
C’est une nouvelle qui fait du bruit sur la scène politique aux Etats-Unis : ce vendredi 16 mai 2025, l’ancien président Joe Biden a été diagnostiqué avec un cancer de la prostate. Depuis plusieurs mois déjà, et durant la fin de son mandat, l’ex-président était apparu affaibli, jusqu’à ne presque plus apparaître publiquement. Il s’était finalement retiré de la dernière course à la présidentielle en juillet 2024, laissant présager une santé fragile. Il a été examiné la semaine dernière pour des symptômes urinaires, ce qui a mené à ce diagnostic.
Le communiqué, publié par son bureau, fait état d’une forme agressive de la maladie, diagnostiquée au stade 9 sur le score de Gleason, qui mesure sur 10 les cancers de la prostate. Joe Biden aurait même développé une métastase à l’os, ce qui laisse suggérer une forme invasive. En revanche, le communiqué décrit également un type de cancer dont les traitements sont souvent efficaces : il s’agit des cancers hormonodépendants.
Quelle différence pour un cancer hormonodépendant ?
Mais que signifie un cancer hormonodépendant, et en quoi diffère-t-il des autres formes de la maladie ? Aussi appelés hormonosensibles, ces cancers sont ceux pour lesquels les hormones sexuelles amplifient la prolifération. Ce phénomène est dû au fait que certaines cellules cancéreuses sont pourvues de récepteurs : lorsque ces derniers sont très nombreux, les hormones sexuelles s’y accrochent, stimulant ainsi leur multiplication, et donc le développement de la tumeur. En revanche, seules les cellules avec ce récepteur se développent.
Le cancer hormonodépendant le plus connu est le cancer du sein. Pour celui-ci, les récepteurs présents captent deux hormones féminines : les œstrogènes et souvent la progestérone. Cette forme représente 60 à 70 % des cancers du sein, qui reste le cancer le plus fréquent chez les femmes dans le monde.
Mais ces dernières ne sont pas les seules touchées par les cancers hormonodépendants, comme le prouve Joe Biden. Cette forme de la maladie concerne également l’écrasante majorité des cancers de la prostate. Or, il s’agit du deuxième cancer le plus répandu chez l’homme, bien qu’il présente une chance de survie de 93 % à cinq ans. Dans ce cas, c’est l’hormone masculine de la testostérone, sécrétée par les testicules, qui se fixe sur les cellules dotées d’un récepteur.
Un traitement spécifique pour les cancers hormonodépendants
La bonne nouvelle, c’est que de par cette particularité hormonale, les cancers hormonodépendants bénéficient de traitements spécifiques, considérés plutôt efficaces. Ces techniques sont rassemblées sous le nom d’hormonothérapie. Pour les cancers de la prostate, elles incluent :
- la chirurgie : la pulpectomie consiste à retirer la pulpe des testicules, et l’orchidectomie correspond à l’ablation des testicules
- la radiothérapie : des rayons ionisants à haute densité sont projetés sur les cellules cancéreuses afin d’en altérer l’ADN.
- les médicaments à base d’hormones féminines (œstrogène ou progestérone)
- les médicaments anti-androgènes, qui bloquent la synthèse de la testostérone.
- les médicaments qui stoppent la production de testostérone, comme les analogues ou antagonistes de l’hormone de libération de la lutéinostimuline, ou encore les inhibiteurs de la synthèse des androgènes.
Ce sont certainement ces choix qui s’offrent à Joe Biden, dont l’équipe médicale explore actuellement les options de traitement. La chirurgie et la radiothérapie, plus lourdes, sont désormais souvent écartées. La décision dépend de plusieurs facteurs, et le traitement peut combiner plusieurs techniques. Dans le cas d’une solution médicamenteuse, il pourrait s’agir, dans le cas de l’ex-président, d’un traitement à vie.
Des effets secondaires distincts des traitements classiques
L’hormonothérapie étant différente des traitements classiques contre le cancer, ses effets secondaires varient également. Ces derniers diffèrent selon chaque personne, et apparaissent parfois jusqu’à plusieurs semaines, voire mois, après le début du traitement ! Ils sont liés à la privation d’hormones, et pour le cancer de la prostate, ils peuvent inclure :
- de la fatigue
- un dysfonctionnement érectile
- une baisse de libido
- un gain de poids
- des bouffées de chaleur
- des sautes d’humeur, voire une dépression
- des nausées, vomissements et troubles intestinaux
- des os plus fragiles
- etc…
En plus du suivi par un oncologue, des rendez-vous médicaux avec d’autres professionnels de santé (psychologue, nutritionniste…) peuvent s’avérer essentiels.