Antibiotiques et antidouleurs : faut-il s'attendre à des pénuries cet hiver ?

Publié par Elodie Vaz
le 16/10/2025
Pénurie de médicaments
Istock
L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) lance, pour la troisième année consécutive, son plan hivernal visant à lutter contre les pénuries de médicaments. Cette année, l’agence sanitaire se veut rassurante.

Les jours raccourcissent, le froid pointe le bout de son nez, pour le plus grand bonheur des virus hivernaux. Mais une question se pose : les pharmacies seront-elles en mesure de soigner nos rhumes et maladies ? Dans un communiqué publié le 9 octobre, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé annonce qu’il n’y a pas, pour le moment, de signes annonciateurs de pénuries de médicaments. « Après plusieurs saisons hivernales marquées par des pénuries, cette saison 2025-2026 débute dans un contexte de disponibilité des médicaments au niveau national favorable », précise-t-elle.

« Les stocks sont reconstitués, tant chez les laboratoires, les grossistes-répartiteurs qu’en pharmacie », a noté l’agence. « Les prévisionnels d’approvisionnement, en lien avec les prévisionnels des besoins transmis par les laboratoires, ne prévoient pas de signal de tension à venir pour la saison prochaine. » En conséquence, « nous n’activons pas de consignes spécifiques ou de mesures de distribution anticipées à ce stade ». Pour autant, l’agence assure maintenir un « suivi attentif » de la situation.

Un enjeu majeur de santé publique 

Les pénuries de médicaments sont devenues l’un des enjeux majeurs de santé publique. On se souvient notamment du triptyque Covid-19, grippe saisonnière et bronchiolite, qui a mis à mal le système de santé en hiver 2022. De nombreux patients ont rencontré des difficultés à se procurer du paracétamol ou de l’amoxicilline, notamment sous sa forme pédiatrique.

Face à cette situation préoccupante, l’agence déploie chaque hiver, depuis trois ans, un plan hivernal destiné à éviter les pénuries de médicaments à une période marquée par une forte circulation de diverses maladies : infections bactériennes nécessitant des antibiotiques ou virales, comme la grippe saisonnière.

13 molécules sont suivies de très près

Depuis 2023, 13 molécules sont suivies de très près. C’est le cas des antibiotiques prescrits pour traiter les infections bactériennes, comme les pathologies ORL, tels que l’amoxicilline, l’association amoxicilline-acide clavulanique, l’azithromycine ou encore la clarithromycine.

Les médicaments contre la fièvre, comme le paracétamol, des corticoïdes tels que la prednisolone, et des traitements de l’asthme (fluticasone et salbutamol) sont aussi dans le viseur de l’ANSM. « En raison de difficultés remontées par les professionnels de santé la saison dernière et de l’augmentation habituelle des prescriptions sur la période, nous ajoutons cette année une 14ᵉ molécule : l’amoxicilline/acide clavulanique 1000 mg/125 mg », précise l’agence dans le communiqué.

En plus des médicaments, le plan hivernal inclut également la surveillance de certains dispositifs médicaux indispensables à la prise en charge des pathologies hivernales. « C’est le cas notamment des matériels utilisés en réanimation pédiatrique et adulte, ainsi que des tests rapides d’orientation diagnostique (TROD). »

Pour s’assurer du bon fonctionnement du plan, des réunions sont organisées chaque mois avec les représentants d’associations de patients, de professionnels de santé exerçant en ville et à l’hôpital, ainsi qu’avec les acteurs de la chaîne du médicament. « Ces échanges réguliers permettent de partager des informations, d’analyser collégialement la situation et de prendre des décisions concertées en cas de tensions d’approvisionnement, en application de la charte d’engagement de 2023. »

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