Cancer et téléphones portables : il n'y a finalement pas de lien d'après l'Anses ! 

Publié par Sandrine Coucke-Haddad
le 26/11/2025
téléphone portable cancer
Istock
En émettant des ondes, nos téléphones portables étaient suspectés d’augmenter le risque de cancer, notamment de cancers de la tête et du cou. Il n’en est rien d’après un rapport publié cette semaine par les autorités sanitaires françaises, qui appellent toutefois à la prudence. 

 

Nous ne pouvons plus nous passer de nos téléphones portables. En 2021, 95 % de la population âgée de 15 ans ou plus déclare être équipée d'un téléphone mobile, 77 % possèdent un smartphone et 21 % un autre type de téléphone, rappelle l'Insee, l'institut de la statistique. Pourtant depuis des années, certains scientifiques s'inquiètent des effets des ondes sur la santé. Les téléphones portables provoqueraient des cancers, ou tout du moins augmenteraient les risques, notamment à cause des radiofréquences émises si près de la tête

 

Téléphoner peut-il vraiment provoquer un cancer ? 

L’Anses (l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) vient de publier une expertise qui conclut au contraire que les données scientifiques actuelles ne permettent pas de trouver ni prouver un lien entre les téléphones portables et le cancer.L’évaluation de ces nouvelles connaissances, associées aux précédentes données scientifiques, ne met pas en évidence de lien entre l’exposition aux ondes radiofréquences, principalement émises par la téléphonie mobile, et l’apparition de cancers”, écrit ainsi l’Anses. Les experts ont passé en revue 250 études soigneusement sélectionnées et suivi une méthode d'évaluation rigoureuse “qui s’appuie sur les principes méthodologiques de référence établis par le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer)” détaille le communiqué de presse de l’Anses.

 

Téléphones portables et cancer : l’expertise de l’Anses contredit d’autres travaux

Même si des travaux scientifiques antérieurs avaient mis en évidence “des éléments de preuve limités d’effets des ondes sur des mécanismes cellulaires et chez l’animal”, la compilation de toutes les données disponibles jusqu’à aujourd’hui écarte ce risque. “Des études expérimentales montrent des altérations de cellules, mais celles-ci sont transitoires : "lorsque l'exposition s'arrête, elles arrivent à se réparer et reviennent à leur état initial", précise la scientifique Hanane Chanaa, coordonnatrice de l'expertise, à nos confrères de BFM TV. Toutefois, les autorités restent prudentes et appellent à la vigilance, notamment auprès des publics les plus fragiles, les enfants. 

 

Un appel à la vigilance, surtout pour les enfants 

"Téléphoner dans de bonnes conditions de réception, utiliser un kit mains libres, un haut-parleur... cela éloigne le téléphone du corps, ce qui suffit à diminuer très fortement son exposition", explique ainsi Olivier Merckel, chef de l'unité d'évaluation des risques liés aux agents physiques auprès de l’AFP. "Il faut adopter une approche de précaution, en particulier pour les enfants, qui sont éminemment sensibles, avec un usage modéré du téléphone portable".

Par ailleurs, l’Anses n'exclut pas de revoir ses conclusions en cas de nouvelles données scientifiques divergentes ou de l’évolution de l’usage des radiofréquences. 

De plus, d’autres travaux explorent actuellement les effets des radiofréquence sur d’autres pans de notre santé : “Plusieurs nouvelles études suggèrent des effets sur la fertilité ou le fonctionnement cérébral. L’Agence recommande donc d’engager la réévaluation de ces effets”, note encore le communiqué. 

 

 

Afficher les sources de cet article

Communiqué Anses, novembre 2025

BFMTV

Google News Voir les commentaires