Acouphènes : ils peuvent cacher une hypertension

Publié par La Rédaction Médisite
le 13/11/2025
Acouphènes
Istock
L'hypertension artérielle et la mauvaise circulation peuvent perturber l'apport en oxygène de l'oreille et générer des bruits internes. Prendre soin de votre cœur est aussi une mesure de prévention pour protéger votre audition des acouphènes et de la surdité. Voici quelques recommandations.
 

Loin d'être un système isolé, l'oreille interne est profondément dépendante de la santé cardiovasculaire. Sa partie la plus sensible, la cochlée, est un centre nerveux qui consomme une quantité importante d'énergie. Pour fonctionner correctement, elle exige un apport constant en oxygène et en nutriments, fourni par un réseau de vaisseaux sanguins extrêmement fins.

Cette microcirculation est particulièrement vulnérable aux variations de pression et à la qualité du flux sanguin. Une mauvaise circulation dans l'oreille interne peut donc rapidement compromettre ses structures. C'est pourquoi le risque de développer des problèmes auditifs, qu'il s'agisse de perte d'audition ou d'acouphènes, est significativement plus élevé chez les adultes souffrant d'hypertension.

Quand le flux sanguin provoque des acouphènes

Lorsque l'hypertension s'installe, souvent accompagnée de dépôts de graisse dans les artères (athérosclérose), les vaisseaux sanguins perdent leur élasticité. Près de l'oreille, ce durcissement contraint le sang à circuler de manière plus forcée. Ce flux altéré génère des turbulences sonores que l'oreille interne perçoit directement. Le patient entend alors un bruit rythmé par ses propres battements cardiaques, comme s’il entendait son pouls directement dans l’oreille.

Face à un acouphène pulsatile, l'hypertension est l'une des premières pistes explorées par les professionnels de santé. Ce symptôme n'est pas anodin. Il doit être considéré comme un signal d'alerte, incitant à réaliser un bilan cardiovasculaire complet pour vérifier et contrôler sa tension artérielle.

La perte auditive associée

Les effets de l'hypertension ne se limitent pas aux acouphènes. À long terme, un apport sanguin insuffisant, ou ischémie, endommage les cellules ciliées de la cochlée, responsables de la traduction des vibrations sonores en signaux nerveux. Cette dégradation progressive accélère le vieillissement naturel de l'oreille et peut conduire à une perte d'audition prématurée.

De nombreuses études confirment que l'hypertension est un facteur de risque de perte auditive notable. Une enquête de Statistique Canada a d'ailleurs révélé que les troubles auditifs sont bien plus fréquents chez les adultes hypertendus (79 %) que chez ceux qui ne le sont pas (54 %). Ce risque est de plus amplifié par d'autres conditions qui affectent aussi la microcirculation, comme le diabète ou le tabagisme.

Protéger ses oreilles en maîtrisant sa tension

La gestion de la tension artérielle constitue la principale approche pour la prévention des acouphènes vasculaires et la protection du capital auditif. Bien qu'un traitement ne puisse généralement pas inverser une perte déjà installée, il peut ralentir sa progression et atténuer les symptômes liés aux turbulences du flux sanguin.

La démarche repose sur des mesures concrètes : réduire sa consommation de sel, connu pour augmenter la pression artérielle, et pratiquer une activité physique régulière pour améliorer l'élasticité des vaisseaux. Adopter une alimentation saine, comme le régime DASH, aide à contrôler son poids et à prévenir l'athérosclérose.

Ce lien entre tension artérielle et audition souligne l'importance d'un dépistage croisé : un bilan auditif en cas d'hypertension connue, et une surveillance de la tension face à des acouphènes, surtout s'ils sont pulsatiles.

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