Cancers gynécologiques : sept idées reçues qui mettent la santé des femmes en danger
Un début d’année à l’image de la femme. Avec le mois d’octobre qui met en lumière la sensibilisation au cancer du sein, le mois de septembre, lui, s'intéresse aux cancers gynécologiques. L’objectif : améliorer le dépistage, la recherche, les traitements et, in fine, la prise en charge de toutes celles concernées par ce fléau que représente le cancer gynécologique. Et elles sont nombreuses. Selon la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer, 79 000 femmes sont touchées chaque année.
Ces cancers regroupent ceux du sein, du col de l’utérus, de l’endomètre, de l’ovaire, du vagin et de la vulve. En France, ils représentent près de 28 % de la mortalité par cancer chez la femme.
Des premiers signes souvent inaperçus
Ce qui fait leur dangerosité, c’est la discrétion des premiers signes. Exemple : le cancer de l’ovaire provoque très peu de symptômes en début de maladie. Lorsque ceux-ci deviennent visibles, il est parfois trop tard. “Aucune manifestation inhabituelle ne doit être négligée, toutes doivent faire l’objet d’un avis médical rapide”, avertit la fondation.
D’où l’importance du dépistage. “Un suivi gynécologique régulier, le respect des dépistages organisés et la vaccination HPV pour les jeunes filles et les garçons constituent des leviers majeurs pour réduire les risques et améliorer la survie”, précise un communiqué de la fondation publié le 17 septembre 2025.
Encore aujourd’hui, de nombreuses idées reçues planent au-dessus de ces maladies, ce qui constitue souvent un frein aux examens de dépistage. Afin de démêler le vrai du faux, la Fondation ARC donne la parole au Pr Alexandra Leary, médecin oncologue et responsable de recherches translationnelles sur les cancers gynécologiques à Gustave Roussy. En voici un diaporama.
Une fois ménopausées, les femmes n’ont plus de risques de développer un cancer gynécologique
FAUX – Les cancers gynécologiques sont plus fréquents après la ménopause, surtout les cancers de l’ovaire et de l’endomètre. D’ailleurs, il convient de consulter immédiatement pour tout saignement vaginal après la ménopause.
Les cancers gynécologiques sont héréditaires
FAUX – La majorité des cancers gynécologiques ne sont pas héréditaires. Toutefois, 25 % des cancers de l’ovaire sont héréditaires et associés à une mutation du gène BRCA, et 3 à 4 % des cancers de l’endomètre sont héréditaires dans le cadre d’un syndrome de Lynch. En cas de mutation héréditaire, les apparentés se verront proposer un suivi personnalisé et des stratégies préventives.
Le principal cancer gynécologique après le cancer du sein est le cancer de l’endomètre
VRAI – Le cancer de l’endomètre touche plus de 8 000 femmes par an en France. Il se développe dans le corps de l’utérus et concerne, dans l’immense majorité des cas, des femmes ménopausées (environ 95 %), l’âge moyen des patientes au moment du diagnostic étant de 68 ans.
La vaccination contre les infections HPV (human papillomavirus) concerne autant les garçons que les filles
VRAI – La vaccination contre l’HPV protège contre des cancers féminins comme le cancer du col de l’utérus, de la vulve et du vagin, mais pas seulement ! Elle protège aussi contre les cancers de la gorge, du pénis et du canal anal. L’HPV est une infection contagieuse qui touche les femmes et les hommes, il faut donc vacciner tout le monde.
Après une hystérectomie, je n’ai pas besoin de suivi gynécologique
FAUX – Les cancers gynécologiques ne touchent pas que l’utérus. Après une hystérectomie, avoir un suivi gynécologique régulier est important pour dépister les autres cancers féminins potentiels ou pathologies gynécologiques.
Je n’ai plus besoin de réaliser de frottis si je suis vaccinée contre le HPV
FAUX – La vaccination ne protège pas contre tous les types de HPV. Elle n’élimine donc pas totalement le risque de développer un cancer du col de l’utérus. Même vaccinée, une femme doit réaliser un suivi gynécologique et un dépistage réguliers.
Le dépistage organisé du cancer du col de l’utérus permet de détecter le cancer de l’endomètre
FAUX – L’endomètre est la muqueuse qui tapisse l’intérieur de l’utérus. Ce n’est pas le col de l’utérus mais le corps de l’utérus. Chez les femmes réglées, cette muqueuse s’épaissit sous l’effet des hormones durant la première partie du cycle. En l’absence de fécondation, une partie de l’endomètre est évacuée : ce sont les règles. En cas de cancer, les cellules de l’endomètre se multiplient de façon anarchique, formant une tumeur. Si la maladie n’est pas dépistée et soignée à temps, elle peut s’étendre au muscle utérin ou aux organes voisins.