Aspartame et cancer : pas de panique !Adobe Stock
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Le verdict est tombé le 3 juillet dernier : l’aspartame, un édulcorant très populaire pour remplacer le sucre (notamment présent dans les sodas et certaines barres chocolatées) est "possiblement cancérogène pour les humains", selon le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), une instance de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Aspartame : depuis longtemps sous le radar des autorités de santé

Comme l’explique le ministère de la Santé, l’aspartame est "une poudre blanche inodore, faible en calories, et qui pourtant donne une saveur sucrée aux produits". Son pouvoir sucrant est considéré comme 200 fois supérieur à celui du sucre.

"Ainsi, il est utilisé en tant qu’édulcorant intense dans les aliments ou en tant qu’édulcorant de table lorsqu’il est conditionné en petits sachets destinés à saupoudrer les aliments afin de rehausser leur saveur sucrée", ajoute le ministère. L’aspartame est notamment prisé des personnes qui souhaitent réduire leur consommation de sucre.

La première autorisation de mise sur le marché a été accordée par les États-Unis en 1974. Quelques mois plus tard, elle était suspendue à cause de possibles effets toxiques et cancérogènes sur le cerveau découverts lors d’études expérimentales. En 1981, le pays autorisait à nouveau l’édulcorant après la publication de nouvelles études faites en laboratoire sur des animaux.

Plus de 90 autres pays l’ont également autorisé, comme la France en 1988. En Europe, la présence de l'aspartame dans un produit est signifiée grâce au code E 951. L'édulcorant est également utilisé dans plus de 600 médicaments.

L’aspartame est toujours resté sous surveillance, et de nombreuses études se sont penchées sur ses potentiels risques. Parmi eux, le risque d’accouchement prématuré ainsi qu’un potentiel effet cancérogène. Le Circ en a donc remis une couche, d’où une méfiance grandissante parmi la population.

“Cela ne signifie pas que l’aspartame est associé au cancer”

Cependant, il faut savoir raison garder : ce n’est pas parce que vous avez pris de l’aspartame de temps en temps que vous allez développer un cancer ! Dans sa version américaine, le HuffPost cite les avis de plusieurs experts sur le sujet. Tout d’abord, comme le précise l'administration américaine des denrées alimentaires et des médicaments (FDA) dans un communiqué : “L’expression “possiblement cancérigène pour les humains” ne signifie pas que l’aspartame est associé au cancer.”

En outre, le Circ vise une quantité d’aspartame bien précise. C’est en effet la consommation d’au moins 40 mg de cet édulcorant par kilogramme de poids chaque jour qui deviendrait dangereuse. L’équivalent de 12 canettes de Coca-Cola light par jour pour une personne de 59 kg.

L’annonce faite par le Circ “affirme clairement que, malgré certaines preuves mettant en avant un lien faible entre la consommation d’aspartame et l’occurrence de certains cancers, le consommateur typique d’aspartame ne prend pas de risques et ne doit pas s’inquiéter”, rassure dans les colonnes du HuffPost le pharmacologue et chercheur Georgios Kryiazis.

Aspartame : seule une consommation extrême serait dangereuse

Le pharmacologue ajoute que la consommation journalière d’aspartame maximale fixée par l’OMS ne représente pas la consommation moyenne quotidienne des consommateurs américains, qui ingèrent l’équivalent d’environ deux canettes de soda light par jour. Même les plus gros consommateurs de cet édulcorant ne consomment, en général, pas plus de l’équivalent de cinq ou six canettes par jour, affirme Georgios Kryiazis.

En comparaison, “un peu moins d’un Français sur cinq (19%) déclare consommer de l’aspartame” et “la consommation est réalisée en faible quantité, puisqu’en moyenne, les consommateurs ingèrent 60,3 mg par jour d’aspartame”, indique le site spécialisé dans l’actualité de l’industrie agroalimentaire AgroMedia.

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