Semaine mondiale de l’allergie : pourquoi de plus en plus de chocs anaphylactiques ? Istock

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Une allergie ? Pas vraiment grave, pensez-vous. C’est une erreur, un simple aliment (par exemple) qui plus est courant et inoffensif dans d’autres conditions, peut provoquer la mort en quinze minutes.

Cette année, à l’occasion de la semaine mondiale de l’allergie, les professionnels et les associations mettent le focus sur cette complication gravissime de l’allergie. Le choc anaphylactique, puisque c’est ce dont nous parlons, sera au centre de la semaine de prévention et de sensibilisation organisée par le SYFAL, le Syndicat français des allergologues et l'ARCAA, l’Association de recherche clinique en allergologie et asthmologie. Au programme cette année, des webinaires, vidéos, podcasts et de nombreux autres outils, accessibles à tous, simplement depuis le site dédié : semaine-allergie.fr

Qu’est-ce que l’anaphylaxie ? Quelles différences avec l’allergie ?

L’anaphylaxie est la forme “la plus spectaculaire et dangereuse de l’allergie” indique l’Inserm, l’institut national de la santé et de la recherche médicale. C’est une réaction généralisée suite à la rencontre avec un allergène, le plus souvent de provenance alimentaire (dans 60% des cas) et malheureusement à risque de récidive. Il est donc impératif, dès la première alerte de cesser tout contact avec l’allergène.

L’allergie quant à elle se produit quand le corps réagit violemment à une substance pourtant inoffensive pour la plupart des gens - comme un aliment, un médicament, une piqûre d’insecte ou un allergène respiratoire. Mais, contrairement à une réaction allergique légère “l’anaphylaxie touche plusieurs organes en même temps (peau, respiration, digestion, cœur) et peut entraîner une chute brutale de la tension artérielle, des difficultés respiratoires, voire un arrêt cardiaque si elle n’est pas traitée immédiatement”, indique le communiqué de presse de la semaine mondiale de l’allergie.

L'anaphylaxie concerne environ 5 % des allergiques. Quand on sait que 20 à 25 % de la population est porteuse d’une maladie allergique, comme le rappelle le ministère de la santé, cela fait du monde ! “Le choc anaphylactique est lui-même la forme la plus sévère de l’anaphylaxie, précise encore l’Inserm. Potentiellement mortel, il constitue une urgence médicale absolue.”

Choc anaphylactique : des cas en augmentation constante ces dernières années

Il y a de plus en plus d'allergiques en France et dans le monde. Pour des raisons plurielles : dégradation de la qualité de l’air, mauvaise diversification alimentaire, multiplication des allergènes, réchauffement climatique (les pollens sont présents plus longtemps sur le territoire à cause des floraisons précoces)... Mathématiquement, les risques de chocs anaphylactiques enflent aussi. “En France, 5000 cas d’anaphylaxie sont recensés chaque année et hospitalisés, et ce chiffre est en constante augmentation. Certains patients arrivent trop tard ou ne maîtrisent pas les bons gestes, constate la Dre Séverine Fernandez, allergologue, présidente du SYFAL. Il est urgent de faire connaître cette réaction allergique extrême au plus grand nombre – car savoir reconnaître les premiers signes, c’est déjà sauver une vie.

Anaphylaxie : les signes d’urgence à repérer

On ne peut pas se permettre d’attendre, car sans action, la mort peut arriver en moins d’un quart d’heure. D’où l’intérêt de repérer rapidement les signes qui doivent inquiéter, où que l’on se trouve. “L’anaphylaxie peut survenir dans une cour d’école, dans une cuisine, dans la rue, un jardin public… La formation du grand public est une priorité absolue”, rappelle en effet la Dr Séverine Fernandez.

Listés par l’Inserm, voici les signes caractéristiques d’un choc anaphylactique :

  • Une difficulté à respirer, une sensation d’étouffement,
  • Une urticaire généralisée, des rougeurs, des démangeaisons,
  • Un gonflement des lèvres ou de la langue,
  • Un malaise, des vertiges, une chute de tension,
  • Des nausées, vomissements, douleurs abdominales,
  • Un sentiment de “mort imminente”.

Ces signes sont une urgence vitale, il faut appeler le 15 ou le 112 (numéro d’urgence européen). Les personnes à risque disposent en principe d’un stylo d’adrénaline - seul traitement d’urgence à utiliser - qu’elles doivent avoir toujours à proximité. L’injection doit être réalisée dès les premiers symptômes.