Confinement : que faire si on a un autre problème de santé que la COVID-19 ?Istock
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Face à l’épidémie du Coronavirus, 62% des Français craignent pour leur vie, et plus encore pour celles de leurs proches (85%), selon un sondage Ifop publié par Le Parisien. Toutefois, si la maladie est au cœur des préoccupations, les autres pathologies n’ont pas cessé leurs attaques. Ainsi, un grand nombre de malades n’ayant pas la COVID-19 se demandent que faire pendant l’épidémie ? Faut-il consulter ? Qui contacter ?

En premier lieu, joindre son médecin traitant

Il est inscrit noir sur blanc sur l’attestation de déplacement dérogatoire que les “Consultations et soins ne pouvant être assurés à distance et ne pouvant être différés ; consultations et soins des patients atteints d'une affection de longue durée” permettent de sortir du confinement. Il ne faut donc pas laisser sa santé passer au second plan pendant l’épidémie du Coronavirus.

Si on est souffrant, il faut contacter son médecin traitant. En fonction de la situation, il indiquera si une téléconsultation est possible ou si une consultation à son cabinet ou une visite au domicile est nécessaire”, explique le Professeur Olivier Saint-Lary, médecin généraliste et vice-président du Collège National des Généralistes Enseignants.

Il ne faut pas avoir peur de “déranger”. “Les médecins traitants sont la première ligne du système de santé. Leur prise en charge des patients permet de s'adresser aux hôpitaux que les cas graves ne pouvant plus être maintenus au domicile”, rappelle l’expert.

Par ailleurs, un suivi défaillant des maladies chroniques comme le diabète, l’hypertension ou encore les pathologies cardiaques peut entraîner de graves complications ou une détérioration rapide de l’état de santé. Il ne faut donc pas négliger les signes d’aggravation de sa pathologie connue et joindre son médecin traitant au moindre souci.

Aussi bien les hôpitaux que les professionnels de santé ont uniquement annulé les consultations non-urgentes, il ne faut donc pas, non plus, reporter son rendez-vous - s’il a été maintenu - par peur de la contamination. “Des mesures ont été prises par les médecins. Généralement, les rendez-vous sont calés pour que les patients ne se croisent pas” précise le spécialiste.

Que faire si son médecin est malade ou absent ?

Les professionnels de santé, présents sur le terrain, ne sont pas épargnés par le coronavirus SARS COV-2. Que faire, alors, si on se retrouve devant un cabinet fermé ? “L’enjeu est fort. Si les débuts ont été un peu chaotique au début de l'épidémie, la médecine de 1re ligne travaille à mettre en place une organisation territoriale. Si un médecin ne peut prendre en charge ses patients, son secrétariat les redirigera vers un confrère”, assure le dr Olivier Saint-Lary.

En l’absence de docteur, les malades peuvent aussi se tourner vers la téléconsultation. Face à la propagation du coronavirus, le gouvernement a simplifié les conditions de l’utilisation de la télémédecine début mars. "Chaque patient pourra avoir accès à une téléconsultation quand il en aura besoin", avait alors annoncé le ministre de la Santé, Olivier Véran. Il n’est plus nécessaire d’avoir eu une consultation présentielle douze mois avant la consultation à distance. Plusieurs plateformes proposent ce type de service comme Doctolib, HelloConsult, Qare ou encore Livi.

Infarctus, AVC, blessures graves : appelez le 15 !

Dans le cadre du COVID-19, le SAMU demande aux personnes de ne l'appeler que lorsqu’elles souffrent de détresses respiratoires, et de se tourner vers leur médecin si elles n’ont qu’une suspicion de contamination au SARS CoV-2. Ces consignes, pour tenter de désengorger le service, ne concernent pas les urgences vitales présentes de tout temps, épidémie ou non.

Il ne faut donc pas hésiter à appeler le SAMU si une douleur thoracique fait penser à un infarctus, si un proche présente les signes d’un AVC (difficulté à s'exprimer ou à comprendre, perte soudaine de la vue ou vision trouble d'un œil, mal de tête subit et intense...) ou toutes autres situations présentant un risque vital.

“Si les gens n’appellent pas le SAMU pour une simple suspicion de COVID-19, et contactent à la place leur médecin ou le numéro de renseignement dédié, le 15 pourra gérer les urgences”, rappelle le Dr Olivier Saint-Lary.

Renouvellement des ordonnances en pharmacie : mesure à utiliser avec précaution

En raison des difficultés de déplacement et des nombreuses consultations non-urgentes, le gouvernement a autorisé les pharmaciens à délivrer les traitements chroniques mois par mois même si l’ordonnance n’est plus valide.

“Cette mesure prise pour désengorger les services et libérer les professionnels de santé, peut s’entendre. Elle ne pose pas de problème pour la contraception ou le diabète bien équilibré par exemple. En revanche, face à un diabète mal équilibré ou encore un traitement contre le cancer où la situation peut évoluer, renouveler les médicaments sans une prise en charge fait courir un risque au patient”.

Ainsi, avant de se rendre à la pharmacie (son attestation de déplacement dérogatoire en poche), il est préférable de contacter son médecin traitant pour vérifier avec lui s’il est possible de prendre la prescription indiquée. Une fois encore, il dira au patient si une consultation physique est souhaitable avant ou pas au vu de la situation.

Sources

Merci au Professeur Olivier Saint-Lary, médecin généraliste et vice-président du Collège National des Généralistes Enseignants.

Coronavirus : les Français l’avouent, ils ont peur de l’épidémie, Le Parisien, 27 mars 2020

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