Comprendre les inconforts intimes après 50 ansAdobe Stock
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14 millions de Françaises sont concernées par la ménopause.

Elle se caractérise par l’arrêt du fonctionnement du cycle ovarien et une baisse du taux d’œstrogènes dans le sang.

Les symptômes sont nombreux et répertoriés comme suit sur le site de l’OMS :

  • les bouffées de chaleur et sueurs nocturnes,
  • les changements dans la régularité et le flux du cycle menstruel, aboutissant à l’arrêt définitif des règles,
  • la sécheresse vaginale, les douleurs pendant les rapports sexuels et l’incontinence,
  • les troubles du sommeil/insomnies, et
  • les changements d’humeur, la dépression et/ou l’anxiété.

Toujours d’après l’OMS, la plupart des femmes vivent leur ménopause entre 45 et 55 ans.

Les fuites urinaires, un inconfort qui peut être traité

Les types de fuites urinaires sont au nombre de deux :

  • L’urgence mictionnelle. La vessie est trop active. Le muscle de la vessie se contracte un peu trop régulièrement, lorsqu’on ne s’y attend pas. Cela va pousser la perte d’urines.
  • Et il y également l’incontinence urinaire d’effort. Cela correspond à un périnée insuffisant.

« Le périnée est un muscle. En vieillissant, certains muscles perdent des fibres. Il convient donc de travailler son périnée. Les femmes peuvent faire des contractions seules chez elles si elles savent faire ou bien aller voir un kinésithérapeute qui peut expliquer comment faire. Il faut anticiper par contraction périnéale tout effort » explique Dr Brigitte Letombe.

En début de ménopause, une femme sur deux souffre d’atrophie vulvo-vaginale

La muqueuse vulvaire vaginale est une muqueuse qui est en bonne santé quand elle a une imprégnation oestrogénique (hormone sexuelle féminine) suffisante. La ménopause incombe l’arrêt de la sécrétion, par les ovaires, d’œstrogènes, ce qui peut entraîner une atrophie vaginale. Celle-ci est caractérisée par la perte de souplesse et l’amincissement des parois du vagin.

« Je fais souvent la comparaison avec la bouche. Imaginez qu’il n’y ait plus de salive, que cela devienne sec, qu’il y ait un frottement. Cela entraînerait des petits saignements et des petites brûlures. Il se produit la même chose au niveau vaginal. Il faut qu’il y ait une bonne trophicité pour qu’il y ait un minimum de desquamation au niveau de la paroi vaginale et un minimum de sécrétions. Sans cela, la muqueuse est sèche et s’atrophie » détaille la gynécologue.

L’atrophie vaginale peut provoquer des vaginoses

Un inconfort vaginal peut en provoquer un autre comme dans le cas des vaginoses. Celles-ci sont caractérisées par des pertes liquides et malodorantes. Elles peuvent être très gênantes et provoquer la sensation de ne pas être propre.

« L’épithélium (tissu formé de cellules juxtaposées) du vagin est composé de plusieurs couches de cellules (strats). Et moins il y a d’œstrogènes, moins il y a de strats. La muqueuse est de ce fait très fine. Dans le cas d’une muqueuse bien épaisse, ses cellules superficielles contiennent du glycogène dont le microbiote vaginal se nourrit. Ceci permet de maintenir le pH de l’épithélium vaginal. Mais lorsque la muqueuse s’atrophie, ce glycogène n’est plus produit. Ceci entraîne un déséquilibre du microbiote (flore vaginale composée d’une multitude de micro-organismes) et souvent des vaginoses. Les bactéries se développent trop car le pH n’est plus adapté » explique la spécialiste.

La vaginose se traite via des traitements spécifiques puisqu’il s’agit d’une bactérie qui s’est développée en quantité anormale. Il convient ensuite de maintenir l’hydratation de la muqueuse vaginale.

Maintenir l’hydratation de la muqueuse vaginale, la clé pour lutter contre les sécheresses ou l’atrophie vaginale

En plus d’un traitement hormonal qui peut être prescrit afin de lutter contre les désagréments liés à la ménopause, certaines femmes peuvent se voir prescrire des œstrogènes ou des androgènes locaux dans le but d’hydrater la paroi vaginale. « Cela va permettre de retrouver un pH équilibré et un microbiote » ajoute la gynécologue.

Pour les femmes qui ne souhaitent pas prendre ces traitements, la gynécologue recommande l’utilisation, à minima, de produits hydratants facilement trouvables en pharmacie. L’utilisation d’un gel lavant adapté à la toilette intime est également préconisée pour préserver l’hydratation. Les gels lubrifiants quant à eux peuvent être utilisés lors des rapports sexuels.

La ménopause, un tabou en France qui doit être levé

Cette étape de la vie d’une femme est bien souvent taboue, à hauteur de 41%d’après un sondage Essity.

Les femmes n’osent pas en parler car elles vivent leur ménopause comme une fatalité sur le plan sexuel comme l’explique la gynécologue : « Lors des rapports sexuels, les femmes peuvent avoir des douleurs. Elles ont l’impression d’avoir une moins bonne lubrification et que cela est dû à la vieillesse, que cela ne fonctionnera plus. Le partenaire ne le vit pas bien non plus car il pense que la femme n’a pas de désir, mais cela est faux puisqu’elle a un fonctionnement vasculaire qui a changé et qui ne permet plus de lubrifier le vagin comme avant. Cela a des répercussions sur l’estime d’elles-mêmes. Elles s’étonnent de ne plus fonctionner correctement. »

Pourtant, de simples explications accompagnées d’un traitement adapté peuvent permettre de palier la plupart des inconforts liés à la ménopause. « Je suis consternée de voir que d e nombreuses femmes ont des problèmes comme une atrophie vaginale, qu’elles n’en parlent pas et qu’elles pensent que c’est normal étant donné leur âge. Un syndrome génito-urinaire ne devrait pas exister car des solutions sont proposées ! Il est terrible que les femmes n’en parlent pas parce qu’elles finissent par ne plus avoir de sexualité à cause de la douleur… » regrette Dr Brigitte Letombe

Selon la spécialiste, la parole autour de la ménopause devrait se libérer. « Aujourd’hui, pour une femme en France, dire que l’on a 50 ans et que l’on est ménopausée est terrible. J’ai reçu récemment une patiente à qui j’ai annoncé sa ménopause qui a réagi en me disant qu’elle ne le dira pas à son mari… Les femmes gèrent leur ménopause comme elles peuvent alors que des solutions existent » conclut Dr Brigitte Letombe.

A ce jour, seulement 6% des femmes qui ont des symptômes gênants liés à la ménopause ont un traitement hormonal.

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