Cancer de la thyroïde : ce traitement à base d'iode prouve son efficacité en post-chirurgical
Près de 11 000 nouveaux cas de cancer de la thyroïde - une glande située au niveau du cou qui sécrète des hormones impliquées dans la température corporelle ou le métabolisme des sucres et des graisses - sont diagnostiqués chaque année en France (chiffres 2018). Un cancer qui touche plus particulièrement les femmes (76 % des nouveaux cas) selon La Ligue contre le cancer et dont “le pic d’incidence est atteint chez les 55 - 60 ans, quel que soit le sexe”, l’âge médian du diagnostic étant de 50 ans.
Les causes de ce cancer sont encore à ce jour mal identifiées mais on sait que des traitements radiothérapeutiques dans l’enfance augmentent les risques. “Le cancer de la thyroïde est plus fréquent chez les personnes traitées autrefois, pendant leur enfance, par une irradiation de la tête, du cou ou du thorax, pour des tumeurs non cancéreuses (bénignes), précise ainsi le Manuel MSD, la bible santé américaine. Aujourd’hui, la radiothérapie pour des maladies non cancéreuses n’est plus utilisée.”
Iode : un rempart efficace contre les rechutes du cancer de la thyroïde ?
Face à un cancer de la thyroïde, la prise en charge thérapeutique inclut le plus souvent la chirurgie (en première intention) et en post-chirurgical un traitement à base d’iode. "L'utilisation de l'iode après l'intervention chirurgicale est fréquente, apprend-on sur le site de la Ligue contre le cancer. Ce traitement (en prise orale, gélule) agit en détruisant les tissus thyroïdiens qui peuvent subsister après la chirurgie.” Plus rarement l’hormonothérapie, la chimiothérapie ou des thérapies ciblées peuvent être proposées en fonction du profil du patient et de la typologie du cancer.
Jusqu’ici, ce traitement à base d’iode avait fait ses preuves pour les cancers de la thyroïde différenciés à risque élevé (de récidive), mais on n’avait pas ou peu de données concernant les cancers différenciés de la thyroïde à risque intermédiaire ou faible.
Ce manque est comblé avec cette étude allemande publiée dans le Journal of Nuclear Medicine en avril dernier et qui confirme l’efficacité du traitement par iode radioactif, avec un taux de survie à long terme plus élevé, dans ces sous-groupes de patients présentant un risque faible et intermédiaire, tout en rappelant le bénéfice particulier dans les cas à risque élevé. Des résultats qui devraient avoir rapidement un impact sur les procédures thérapeutiques actuellement en vigueur.
“Jusque-là, la question de savoir si le traitement par iode radioactif est un traitement optimal pour les patients à risque faible à intermédiaire faisait toujours débat, précise le Dr Henning Weis, médecin du département de médecine nucléaire de l'hôpital universitaire de Cologne, et auteur principal de l’étude. Notre analyse de données réelles peut éclairer les décisions.”
Cancer de la thyroïde : quels signes doivent inquiéter ?
Le plus souvent, le cancer de la thyroïde ne provoque pas de symptômes ou signes visibles et il est diagnostiqué au détour d’un examen (examen clinique ou échographie) pour un autre problème de santé ou “lors de la surveillance d’un goitre (augmentation du volume de la glande) ou d’un nodule de la thyroïde déjà connus”, indique l’Assurance maladie.
Toutefois, des signes peuvent faire penser à un cancer de la thyroïde. S’ils se manifestent, il faut consulter rapidement. Parmi les signes les plus courants, l'Assurance maladie liste :
- L’apparition d'un nodule au niveau de la thyroïde (sachant que 95 % d’entre eux ne sont pas cancéreux) ;
- L’augmentation rapide du volume d'un goitre ou d'un nodule de la thyroïde ;
- L'apparition d’un ganglion au niveau du cou ;
- Des troubles de la voix, qui peut être enrouée ou bitonale (présence de deux tonalités différentes) ;
- Des difficultés à avaler et/ou à respirer.