D'après une nouvelle étude, les adultes aux jambes plus volumineuses et plus grasses que la moyenne sont moins susceptibles de souffrir d'hypertension que les autres. Ces résultats étonnants ont été publiés dans la revue "American Heart Association".

Hypertension : la graisse des jambes serait bénéfique

Jusqu'à présent, avoir du "gras" disséminé dans son corps n'était pas recommandé pour lutter contre l'hypertension - elle était même accusée de la favoriser. Mais avec cette nouvelle étude, tout est remis en question.

D'après les recherches menées par une équipe de "l'American Heart Association", un tissu adipeux important (ensemble de cellules serrées les unes contre les autres qui stockent des graisses, ndlr) au niveau des jambes serait associé à une baisse de la tension.

"Bien que nous sachions avec certitude que la graisse autour de la taille est préjudiciable à la santé, on ne peut pas en dire autant de la graisse des jambes. Si vous avez de la graisse à cet endroit, ce n'est probablement pas une mauvaise chose et cela peut même vous protéger de l'hypertension", affirme le chercheur principal, Aayush Visaria.

Mais ce n'est pas tant la quantité de graisse dans les jambes qui est importante. La "localisation de la graisse prime", selon le scientifique.

Pour arriver à cette conclusion, l'équipe a examiné le taux de trois types d'hypertension artérielle par rapport au pourcentage de tissu adipeux dans les jambes de près de 6 000 adultes inscrits aux enquêtes nationales sur la santé et la nutrition (2011-2016).

L'âge moyen des participants était de 37 ans, près de la moitié étaient des femmes et 24 % avaient une pression artérielle élevée (au dessus de 130/80 mm Hg).

Les experts ont mesuré le tissu adipeux présent dans leurs jambes, et ces mesures ont été comparées au tissu adipeux corporel global.

Les chercheurs ont ensuite classé les participants comme ayant un pourcentage élevé ou faible de graisse dans les jambes (une teneur élevée en graisse correspondait à 34% ou plus pour les hommes et 39% ou plus pour les femmes).

Or, après analyse des résultats, les scientifiques se sont aperçus que les participants ayant des pourcentages plus élevés de graisse dans les jambes étaient moins susceptibles de souffrir d'hypertension que les autres.

"Si ces résultats sont confirmés par des études plus vastes et plus solides et par des travaux utilisant des méthodes de mesure comme la circonférence de la cuisse, cette découverte a du potentiel, et plus particulièrement concernant les soins possibles des patients, assure Aayush Visaria.

C'est pourquoi le tour de cuisses pourra, à terme, être un outil bien utile pour estimer les risques possibles d'hypertension.

L'impact du tissu adipeux sur la tension doit être confirmé

Néanmoins, plusieurs points restent à éclaircir.

Premièrement, l'étude n'a pas pu déterminer la relation de cause à effet - car les informations sur la pression artérielle et le pourcentage de tissu adipeux dans les jambes ont été mesurés en même temps.

Deuxièmement, un plus grand groupe de participants est nécessaire pour fournir davantage de précisions sur les effets de la graisse corporelle.

Enfin, tous les participants étaient âgés de moins de 60 ans. Aussi, les résultats ne s'appliquent pas aux adultes plus âgés, qui sont pourtant plus à risque d'hypertension.

Sources

Fatter legs linked to reduced risk of high blood pressure, Medical Press, 10 septembre 2020.

mots-clés : jambes, graisses
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