Chaud ou froid, deux thérapies, mais pas les mêmes indications Image d'illustrationIstock
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Bien connues dans le monde des sportifs, la cryothérapie (thérapie par le froid) et la thermothérapie (application d’une source de chaleur) soulagent les douleurs et peuvent constituer une bonne alternative aux traitements médicamenteux. Mais comment fonctionnent-elles ? "Il existe très peu d’énoncés scientifiques permettant de déterminer s’il est préférable de mettre de la chaleur ou du froid sur une blessure. De manière générale, il est conseillé de mettre du froid sur une blessure aiguë, alors que la chaleur serait préférable dans le cas d’une douleur chronique", explique, dans un média canadien, le Dr Jérôme Ouellet, pédiatre spécialisé en médecine sportive.

Cryothérapie : les bienfaits du froid

Appliquer du froid sur une blessure apparaît souvent comme le meilleur traitement d’urgence en cas de traumatisme. Les jeunes parents le savent mieux que personne, c’est souvent le premier réflexe. "En mettant du froid sur une blessure, on resserre les vaisseaux sanguins qui irriguent la zone blessée. On limite donc l’enflure et la livraison des molécules inflammatoires", explique le Dr Ouellet. "Grâce au phénomène de neurapraxie induite par le froid, on diminue la vitesse de transmission de l’information entre la région concernée et le cerveau par les nerfs impliqués et refroidis. On réduit également la réactivité de ces mêmes nerfs aux stimuli", ajoute le spécialiste en médecine sportive. Cette thérapie agit ainsi comme un anesthésiant local.

Cependant, il convient d’utiliser cette thérapie avec modération. "Appliquer de la glace de façon prolongée pourrait être néfaste, entraîner un problème d’apport en oxygène et en nutriments nécessaires à la guérison. Il ne faudrait pas non plus nuire au processus de récupération", souligne Nicolas St-Maurice, kinésiologue en médecine du sport.

Thermothérapie : les bienfaits du chaud

La thérapie par le chaud dispose elle aussi de nombreux bienfaits. À l'inverse du froid, la chaleur favorise la vasodilatation, améliorant la circulation sanguine. Les muscles se détendent, et les spasmes musculaires se réduisent.

La chaleur contribue également à atténuer la douleur en stimulant les récepteurs de la peau. "La chaleur sera utilisée dans le contexte d’une blessure qui est au stade subaigu ou chronique principalement, encore une fois seulement en vue de gérer la douleur. Cliniquement parlant et selon mon expérience, la région cervicale réagit particulièrement bien à la chaleur", affirme Élisabeth Germain.

La bouillotte : un moyen simple et efficace

Localement, la bouillotte est une manière simple de diminuer les douleurs. Des patchs chauffants, disponibles en pharmacie, s'avèrent également efficaces pour soulager les maux articulaires et/ou musculaires. "Chez le kiné, la tecarthérapie diffuse une chaleur douce à l’intérieur des tissus par radiofréquence via des électrodes et par action manuelle. Cette technique semble avoir un effet antalgique et anti-inflammatoire", explique au média Femme Actuelle Jérôme Auger, kinésithérapeute à Paris.

Pour les plus chanceux disposant d’une baignoire, un bain chaud est une technique simple pour diminuer les contractures. Une autre méthode issue de la médecine thermale consiste en l’enveloppement de boue chaude. Néanmoins, il n’existe pas de preuve scientifique de son efficacité.

Quelques précautions à prendre pour ces deux thérapies

Bien que le froid soit efficace contre l’inflammation, il ne faut cependant pas totalement la freiner, car cette réaction du corps est nécessaire à la guérison.

Cette thérapie doit être appliquée dans les 72 heures qui suivent la lésion et ne jamais être appliquée sur une plaie ouverte. En cas d’utilisation de glace, il faut éviter le contact direct avec la peau pour ne pas l’abîmer. Une simple serviette fera l’affaire pour éviter les brûlures.

Les personnes diabétiques, ou qui souffrent du syndrome de Raynaud, d’insuffisance circulatoire, d’hypertension, d’ulcère variqueux ou d’urticaire ne doivent pas utiliser cette thérapie.

L’application de chaud est quant à elle déconseillée en présence d’une infection, d’œdème, d’inflammation, de diabète, de troubles circulatoires, d’hyperthermie ou de grossesse.