Plus efficace pour notre cerveau que les exercices cognitifs : cette activité que l’on adore et qui ne demande absolument aucun effort ! 

Votre cerveau vieillit à chaque seconde qui passe. Pourtant, une arme redoutable contre ce déclin se cache dans l'activité la plus banale qui soit : les petites discussions quotidiennes que vous menez avec votre boulanger, votre voisin ou vos collègues. Vous l’avez compris, bavarder, discuter de la pluie ou du beau temps, prendre des nouvelles ou même médire fait du bien à notre santé mentale en général et à notre cerveau en particulier. Car ces échanges apparemment anodins constituent une véritable gymnastique cérébrale et bavarder nous stimule sur de nombreux plans. Vous en doutez ? Ce sont pourtant les neurosciences qui le disent. 

Pourquoi faut-il stimuler son cerveau quand on vieillit ? 

Passé la quarantaine, les connexions neuronales se fragilisent progressivement. Ce vieillissement cérébral normal s'accompagne d'une diminution de la réserve cognitive, cette capacité du cerveau à compenser les altérations liées à l'âge. Pour maintenir ses performances, le cerveau a besoin d'une stimulation régulière et variée. 

Cette stimulation passe  passe par tout un tas d'activités du quotidien : retenir la liste de courses ou faire des jeux de logiques, comme les puzzles ou même les jeux sur le smartphone, apprendre (une nouvelle langue, une nouvelle activité), écouter de la musique, etc. Le bavardage, loin d’être une activité inutile pour le cerveau, est au contraire aussi stimulant pour les neurones que certaines de ces activités, et même plus intéressant car il agit sur plusieurs dimensions. Chaque échange active simultanément plusieurs régions cérébrales, créant un entraînement neuronal d'une richesse insoupçonnée.

Les mécanismes neurologiques du bavardage

Quand vous bavardez, votre cerveau s'embrase littéralement. Le cortex préfrontal, chef d'orchestre de vos fonctions exécutives, coordonne la planification de vos réponses, l'adaptation à votre interlocuteur et la prise de décisions en temps réel. Simultanément, l'hippocampe renforce votre mémoire de travail et enrichit votre mémoire sémantique, tandis que les aires du langage peaufinent votre fluidité verbale.

Cette activation multifocale maintient et renforce les réseaux neuronaux, créant de nouvelles connexions. 

Plus encore, l'exigence cognitive d'une interaction en face à face dépasse largement celle d'activités solitaires : interpréter les expressions faciales, décoder le ton de la voix, analyser les gestes, s'adapter constamment au discours de l'autre… tout ceci favorise la synchronisation intercérébrale, c’est un phénomène fascinant où deux cerveaux s'accordent lors d'une conversation.

Mais ce n’est pas tout, contrairement à d’autres activités purement cérébrales, bavarder stimule également notre système hormonal. Ce qui joue sur notre humeur. Enfin, les interactions sociales sont essentielles pour préserver la santé mentale car elles aident à sortir de l’isolement, qui pèse sur le quotidien de nombreux Français, notamment du côté des plus âgés. 

Comment cultiver l’art de la conversation pour faire du bien à son cerveau ? 

Vous n’êtes pas du genre bavard ? Vous êtes timide ? Vous n’osez pas poser de simples questions par peur d’être rabroué ? Tout ceci peut s'apprendre et se travailler : si c’est un peu difficile, apprenez des phrases par cœur, elles viendront spontanément au moment opportun. 

Avec les personnes que vous connaissez bien, travaillez les questions ouvertes (dont la réponse n’est pas simplement oui ou non), car elles peuvent plus facilement déboucher sur une conversation à bâtons rompus. Au lieu de demander à votre voisine si ses vacances étaient agréables, demandez-lui plutôt “qu’as-tu préféré de tes vacances, quels sont les lieux que tu me recommandes?” Et restez attentif aux réponses. L’art de l’écoute est aussi très important. 

Votre attitude est aussi importante : un sourire, quand il accompagne un simple bonjour peut déboucher plus facilement sur un échange qu’un visage fermé.