Pour la famille de Birgitte Kallestad, c'est l'incompréhension. Deux mois après être rentrée de ses vacances aux Philippines en février 2019, cette jeune norvégienne de 24 ans est décédée. La cause de cette mort prématurée ? La rage, qu'elle avait contractée à cause des mordillements d'un chiot recueilli lors de son séjour.
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La jeune femme, qui adore les animaux, croise sur le bord de la route un chiot qu'elle décide immédiatement de ramener avec elle à l'hôtel où elle séjourne avec des amis. Après avoir toiletté l'animal, tous jouent avec lui dans le jardin. Comme tous les jeunes chiens, il s'amuse à les mordiller.
Pas de quoi inquiéter Birgitte Kallestad, qui est agent de santé, et son groupe d'amis, qui ont tout de même pensé à désinfecter eux-mêmes leurs petites coupures.
Mais les choses prennent une autre tournure quelques semaines après son retour de vacances : la jeune femme ne se sent pas très bien. Elle est hospitalisée pendant plusieurs jours à l'hôpital où elle travaille. Mais les médecins ont du mal à établir le diagnostic de la rage, ses symptômes initiaux (fièvre, maux de tête, fatigue) s'apparentant à ceux de la grippe. D'autant plus qu'en Norvège, la maladie a disparu depuis plus de 200 ans. Un médecin finit par faire le lien avec la rage, mais il est déjà trop tard pour agir.
Choquée, la famille de la victime souhaite que le vaccin contre la rage soit désormais obligatoire pour les personnes qui voyagent dans les zones à risque (Asie, Afrique, Amérique du Sud). En Norvège comme en France, il est simplement recommandé.
La rage a une issue toujours fatale
On estime que la rage fait 59 000 décès chaque année dans le monde. Il s'agit d'un virus présent dans la salive des animaux infectés (chien, animal sauvage, etc.) qui se transmet à l'homme le plus souvent par morsure, griffure ou encore léchage sur une peau égratignée.
Selon l'Institut Pasteur, "aucun cas de rage humaine acquise sur le territoire français métropolitain n’a été rapporté depuis 1924". La découverte du vaccin contre la rage par Louis Pasteur en 1885 explique cette tendance favorable. Celui-ci peut-être injecté en prévention ou après une morsure. Dans ce cas, c'est en effet le seul traitement possible, qui doit être administré très rapidement, avant l'apparition des premiers symptômes. Car lorsque la maladie est déclarée, "l'issue est toujours fatale".
Que faire en cas de morsure ?
En cas de morsure, le site du ministère de l'Agriculture rappelle qu'il est capital de :
"- nettoyer immédiatement la plaie avec de l’eau et du savon, rincer abondamment et appliquer une solution antiseptique ;
- consulter rapidement un médecin, qui pourra selon le contexte orienter la personne mordue vers un centre antirabique et effectuer une mise à jour de la vaccination antitétanique ;
- ne pas manipuler les animaux sauvages ou errants surtout lorsqu’ils sont trouvés malades ou blessés ;
- acheter tout animal de compagnie selon les circuits légaux afin d’éviter la réintroduction de la rage en France, et limiter les risques pour soi-même ou les autres."
"Norwegian tourist, 24, dies of rabies after she's bitten by a puppy she rescued while on holiday in the Philippines". Daily Mail. 10 mai 2019.
"Rage". Institut Pasteur.
"Le vaccin contre la rage". Vaccination Info Service.
"Rage : informations grand public et voyageurs". Ministère de l'Agriculture. 10 avril 2018.