Méningite à méningocoque : quels signes doivent alerter ? Faut-il se vacciner ?Image d'illustrationIstock

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La méningite touche environ 600 personnes chaque année en France, avec une recrudescence affirmée ces dernières années, notamment depuis le Covid (on vous avait expliqué pourquoi ici).

Cette maladie bactérienne a encore frappé de façon dramatique lundi 3 février dernier. Une jeune femme de 18 ans est décédée des suites d’une méningite à méningocoque B à l’hôpital de Rennes, en Ille-et-Vilaine. Plusieurs membres de sa famille, présentant les mêmes symptômes, ont été pris en charge par le corps médical. D’après l'Agence régionale de santé (ARS), une quarantaine de cas contacts auraient été identifiés dans l’entourage de la jeune femme.

100 000 jeunes appelés à se faire vacciner dès lundi 3 mars

Dans un communiqué de presse publié ce vendredi 28 février 2025, l'ARS de Bretagne fait état d'une circulation active et inquiétante de la maladie sur le territoire et invite tous les jeunes de la métropole de Rennes âgés de 15 à 24 ans à se faire vacciner contre le méningocoque B, responsable de cette flambée de cas. 100 000 jeunes sont ainsi concernés par cette campagne d'une ampleur inédite en France.

L'ARS met également en place un numéro vert (appel gratuit au 0800 35 00 17) pour toutes les personnes qui auraient des questions par rapport à cette vaste campagne de vaccination. La ligne téléphonique est ouverte de 10 à 17 heures.

Le méningocoque est une bactérie responsable de méningite. Dans la majorité des cas, elle réside dans la gorge sans provoquer de symptômes. "Certaines souches hyper-invasives sont capables de passer dans le sang pour se propager dans le corps et provoquer des infections graves comme la septicémie (infection du sang) ou des méningites (lorsque la bactérie traverse la barrière qui sépare et protège le système nerveux central)", explique Jimmy Voisine, président de l'association Méningite France – Association Audrey.

"Ce n'est pas une maladie rare et le taux de mortalité de ces infections reste élevé"

Il existe plusieurs sérogroupes : A, B, C, W, Y et X, responsables de la quasi-totalité des cas de méningite dans le monde. "Le sérogroupe B est majoritaire en Europe", précise Jimmy Voisine.

En France, les infections à méningocoques touchent environ 600 personnes par an. "Ce n’est pas une maladie rare. Le taux de mortalité de ces infections reste élevé (10 %), malgré une bonne prise en charge." Ces bactéries peuvent aussi laisser des séquelles graves, comme des troubles neurologiques ou des amputations.

"Les personnes les plus à risque sont les jeunes entre 15 et 25 ans et les personnes âgées", rappelle le président de l'association.

Quels sont les symptômes de la méningite ? Raideur de la nuque, vomissement, fièvre...

Les symptômes se caractérisent le plus souvent par l’apparition d’une fièvre, de nausées ou de vomissements, ainsi que de maux de tête. La raideur de la nuque ou une gêne à la lumière sont souvent des signes d'alerte pour les médecins et doivent faire penser à une méningite.

La méningite à méningocoque est une urgence et doit être traitée rapidement par antibiothérapie. "C’est également une maladie à déclaration obligatoire auprès de l’Agence régionale de santé. Dès que l’agence est prévenue par le médecin, elle recherche les cas contacts afin qu’ils soient pris en charge", précise Jimmy Voisine.

"Les mesures préventives prises dans l’entourage du malade visent à éliminer la bactérie chez les porteurs asymptomatiques grâce à un traitement antibiotique, à réduire le risque de cas secondaires et à limiter la diffusion de la bactérie dans la population", souligne Jimmy Voisine.

La vaccination, un rempart essentiel en cas de circulation de la méningite

En complément de ces stratégies préventives, la vaccination reste un rempart essentiel. En France, la politique vaccinale contre le méningocoque a été modifiée en 2024. Le vaccin contre le sérogroupe C, obligatoire pour les nourrissons nés à partir du 1ᵉʳ janvier 2018, a été remplacé par une vaccination obligatoire avec un vaccin tétravalent (ACWY), comprenant une dose à 6 mois et une autre à 12 mois.

La vaccination contre le sérogroupe B devient également obligatoire selon le schéma suivant : première dose à l’âge de 3 mois, deuxième dose à 5 mois et dose de rappel à 12 mois (M3, M5, M12). "Nous demandons qu’elle soit également obligatoire pour les adolescents", indique le président de l’association.

Pour les seniors, la vaccination n'est pas recommandée. "Si un senior est à risque (système immunitaire fragilisé, ou lors d'un voyage dans une zone à risque) la vaccination est alors recommandée et remboursée pour les sujets fragiles", conclut Jimmy Voisine.

Sources

Interview avec Jimmy Voisine, président de l'association Méningite France – Association Audrey.

https://associationaudrey.fr/

https://www.bretagne.ars.sante.fr/circulation-du-meningocoque-b-sur-rennes-metropole-les-autorites-lancent-une-campagne-de