Cet animal microscopique (tardigrade) pourrait protéger des effets néfastes de la radiothérapieImage d'illustrationIstock

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Il est invisible à l'œil nu et peut survivre à presque tout. Chaleur extrême, froid polaire ou changement de pression, le tardigrade est quasi immortel. "L’espèce Ramazzotius varieornatus est sans doute la plus étudiée. Cette espèce a d’ailleurs été envoyée dans l’espace durant une dizaine de jours afin d’étudier sa capacité de survie dans le vide spatial, à 270 km d’altitude, en 2007", explique le site du Muséum d'histoire naturelle. Il est capable de résister à des niveaux de radiations extrêmes, et c'est pour cette raison que les scientifiques se sont intéressés à cet animal dans une étude publiée le 26 février 2025 dans la revue Nature.

Quel est le rôle du tardigrade ?

"Là où les humains résistent à des doses de 8 Gy de rayons gamma, des expériences ont montré que les tardigrades, surnommés les petits oursons d’eau, survivent très bien à des doses de 5 700 Gy de rayons X", explique l’institut. C’est grâce à une protéine qu’il réussit cet exploit. Surnommée Dsup, cette dernière s'attache aux brins d'ADN et agit comme un bouclier qui les protège des radiations.

Quels sont les effets négatifs de la radiothérapie ?

Des scientifiques de l’université de l’Iowa, aux États-Unis, se sont alors intéressés de plus près à cette protéine. Et si elle pouvait être utile à l’homme pour le protéger des effets néfastes de la radiothérapie ? Ils ont alors utilisé la technologie de l'ARN messager sur des souris pour leur permettre de produire la protéine Dsup. La bouche et le rectum de ces petits rongeurs ont ensuite été exposés à des radiations. Un choix qui n’a rien du hasard : ces zones sont fréquemment ciblées par la radiothérapie.

Verdict : les souris ont été protégées des dégâts liés aux radiations sans entraver les effets bénéfiques de la radiothérapie. "Les dommages à l'ADN induits par les radiations ont été réduits d'environ 40 %", précisent les chercheurs américains dans l'étude.

Bien qu'encourageante, cette étude est encore expérimentale et nécessite plus de recherches pour être testée sur l'être humain. Cependant, l'équipe de chercheurs prévoient de créer une version améliorée de cette protéine, moins susceptible de provoquer une réponse indésirable du système immunitaire.