dans les 72 heures suivant l’apparition de l’éruption. Ils permettent de limiter l’étendue de l’éruption, de réduire la douleur et de prévenir les complications.
En parallèle, le médecin peut prescrire des antalgiques pour soulager les douleurs, voire des traitements spécifiques en cas de douleurs neuropathiques persistantes. Enfin, des soins locaux comme des lavages doux ou des antiseptiques sont aussi recommandés pour éviter une surinfection des lésions.
Il est important de consulter rapidement, surtout si les symptômes apparaissent sur le visage, près de l’œil, ou chez une personne immunodéprimée. Le zona n’est généralement pas dangereux, mais ses complications peuvent l’être dans certains cas !
Bonne nouvelle également : un vaccin contre le zona est disponible pour les adultes à partir de 50 ans en France. Ce dernier réduit considérablement le risque de développer la maladie, mais surtout la douleur chronique qui peut s’ensuivre. Parlez-en à votre médecin.
https://www.vidal.fr/maladies/peau-cheveux-ongles/zona.html
https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/infections/infections-%C3%A0-herp%C3%A8svirus/zona
https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/zona/reconnaitre-zona
Témoignages de Sidonie, 54 ans et Leïla, 28 ans.