Lunettes : l'erreur courante qui déclenche des douleurs chroniques à la nuque

Publié par La Rédaction Médisite
le 21/11/2025
Douleurs cervicales
Istock
Des maux de tête récurrents ou une nuque constamment tendue ne sont pas toujours le signe exclusif du stress ou de la fatigue. L'origine de ces douleurs se cache parfois là où on l'attend le moins : dans nos lunettes.
 

Un défaut visuel mal corrigé ou une mauvaise adaptation à de nouveaux verres peut déclencher de mauvaises compensations de la postures. Le lien entre douleur cervicale et correction visuelle est un phénomène bien réel, où le corps tente de pallier par le mouvement ce que l'œil ne parvient plus à faire, créant un cycle de tensions musculaires chroniques.

Les yeux agissent comme l'un des principaux capteurs de notre posture. Ils nous permettent de nous orienter et de maintenir notre équilibre. Lorsque la vue est mal corrigée, le cerveau reçoit des informations floues et doit fournir un effort constant pour stabiliser l'image. Le corps adopte alors inconsciemment des mauvaises positions. Exemples : pencher la tête en avant, en arrière ou sur le côté.

Cette mauvaise posture de la tête due à des lunettes inadaptées provoque une sursollicitation des muscles du cou et du haut du dos. Résultat : les trapèzes et les splénius finissent par se contracter. Les symptômes qui en découlent sont variés : céphalées localisées au front, raideurs dans la nuque, tensions dans les épaules et fatigue visuelle.

Les verres progressifs qui entraîne une mauvaise posture

L'adaptation aux verres progressifs représente un défi particulier. Conçus pour corriger la vision à plusieurs distances (de loin, intermédiaire et de près) grâce à des zones de correction superposées verticalement, ils exigent un temps d’adaptation mais surtout d’apprentissage.

Pour lire ou regarder un objet proche, la personne doit idéalement abaisser son regard à travers la partie inférieure du verre. L’erreur la plus fréquente, surtout chez les presbytes, est de compenser en basculant la tête en arrière pour trouver la bonne zone de netteté. Répété des centaines de fois par jour, ce réflexe maintient la région cervicale dans une position non naturelle. L'inconfort se manifeste alors par des maux de tête liés aux verres progressifs et des douleurs persistantes. Des recherches ont d'ailleurs montré que les personnes avec des verres multifocaux pouvaient présenter une extension de la courbe cervicale différente de ceux avec des verres simples.

Le piège des écrans

Le temps prolongé devant les écrans d'ordinateur ou de smartphone provoque une fatigue oculaire, une sécheresse des yeux et des difficultés de mise au point. Pour soulager l'effort visuel, l'utilisateur a tendance à avancer la tête, créant la fameuse posture du "text-neck". Ce phénomène est accentué lorsque la correction visuelle n'est pas optimale.

L’usage des verres progressifs pour un travail sur écran prolongé peut s'avérer problématique. La zone de vision intermédiaire est souvent trop étroite et mal positionnée pour cet usage. Cette association entre fatigue visuelle et cervicalgie peut être résolue en adaptant l'équipement optique à l'activité.

Quelles solutions adopter ?

Pour soulager durablement ces douleurs, la première étape consiste à faire vérifier son acuité visuelle par un ophtalmologue. Ensuite, il est essentiel de s'assurer auprès de son opticien que le centrage des verres et l'ajustement de la monture sont parfaits, car un décalage même minime peut suffire à créer des tensions.

Si vous travaillez longuement devant un ordinateur, discutez de l'option de verres spécifiques, dits "mi-distance" ou dégressifs, conçus pour la distance de travail sur écran. Ils offrent un champ de vision plus large et confortable, évitant les postures de compensation.

Enfin, il faut rééduquer son corps. Pour les porteurs de progressifs, la règle est de bouger les yeux, et non la tête, pour passer d'une zone de vision à une autre. Adopter une bonne ergonomie, avec un écran à hauteur des yeux et un siège bien réglé, aide à maintenir une position neutre.

La période d'adaptation à de nouvelles lunettes ne doit pas excéder trois semaines. Si les maux de tête ou les douleurs cervicales persistent au-delà, une nouvelle consultation s'impose pour identifier l'origine du problème et ajuster la correction.

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