Qu'est-ce que le diabète ?

Le diabète est défini par un taux augmenté  de « sucre » (ou glucose) dans le sang. On parle, alors, d’hyperglycémie. Plus précisément, cette maladie se caractérise par une glycémie à jeun supérieure 1,26 gramme par litre dans le sang, la norme se situant entre 0,80 et 1,10 gramme par litre dans le sang. Ce taux doit être relevé à deux reprises pour confirmer le diagnostic.

On parle également de diabète si lors d’une épreuve de charge orale en glucose (test d'hyperglycémie), la glycémie chez l’individu dépasse 2 grammes par litre deux heures après la prise.

Enfin, est également considéré comme diabétique, une personne qui présente une glycémie supérieure à 2 grammes par litre à n’importe quel moment de la journée.

Il existe deux formes principales du diabète :le diabète de type 1 et le diabète de type 2.

  • Le premier est une maladie auto-immune. Elle est caractérisée par une carence en insuline, l’hormone régulant la glycémie. L
  • La deuxième forme, souvent appelée diabète de la maturité, est caractérisé par une résistance à l’insuline. Ainsi, l’organisme ne parvient pas à utiliser le glucose comme source d’énergie. Il s’accumule dans le sang et peut provoquer une hyperglycémie, qui devient chronique. Selon la forme de la maladie, les symptômes et traitements seront différents.

Quelles sont les autres formes de diabète ?

Le diabète de type 1

Comme le diabète de type 1, il s’agit d’une maladie auto-immune, précise notre expert, le professeur Vergès, médecin diabétologue, mais elle apparaît généralement après 30 ans, contrairement au diabète de type 1 qui, dans sa forme « classique », apparaît avant 30 ans.

Le diabète gestationnel

Il s’agit du diabète se déclarant chez la femme enceinte, généralement au deuxième trimestre de grossesse. Il s’agit également d’une intolérance aux glucides, qui engendre un excès de sucre dans le sang.

Le diabète insipide

Cette forme « n’a rien à voir avec le diabète sucré », souligne le diabétologue. Le diabète insipide se caractérise par une atteinte de la posthypophyse (le lobe arrière de l’hypophyse). Il est provoqué par une carence de l’hormone anti diurétique, aussi appelée ADH, qui sert à retenir l’eau. Les personnes concernées ont donc souvent envie d’uriner. 

Le diabète chez les enfants

Si le diabète de type 2 est exceptionnel chez l’enfant, constate le professeur Vergès, le diabète de type 1 est « malheureusement assez fréquent », et touche des sujets de plus en plus jeunes. « Depuis une dizaine d’années, on observe de plus en plus de cas avant 6 ans », indique le spécialiste.

Photo : lecteur de glycémie

Le diabète chez les enfants© Fotolia

Combien y a-t-il de diabétiques en France ?

Le diabète est une maladie largement répandue dans le monde puisque 420 millions de personnes en sont atteintes. En France, environ 3,7 millions de personnes suivent un traitement spécifique. Cela représente 5,4 % de la population.

Mais le diabète pouvant être silencieux durant des années, ce chiffre ne serait pas représentatif de la réalité. « On peut vivre des années avec un diabète de type 2, sans le savoir et sans signe particulier », soulève le médecin qui considère que 4,5 millions de Français sont touchés par le diabète. La prévalence (nombre de cas pour une période donnée) de la maladie (type 1 et 2) ne cesse d’augmenter, notamment chez les jeunes.

Le diabète sucré progresse notamment à cause de « notre mode de vie occidental ». L’augmentation va de pair avec celle de l’obésité dans les pays industrialisés. D’ailleurs, les pays qui se sont « occidentalisés » très vite, comme l’Inde ou la Chine, connaissent une épidémie de diabète du type 2. La résistance à l’insuline au sein de la population augmente considérablement », remarque notre expert.

Quel est le diabète le plus fréquent ?

Le diabète de type 1 (insulino-dépendant) concerne 10 % des diabétiques. Le diabète de type 2 (insulinorésistance) concerne 85 à 90 % des malades.

Quelle est la fréquence du diabète chez l'enfant ?   

Chez les enfants, la prévalence du diabète de type 1 connaît une recrudescence. En 2019, en France, l’incidence du diabète de type 1 s’élève à environ 15 cas pour 100 000 enfants de moins de 15 ans, avec une survenue de plus en plus précoce et des cas diagnostiqués avant 6 ans.

Symptômes

En fonction de la forme du diabète, la symptomatique sera différente. Si les symptômes du diabète de type 1 se déclarent dès l’apparition de la maladie, bien souvent, chez les personnes souffrant du diabète de type 2, aucun symptôme n’apparaît. C’est pourquoi, la maladie est en moyenne diagnostiquée cinq à sept ans après qu’elle se soit déclarée

Quels sont les symptômes du diabète de type 1 ?

Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune entraînant la destruction des cellules du pancréas synthétisant l’insuline. Une fois déclaré, les symptômes se manifestent assez rapidement et sont « flagrants », précise notre spécialiste. On observe tout d’abord :

  • un syndrome polyuro-polydipsique qui se traduit par une très grande soif et une envie d’uriner très fréquente ;
  • une perte de poids avec appétit conservé ;
  • une grosse fatigue.

« Le diagnostic est fait assez rapidement la maladie étant tellement symptomatique », indique le Pr Verges, médecin diabétologue.

Quels sont les symptômes du diabète de type 2 ?

La symptomatologie est souvent faible, voire nulle. L’absence de signe significatif est en effet le principal problème de cette forme de la maladie. Le diagnostic est porté, malheureusement, tardivement devant une complication du diabète ou au hasard d’un bilan sanguin prescrit par le médecin. Si cette maladie peut rester longtemps silencieuse, diverses complications surgissent au fil des années :

  • des affections cutanées ;
  • une asthénie ;
  • des dyspnées (difficultés respiratoires ou essoufflements) ;
  • une envie fréquente d’uriner ;
  • une soif et un appétit important ;
  • des infections qui ont du mal à guérir ;
  • des troubles de l’érection chez les hommes ou des infections urinaires à répétition chez les femmes. 

 

« On peut rester une dizaine d’années avec une glycémie élevée modérée, si l’on n’a pas eu l’occasion de faire un dosage biologique pour une raison quelconque ». De ce fait, chez la majeure partie des patients, des signes apparaissent lorsqu’une complication s’installe, notamment :

  • des troubles de la vue et des pathologies ophtalmologiques ;
  • des complications rénales ;
  • des complications cardiovasculaires (infarctus du myocarde) ou neuro-vasculaires (accident vasculaire cérébral) ; 
    des complications neurologiques (douleurs des membres inférieurs) ;
  • des plaies de pied exposant à un risque de gangrène et d’amputation.

Causes

Quel est le rôle de l’insuline ?

Lorsque le taux de sucre s’élève, par exemple après un repas, le pancréas produit plus d’insuline pour ramener le taux de sucre dans le sang à un niveau normal. L'insuline permet aux cellules de l’organisme de transformer le sucre en énergie. Elle stocke aussi le sucre non utilisé dans le foie ou les cellules graisseuses. Produite en quantité insuffisante ou de manière inefficace, elle entraîne une hyperglycémie, qui devient chronique si le patient n’est pas traité. Si les deux formes de diabète sont caractérisées par un excès de sucre dans le sang, la physiopathologie et les origines du diabète de type 1 et 2 sont différentes.

Quelles sont les causes du diabète de type 1 ?

Il s’agit d’une maladie auto-immune, caractérisée par une insuffisance en insuline. Les cellules du pancréas, les îlots de Langherans, sont détruites par le système immunitaire. Le pancréas ne sécrète pas suffisamment ou plus d’insuline. Le glucose n'est plus transformé en énergie et s’accumule dans le sang provoquant une hyperglycémie. « Le mécanisme précis est encore mal connu. Et comme toutes les maladies auto-immunes la fréquence s’aggrave. Mais on ne sait pas réellement ce qui déclenche ce type de pathologie », admet le spécialiste. Certaines pistes évoquent les facteurs génétiques, ou le lien avec une infection virale telle la rubéole.

Quelles sont les causes du diabète du type 2 ?

Le diabète de type 2 s’installe progressivement. Il se traduit davantage par une résistance à l’insuline qu’une carence à l’insuline comme c’est le cas avec le diabète de type 1. « On parle d'insulino-résistance, car les cellules de l’organisme deviennent résistantes à l’insuline. »

En cause ? L’excès de graisse. Le sucre s'accumule dans le sang, la glycémie augmente. Pour tenter de rééquilibrer le niveau d’insuline, le pancréas en produit plus, conduisant à l’hyperinsulinisme. Après plusieurs années (dix à vingt ans), le pancréas ne parvient plus à sécréter suffisamment d’insuline pour réguler le taux de sucre dans le sang engendrant une insulinodéficience. Lorsque cette dernière est importante, des symptômes comparables au diabète de type 1 peuvent apparaître, mais à un degré moindre.

 

Facteurs de risques

Plusieurs éléments peuvent favoriser l’apparition du diabète :

  • une prédisposition familiale ;
  • une hypertension artérielle ;
  • un régime trop gras et sucré ;
  • la sédentarité et l’absence d’activité physique ;
  • des antécédents de maladies cardiovasculaires ;
  • le tabagisme.

Personnes à risque

Le diabète touche autant les femmes que les hommes. Il est difficile d’établir une catégorie de personnes à risque pour le diabète de type 1, tant l’origine de la maladie est méconnue. Comme l’explique le professeur Vergès, médecin diabétologue, elle survient généralement avant l’âge de 30 ans, chez une personne de poids normal (même la maladie touche des personnes de plus en plus jeunes).

Toutefois, quel que soit le type de diabète, les antécédents familiaux constituent un risque d’être touché par le diabète. 

Le diabète de type 2 est plus susceptible de toucher des personnes :

  • Souffrant de surpoids ou d’obésité.
  • Agées de plus de 40 ans. Néanmoins, comme le précise le professeur Vergès, « si auparavant, on voyait exclusivement des cas après 40-45 ans, aujourd’hui, de plus en plus de personnes sont touchées bien plus tôt, et même avant 30 ans chez des sujets obèses. L’obésité chez les enfants et ados est très importante dans les industrialisés et favorise le développement du diabète de type 2 précoce », explique le médecin.
  • Ayant un régime alimentaire trop gras et trop sucré.
  • Ne pratiquant pas d’activité physique.

Les femmes ayant développé un diabète gestationnel durant la grossesse sont aussi plus susceptibles d’avoir un diabète de type 2. « Toutefois, une activité physique peut réduire d’au moins 60 % le risque. Cela a été démontré scientifiquement », précise le médecin.

La dépression augmente le risque de diabète

Une étude, menée par des chercheurs de 3 grands établissements américains (Massachusetts General Hospital, Harvard Medical School and Yale University), montre que souffrir d'une dépression augmente les risques de souffrir de diabète type 2 de 33%. Ils ont découvert ce lien après avoir étudié les dossiers médicaux de 328 152 Britanniques âgés entre 40 et 69.

Ces travaux, publiés dans la revue Nature Cardiovascular Research en février 2022, mettent également en lumière un lien entre la dépression et d'autres pathologies. Le fait d'avoir moins d'épisodes dépressifs était associé à une diminution du risque de maladie coronarienne et de rythme cardiaque irrégulier de 34 % et 20 %, respectivement.

Les chercheurs reconnaissent que le mécanisme de déclenchement de la maladie cardiométabolique par la dépression est "incomplètement compris". Toutefois, ils rappellent dans leur article que des études antérieures avaient montré que la dépression déclenchait des changements dans le système nerveux qui provoquent des altérations du cœur et du métabolisme.

Durée

Le diabète est une maladie incurable. Une fois déclarée, on peut la traiter, mais elle ne se guérit pas.

À noter toutefois : en cas de diabète de type 2, il est possible de faire baisser significativement le taux de sucre dans le sang, notamment grâce à une perte de poids importante. "Néanmoins la reprise des kilos perdus entraînera automatiquement une hausse de la glycémie", indique le professeur Vergès.

Contagion

Si des antécédents familiaux peuvent augmenter le risque de développer le diabète, cette maladie n’est pas une maladie contagieuse.

Qui, quand consulter ?

Une sensation de soif intense (entre 5 et 8 litres dans la journée) constitue une urgence absolue. Néanmoins, une soif anormale, même en deçà ce de chiffre, une envie très fréquente d’uriner doivent pousser à consulter au plus vite.
Enfin, à l’apparition de divers troubles (infections urinaires répétées, grosse fatigue, troubles respiratoires, une perte de poids inexpliquée…), il est recommandé de prendre rendez-vous chez le médecin généraliste. S’il suspecte un diabète, il orientera son patient vers un diabétologue.

Complications

Quelles sont les complications du diabète de type 1 ?

Cette maladie est caractérisée par une carence en insuline, une hormone vitale à l’homme. Le pancréas n’en fabrique plus. « En l’absence de traitement, le patient peut décéder très vite », prévient notre expert.

Quelles sont les complications du diabète de type 2 ?

Restant très longtemps asymptomatique, le diabète de type 2 peut entraîner de sévères complications chez les personnes qui n’ont pas l’occasion de passer des analyses sanguines, et si la maladie n’est pas dépistée à temps. « C’est bien souvent lors d’une complication que l’on se rend compte qu’un patient est atteint de diabète de type 2 ». En effet, près de la moitié des malades sont diagnostiqués en cas de complication, alors que la maladie est déjà bien installée.

« L’excès de sucre dans le sang va endommager les petites artères, les grosses artères et les nerfs », souligne le professeur Vergès, médecin diabétologue.

Qu'est-ce que l'atteinte des petites artères ?

L’œil peut être atteint par des lésions lorsque les vaisseaux de la rétine sont touchés. Cela peut conduire à une rétinopathie diabétique. Et si elle n’est pas traitée, « elle peut occasionner une cécité », précise le diabétologue. Les petits vaisseaux du rein peuvent aussi être affectés et déboucher une insuffisance rénale. « Une dialyse est parfois nécessaire. II faut d’ailleurs savoir que le diabète est la première cause de dialyse en France. Si les reins sont trop touchés, une greffe peut s’imposer. Les complications peuvent être très lourdes », poursuit le spécialiste.

Qu'est-ce que l'atteinte des grosses artères ?

La maladie peut provoquer l’atteinte des artères coronaires. « Cela multiplie par 2 voire 3 fois le risque d’infarctus du myocarde et augmente risque d’accident vasculaire cérébral », précise le professeur Vergès.

Autre partie du corps touchée : les pieds. L’atteinte des artères pédieuses peut conduire à une artérite des membres inférieurs, pouvant aller jusqu'à l’amputation. « Le diabète est la première cause d’amputation non traumatique en France. Les nerfs des pieds sont aussi touchés (neuropathie). Les patients perdent toute sensibilité. S’ils marchent sur un sol chaud, une punaise, des clous… ils ne ressentent rien. Cela peut engendrer des sévères infections et des dégâts importants », détaille le médecin

Le diabète favorise la perte de l’audition

Dans un communiqué de presse, l’Association américaine du diabète a dévoilé que les personnes atteintes de diabète ont plus de risques de développer une perte d’audition. “La perte d'audition est deux fois plus fréquente chez les personnes atteintes de diabète que chez celles qui n'en sont pas atteintes", précise l’organisme. 

Le prédiabète augmente de 30% le taux de perte auditive

Les experts ajoutent que ce risque ne se cantonne pas seulement aux diabétiques. En effet, les pré-diabétique, personnes avec une glycémie plus élevée que la moyenne mais dont le pronostic peut être annulé, sont également concernées. Ces personnes auraient un taux de perte auditive 30% plus élevé que ceux dont la glycémie est normale. 

"Il est possible que les taux élevés de glucose sanguin associés au diabète endommagent les petits vaisseaux sanguins de l'oreille interne, de la même manière que le diabète peut endommager les yeux et les reins", a conclu l'association.

Examens et analyses

L’insuline ayant pour rôle de maintenir la glycémie autour de 1 gramme par litre de sang lorsque les apports de sucre sont importants, sa défaillance entraînera automatiquement un excès de sucre dans le sang.

Le taux de sucre à jeun

Le diagnostic du diabète est posé à la suite de deux prises de sang consécutives montrant une hyperglycémie à jeun à plus de 1,26g/l à jeun.

La glycémie post prandiale

Lorsque le médecin suspecte un diabète, il pourra prescrire une mesure de la glycémie post prandiale. Il s’agit du taux de sucre après le repas, évalué 1 à 2 heures après le repas.

L'hémoglobine glyquée

L'hémoglobine glyquée (que l’on retrouve également derrière le nom HbA1C) permet d’évaluer la glycémie moyenne sur les trois derniers mois précédant le bilan.

Les analyses d’urine

Font également partie des examens : les analyses d’urine. Il s’agit essentiellement de la recherche d’albumine ou de micro-albumine dans les urines qui témoignent d’un début de complication rénale du diabète. 

Le diagnostic des complications liées au diabète 

Le diabète pouvant causer divers troubles, un examen global des complications liées à la maladie sera effectué. Il comprend :

  • une prise de sang pour rechercher une anomalie lipidique ;
  • une recherche d’albumine ou de micro-albumine dans les urines ;
  • un bilan ophtalmologique complet (fond d'œil, acuité visuelle, tension oculaire…) pour déceler une potentielle rétinopathie ;
  • un électrocardiogramme ;
  • un examen des pieds. En cas de troubles constatés au niveau du pouls pédieux, un doppler des vaisseaux des membres inférieurs sera réalisé.

Traitements

Le traitement dépend du type de diabète. En effet, pour le type 1, il faut compenser la carence en insuline, alors que dans le type 2, les médicaments antidiabétiques permettent de réguler la sensibilité à l’insuline et la sécrétion d’insuline. Dans les deux cas, la prescription médicale est mise en place pour maintenir un taux de sucre dans le sang normal ainsi qu'une hémoglobine glyquée inférieure à 7 %. Le traitement sera adapté au fil du temps en fonction de l’évolution de la maladie. 

Quel est le traitement du diabète de type 1  ?

Le traitement consiste en l’injection quotidienne d’insuline. « Il faut remplacer celle que le pancréas ne fabrique plus. En général, le patient fait une injection d’une insuline lente qui va durer 24h et une injection d’insuline courte à chaque repas pour couvrir ses besoins. Cela reproduit ce qui se passe en physiologie.

On fabrique en permanence un petit peu d’insuline et lorsqu’on s’alimente on sécrète beaucoup plus d’insuline. Cela permet à l’organisme de capter le sucre et les glucides apportés par l’alimentation », détaille le diabétologue. « De plus en plus de malades préfèrent, cependant, le système de pompe à insuline à la multi-injection.

Ce dispositif permet d’obtenir une régulation un peu plus fine de l’insuline », poursuit-il.

Quel est le traitement du diabète de type 2 ?

« Le fait d’être en surpoids et peu actif, d’avoir des antécédents familiaux… rend l’insuline que l’on fabrique moins efficace et l’organisme résiste. Le premier traitement que l’on prescrit est donc la perte de poids et l’activité physique. L’association des deux est souvent très efficace », relève le professeur Vergès.

Si cela n’est pas suffisant, le recours au Metformine, « un vieux traitement », est très efficace. En cas d’échec thérapeutique, d’autres médicaments de classes diverses pourront être prescrits pour améliorer la résistance à l’insuline.

À noter : au fil des années, le pancréas s’épuisera et produira moins d’insuline. Pour combler cette défaillance, des traitements favorisant la sécrétion de cette hormone seront donc recommandés. « Ils vont stimuler le pancréas. Dans certains cas même, le patient sera traité avec de l’insuline comme c’est le cas avec le diabète de type 1 », indique le spécialiste.

L’hypoglycémie : une complication due au traitement

Le traitement peut parfois conduire à une hypoglycémie. « Cela arrive lorsque le patient a un excès de traitement d’insuline administrée en injection, en pompe, ou encore un excès d’insuline secondaire lié à un traitement qui stimule l’insulino-sécrétion. Le taux de glucose descend à 0, 70 grammes par litre », explique le professeur Vergès.

Les signes de l’hypoglycémie sont nombreux : 

  • tremblements ;
  • sueurs ;
  • accélération rythme cardiaque ;
  • vision trouble ;
  • Étourdissements et fatigue soudaine.

Ces symptômes varient selon les malades et ne se déclarent pas forcément en même temps.

En cas d’hypoglycémie, le patient doit rapidement consommer un produit sucré pour éviter l’aggravation de ces symptômes, la perte de conscience, voire le coma.

Photo : schéma de la régulation en cas d'hypoglycémie

L’hypoglycémie : une complication due au traitement© Creative Commons

Crédit : Original téléversé par Frederic.marbach sur Wikipédia français. — Auteur : Frédéric MARBACH / Logiciel : Inkscape © CC - Licence : https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/

Le venin d'escargot marin plus efficace que l'insuline ?

Un remède d’origine naturelle pourrait être à l’origine d’un traitement plus efficace que l’insuline. Si les plongeurs doivent s'en méfier à cause de son venin toxique qui peut provoquer la mort, le venin d’un escargot marin à la coquille colorée pourrait bien être un allié précieux pour soigner le diabète. Selon une étude publiée le 18 octobre dernier sur le site du journal Proteins, l'escargot de mer dit "escargot conique", et baptisé C.geographus, serait en effet doté d’un venin provoquant un choc hypoglycémique destiné à paralyser ses proies. Selon des chercheurs américains du New Hampshire, ce choc hypoglycémique aurait pour conséquence de baisser le taux de sucre dans le sang dans un laps de temps beaucoup plus court que l'insuline. Une découverte qui pourrait être à l’origine de la conception d’un meilleur traitement du diabète. "Bien que d'autres études soient nécessaires, nos recherches montrent que, malgré les séquences peptidiques plus courtes, le venin d'escargot conique pourrait être un substitut viable à l'insuline et nous espérons qu'il motivera la conception de nouveaux médicaments à action rapide", précise Biswajit Gorai, auteur principal de cette étude.

Quels spécialistes pour le suivi du traitement ?

Un suivi par un médecin généraliste peut suffire. Toutefois, le diabétologue pourra ajuster le traitement, notamment lorsque l’équilibre du diabète n’est pas satisfaisant et en cas de complications. Le recours à un nutritionniste est aussi recommandé. Il aide le patient à composer les repas équilibrés et adaptés à la maladie. Une visite annuelle chez le cardiologue est aussi requise pour la vérification des éventuels risques cardiovasculaires. Autres spécialistes à consulter régulièrement : l’ophtalmologue et le pédicure-podologue.

Prévention

Il n’existe pas de mesures de prévention du diabète de type 1, le processus de développement des maladies auto-immunes comportant encore de nombreuses zones d’ombre. En revanche, il est possible de réduire les risques de diabète de type 2. La prévention passe essentiellement par :

  • la pratique régulière d’une activité physique ;
  • la régulation de sa tension artérielle ;
  • le contrôle de son poids ;
  • le suivi d’un régime alimentaire sain et équilibrée ;
  • l’arrêt du tabac ;
  • la réduction de la consommation d’alcool.

À noter : la Fédération française des diabétiques a mis en place un test baptisé FINDRISC, comportant 8 questions simples. Le principe ? Permettre à chacun de savoir s’il est plus ou moins susceptible de développer la maladie. Si, bien évidemment, le résultat ne se substitue pas à un dépistage clinique chez son médecin, il peut alerter des personnes qui ignoreraient ce risque. En effet, un score supérieur à 15 indique une nécessité de consulter.  

Diabète : pourquoi contrôler son poids ?

Réponse du Pr Vergès, médecin diabétologue : 

« Au cours du diabète de type 2, une nette amélioration est possible avec une réduction pondérale importante. Mais toute reprise de poids prédispose au retour du diabète. Le contrôle de son poids est donc un élément essentiel ».

Sites d’informations et associations

Sources

Santé publique France

Ameli.fr

Inserm

https://www.nature.com/articles/s44161-021-00011-7

https://diabetes.org/diabetes/diabetes-and-hearing-loss