Un homme meurt de « l'Hantavirus » en Chine : qu'est-ce que cette maladie ?Istock

À l'heure où la pandémie due au coronavirus entraîne le confinement du monde... Un autre virus a ce mardi 24 mars 2020, affolé la toile. Sur Twitter le hashtag "hantavirus" a dépassé les 400 000 tweets, après la mort d'un homme infecté par ce pathogène en Chine. Un vent de panique a alors déferlé sur le web associant les deux virus et le risque d'une nouvelle épidémie...

Aussitôt le compte Fake Investigation a tenu à rassurer les internautes en expliquant que "jusqu'à maintenant, aucune transmission interhumaine n'a été rapportée sur le continent eurasiatique", mais les infos anxiogènes sont ultra virales...

La victime chinoise est décédée, alors qu’elle se trouvait dans un bus dans la province du Shandong, à l'est de la Chine. Les 32 autres passagers du car ont été testés selon The Economic Times, un média indien, et aucun n'aurait contracté le virus, ce qui va dans le sens d'une non-contamination inter-humaine.

Qu'est-ce que l'hantavirus ?

L'hantavirus peut causer une maladie pulmonaire rare mais très grave, portant le nom de "syndrome pulmonaire dû aux hantavirus".

Comme le coronavirus semble avoir eu pour hôte le pangolin, ce pathogène est lui aussi lié à un animal. L'hantavirus se propage principalement par les rongeurs et peut entraîner chez l'humain de graves complications.

S'il est très connu des scientifiques, il n’a cependant rien à voir avec le coronavirus SARS-CoV-2 et la maladie Covid-19.

Il a été retrouvé pour la première fois chez les êtres humains en 1993, mais il est probable que son existence soit antérieure. Les premiers cas ont été recensés dans les régions rurales du sud-ouest des États-Unis. Chaque année, on dénombre au minimum 35 cas aux États-Unis et environ trois au Canada. Vingt-sept décès ont été enregistrés dans cette zone, selon l'Agence de la santé publique du Canada (en date de janvier 2015).

Les hantavirus ne survivent pas longtemps une fois hors de l'organisme hôte (moins d'une semaine à l'extérieur, et seulement quelques heures s'ils sont directement exposés aux rayons solaires).

Comment s'attrape l'hantavirus ?

Les rongeurs et notamment la souris sylvestre, sont porteurs du virus. Ils excrètent le virus dans leur urine, leur salive et leurs excréments.

Photo : souris sylvestre souvent porteuse de l'hantavirus

Photo : souris sylvestre souvent porteuse de l'hantavirus © Istock

Pour être contaminé par un hantavirus, il faut être en contact direct avec l’urine, les excréments ou la salive d’un rongeur lui-même infecté.

"Il n’y aurait pas de transmission interhumaine, c’est-à-dire d’un être humain infecté vers un autre être humain", rapporte le site du ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l'Ontario.

Il n'existe par ailleurs aucune preuve que le pathogène puisse être propagé par les aliments, l'eau ou les insectes, comme les tiques ou les moustiques.

On peut être exposé au virus dans les situations suivantes :

  • lorsqu'on respire de la poussière infectée par des excréments ou de l'urine de rongeurs ;
  • lorsqu'on est mordu par un rongeur infecté ;
  • lorsqu'on touche une éraflure ou une plaie après être entré en contact avec des substances contaminées.

Quelles complications ce virus entraîne-t-il ?

L'hantavirus peut entraîner une pathologie rare mais grave, le syndrome pulmonaire à hantavirus (SPH). Il s'agit d'une maladie potentiellement mortelle, environ 40 % des personnes atteintes en meurent. Il n’existe pas de traitements excepté pour soulager les symptômes. Il n'existe pas non plus de vaccin.

Quels sont les symptômes du syndrome pulmonaire dû à l'hantavirus ?

Les symptômes du SPH apparaissent 1 à 5 semaines après l'exposition, mais le délai moyen est de 2 à 4 semaines.

La pathologie débute par des symptômes ressemblant à ceux de la grippe. Le syndrome pulmonaire dû à l'hantavirus se caractérise donc par :

  • une fièvre,
  • des frissons,
  • un mal de tête,
  • et des douleurs musculaires.
  • la personne a de plus en plus de difficulté à respirer au fil de la progression de la maladie. Une grave défaillance respiratoire, entraînant la mort, peut survenir quelques jours après l'apparition des premiers symptômes.

Des cas de contaminations en Amérique du Sud

Dans la région de Buenos Aires l'an dernier, 14 Argentins seraient décédés en seulement six semaines de l'hantavirus. Onze cas auraient été diagnostiqués à Epuyén, petite ville de 3 500 habitants dans la province de Chubut. Selon les autorités sanitaires locales ces cas ne seraient pas forcément liés.

Sources

http://www.health.gov.on.ca/fr/public/publications/disease/hanta.aspx

https://www.cchst.ca/oshanswers/diseases/hantavir.html

https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/maladies/hantavirus.html

https://www.cdc.gov/hantavirus/

https://www.worksafebc.com/en/resources/health-safety/books-guides/a-hantavirus-exposure-control-program-for-employers-and-workers?lang=en&origin=s&returnurl=https%3A%2F%2Fwww.worksafebc.com%2Fen%2Fsearch%23q%3Dhantavirus%26sort%3Drelevancy%26f%3Alanguage-facet%3D%5BEnglish%5D&highlight=hantavirus

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