
La démence touche des millions de personnes dans le monde et constitue un enjeu de santé publique majeur. Cette affection regroupe différents troubles neurodégénératifs, comme la maladie d'Alzheimer, qui affectent progressivement les fonctions cognitives, la mémoire et l'autonomie des patients. Si l'âge et la génétique jouent un rôle déterminant dans son apparition, les recherches scientifiques démontrent que des facteurs environnementaux et des habitudes quotidiennes peuvent influencer de manière significative le risque de développer ces pathologies.
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Apprendre une langue étrangère diminue le risque de démenceLes neurologues, en tant qu'experts du fonctionnement cérébral, appliquent souvent des stratégies spécifiques pour préserver leur cerveau et retarder le déclin cognitif. Certaines de ces pratiques peuvent sembler surprenantes, mais elles reposent sur des bases scientifiques solides et peuvent inspirer tout un chacun à prendre soin de son cerveau au quotidien. Voici cinq habitudes inhabituelles qu'ils intègrent dans leur routine pour maintenir une bonne santé cérébrale.
Faire des tâches avec leur main non dominante
Se brosser les dents, écrire quelques mots ou même utiliser des couverts avec la main opposée à son habitude stimule des connexions neuronales inédites. Cette technique favorise la neuroplasticité, c’est-à-dire la capacité du cerveau à s’adapter et à créer de nouvelles connexions neuronales. En renforçant ces connexions, cette simple habitude permet d'améliorer la coordination et de ralentir le déclin cognitif.
Intégrer l’improvisation et la nouveauté dans le quotidien
Les neurologues savent que le cerveau adore la nouveauté. Prendre un itinéraire différent pour aller au travail, cuisiner une recette inconnue ou encore apprendre une nouvelle langue active des zones cérébrales dormantes. L’exploration et l’expérimentation de nouvelles activités permettent de stimuler la création de nouvelles connexions synaptiques et de renforcer la réserve cognitive, un facteur clé dans la prévention des troubles neurodégénératifs.
Multiplier les interactions sociales en personne
Plutôt que d’envoyer un e-mail ou un message, certains neurologues font l’effort d’aller parler directement à leurs collègues. Cette habitude, bien qu'elle paraisse anodine, a un impact majeur sur la cognition. Des études montrent que maintenir un réseau social actif stimule la mémoire, renforce la résilience cognitive et réduit le risque de développement de maladies neurodégénératives comme Alzheimer. Le contact humain direct sollicite différentes parties du cerveau impliquées dans l’attention, la reconnaissance des émotions et la prise de décisions.
Danser régulièrement
La danse est une activité complète qui sollicite à la fois le corps et l’esprit. Elle mobilise plusieurs fonctions cérébrales essentielles : la mémoire, pour retenir les pas et les enchaînements, la coordination, pour exécuter les mouvements avec fluidité, et l’équilibre, pour éviter les chutes. En plus de ses bienfaits physiques, comme l’amélioration de la souplesse et de l’endurance, elle agit positivement sur le moral en réduisant le stress et en stimulant la production d’endorphines et de dopamine, des neurotransmetteurs liés au plaisir et à la motivation.
Une étude menée par le Albert Einstein College of Medicine en 2003 et publiée dans le New England Journal of Medicine a démontré que la danse régulière réduisait le risque de démence de 76 %, un effet plus significatif que d’autres activités cognitives comme la lecture (35 %) ou les jeux de société (47 %). Les chercheurs ont attribué cet effet à la combinaison unique de stimulation mentale, d’interactions sociales et d’activité physique qu’offre la danse. Par ailleurs, une étude de Frontiers in Aging Neuroscience (2017) a révélé que la danse pouvait inverser certains signes du vieillissement cérébral chez les personnes âgées, notamment en augmentant le volume de l’hippocampe, une zone clé pour la mémoire et l’apprentissage. De plus, la danse sociale ou en groupe renforce le lien social, un facteur essentiel pour préserver une bonne santé mentale. Cette discipline, accessible à tous, offre donc une solution ludique et efficace pour entretenir son cerveau tout en cultivant le plaisir du mouvement.
Pratiquer la méditation et la pleine conscience
Les bienfaits de la méditation sur le cerveau sont largement documentés par les neurosciences. Cette pratique millénaire agit directement sur la gestion du stress chronique, un facteur aggravant du déclin cognitif, en réduisant la production de cortisol, l’hormone du stress. En méditant régulièrement, on améliore son attention, sa concentration et sa mémoire, car les connexions neuronales des régions associées aux fonctions exécutives deviennent plus solides et efficaces.
Une étude de Harvard University, publiée en 2011 dans la revue Psychiatry Research: Neuroimaging, a montré que huit semaines de méditation de pleine conscience augmentaient la densité de la matière grise dans l’hippocampe, la région du cerveau impliquée dans la mémoire et l’apprentissage. Une autre étude, publiée dans JAMA Internal Medicine en 2014, a révélé que la méditation pouvait réduire significativement les symptômes d’anxiété et de dépression, contribuant ainsi à une meilleure résilience cognitive. De nombreux neurologues et psychologues recommandent quelques minutes de méditation par jour, notamment au réveil ou avant de dormir, pour entraîner l’esprit à rester centré sur l’instant présent.
La pleine conscience, qui consiste à porter une attention bienveillante à ses sensations et pensées sans jugement, permet de réduire l’anxiété, d’améliorer la qualité du sommeil et d’augmenter la résilience cognitive. En intégrant cette pratique dans le quotidien, il est possible de ralentir le vieillissement cérébral et de renforcer la capacité du cerveau à s’adapter aux défis de la vie !