Oubli bénin ou Alzheimer : faites le test !
Face à des trous de mémoire, l'inquiétude peut vite s'installer. Pourtant, tous les oublis ne se valent pas. Un épisode de stress, une forte fatigue ou le simple vieillissement cognitif normal peuvent entraîner des défaillances ponctuelles. La clé pour distinguer un oubli bénin d'un trouble de type Alzheimer ne réside pas dans l’oubli lui-même, mais dans sa nature. L'oubli bénin concerne une information précise, comme l'endroit où l'on a garé sa voiture, mais la capacité à la retrouver en reconstituant son parcours reste intacte. Le souvenir finit par revenir. La véritable alerte survient lorsque ce n'est plus une information qui est perdue, mais une fonction.
La distinction clé : l'information contre la fonction
Le principe fondamental appliqué par les spécialistes repose sur cette nuance : l'oubli de capacité est bien plus préoccupant que l'oubli d'information. Oublier temporairement le prénom d'un proche est une chose ; oublier l'existence même de cette personne en est une autre. C’est cette perte de la connaissance même de l'information qui doit alerter. La règle des gériatres pour évaluer un trouble cognitif se concentre sur l'impact de l'oubli sur la vie quotidienne. Le signal le plus sérieux est la perte progressive et récurrente d'une compétence acquise. Il peut s'agir de ne plus savoir comment utiliser un appareil familier, comme une télécommande, ou de devenir incapable de suivre les étapes d'une recette pourtant maintes fois réalisée.
Trois signaux d'alarme qui justifient une consultation
Certains symptômes, lorsqu'ils se répètent et s’associent, imposent un avis médical rapide. Le premier signe majeur est une perte de mémoire qui affecte directement les activités journalières, marquée par la répétition incessante des mêmes questions au cours d'une conversation. La personne peut nier avoir reçu une information quelques minutes auparavant. Le deuxième est la difficulté à exécuter des tâches familières, qu'il s'agisse de gérer un budget, de planifier une sortie ou simplement de s'habiller de manière cohérente. Enfin, la confusion temporelle et spatiale, comme perdre la notion des saisons ou se sentir désorienté dans son propre quartier, constitue un signe d'alerte pour Alzheimer qui commande une attention immédiate.
Au-delà de la mémoire : d'autres troubles à surveiller
La maladie d'Alzheimer ne se limite pas aux seuls oublis. D'autres troubles cognitifs et comportementaux doivent attirer l'attention. Des problèmes de langage peuvent apparaître, avec une difficulté à trouver des mots simples ou à suivre une conversation. La personne peut aussi se mettre à égarer des objets et à les ranger dans des lieux totalement incongrus, comme ranger un téléphone dans le réfrigérateur, sans aucune capacité à retracer ses pas pour le retrouver. Des changements de personnalité ou d'humeur sont également fréquents : une anxiété nouvelle, une méfiance inhabituelle, une apathie marquée ou un retrait des activités sociales autrefois appréciées sont autant de signaux à ne pas négliger pour l'entourage.
Le diagnostic précoce, une étape essentielle
Le fait qu'une personne se plaigne activement de sa mémoire est souvent paradoxalement rassurant pour les médecins. Cela démontre qu'elle a encore conscience de ses difficultés. L'alerte est maximale quand le patient ne s'en plaint plus, signe que la conscience même du trouble disparaît. Il est alors essentiel de consulter, d'autant que la plainte mémorielle peut masquer d'autres causes, parfois réversibles, comme une dépression, des carences vitaminiques ou les effets secondaires d'un médicament. Devant la répétition des signes évoqués, la question de savoir quand consulter pour un trouble de la mémoire trouve une réponse claire : sans tarder. Seul un spécialiste pourra poser un diagnostic différentiel et orienter la prise en charge.
En attendant, faites le test ci-dessous et vous découvrirez si vos pertes de mémoire sont un signe normal (dû à la fatigue, au vieillissement ou autre) ou au contraire un signal d’alerte (d’une potentielle maladie neurodégénérative).
Afficher les sources de cet article