Autriche : un médecin accusé d’avoir agressé sexuellement une centaine de patientsIstock

Une enquête, qui a duré plusieurs mois, a été ouverte par le parquet de Wels en Autrice. Un médecin urologue de 55 ans, exerçant dans le nord du pays, est soupçonné d’avoir abusé sexuellement d’une centaine de patients mineurs durant les consultations. Le nombre de victimes est estimé à 95 garçons. L’accusé sera jugé courant de l’automne et devra répondre de ses actes, relate le journal allemand Spiegel Online.

Les faits ont débuté durant les années 2000, selon les enquêteurs. Le praticien expliquait à ses victimes, toutes âgées de moins de 14 ans, que ses gestes déplacés étaient nécessaires à la consultation et au diagnostic. Cela lui a permis d’abuser sexuellement des enfants durant plusieurs années, sans que personne n’en sache rien.

Une première plainte qui a provoqué une avalanche de témoignages

Le médecin a été inquiété par les autorités suite à la plainte d’un enfant victime. Elle a conduit à l’arrestation du docteur en janvier dernier.

En effet, cette première victime n’était pas un cas isolé : cette plainte a provoqué une avalanche de témoignages. Aujourd’hui, 95 victimes sont recensées. Le médecin a donc brisé une centaine de vies.

La presse autrichienne n’a pas dévoilé le lieu d’exercice, ni aucun élément qui nous permette d’identifier le bourreau. Les faits s’étant déroulés dans une petite ville de province, il a été demandé de préserver la dignité des victimes. Aucun détail sur les faits supposés n'est précisé. Le médecin autrichien encourt jusqu’à 15 ans de réclusion criminelle.

Violences sexuelles : pourquoi les victimes gardent le silence ?

D’après les chiffres du ministère de l’Intérieur, 9 victimes sur 10 ne portent pas plainte après une agression sexuelle. En outre, le 8 janvier 2019, Succeed Together, spécialiste dans le traitement automatique du langage naturel, publiait une étude sémantique, dédiée aux violences et harcèlement sexuel. Elle nous dévoilait les principales raisons du silence des victimes. Sans grande surprise, c’est la honte qui freine la plupart des victimes violences (20 %).

En outre, 8 % des personnes interrogées craignent une vengeance de la part de l’agresseur ou tout simplement le tournant judiciaire que peut prendre leur agression si elles parlaient. Enfin, le regard des autres (jugement, pression sociale) freine aussi certaines victimes (8 % aussi). D’autres imaginent aussi qu’on ne les croira pas (7 %)

Violences sexuelles : comment vivre après ?

Un traumatisme sexuel peut changer toute la vision du monde de la victime. Cette dernière va garder des peurs et des angoisses en elle, susceptible de ressurgir et qui peuvent altérer ses relations amoureuses et sexuelles. En revanche, il est possible de se remettre d’un viol, même si cela va demander un certain temps. Avoir recours à des thérapies pour évacuer le traumatisme peut porter ses fruits.

L’idéal est de trouver le bon psychologue ou psychiatre, avec qui la victime se sentira en confiance.

Les médecins misent souvent sur l’EMDR (Thérapie de désensibilisation et de retraitement par les mouvements oculaires), une thérapie destinée à cicatriser tous types de traumatismes, pour aider les victimes. Mais ils peuvent aussi utiliser l’ICV (Intégration du cycle de vie). Cette thérapie psycho-corporelle repose sur la capacité du système corps-esprit de se guérir lui-même.

Le choix du thérapeute, avec qui la victime doit absolument se sentir en pleine confiance pour faire un travail productif, a aussi une grande importance. Les thérapies nécessitent en principe quelques mois avant d’être efficaces. La victime a besoin de temps pour se libérer.

Sources

Arzt soll fast hundert Jungen missbraucht haben, Spiegel Online, 23 juillet 2019

Violences et harcèlements sexuels - Succeed Data, Succeed Together, 8 janvier 2019

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